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La Maison du Bouleau Blanc dénonce le projet d’élargissem­ent de l’aide médicale à mourir

- Guillaume Renaud

La présidente de la maison de soins palliatifs d’Amos, Dre Liette Boyer, se dit vi‐ vement préoccupée par le projet de loi 11 déposé jeu‐ di par la ministre déléguée à la Santé et aux Aînés, So‐ nia Bélanger.

Le projet de loi, s’il est adopté, forcerait la Maison du Bouleau Blanc à offrir l’aide médicale à mourir à ses pa‐ tients, alors que ce service n’y est toujours pas disponible.

C’est complèteme­nt irres‐ pectueux. Le gouverneme­nt ne peut pas donner le choix à la population et ne pas le donner au personnel des mai‐ sons de soins.

Dre Liette Boyer, prési‐ dente de la Maison du Bou‐ leau Blanc

La Maison du Bouleau Blanc est l’une des 12 maisons de soins palliatifs qui n’offrent pas l’aide médicale à mourir au Québec.

En Abitibi-Témiscamin­gue, la Maison de l’Envol de

Rouyn-Noranda ainsi que la Maison de la source Gabriel de Val-d’Or offrent déjà l’aide médicale à mourir, sous plu‐ sieurs conditions.

Des critères moins sé‐ vères

Le projet de loi 11 retire aussi le critère de fin de vie des conditions à respecter afin d’obtenir l'aide médicale à mourir. Il ne serait donc plus nécessaire d’attendre les der‐ niers stades d’une maladie dé‐ générative avant d'avoir accès à cette aide.

Pour la docteure Boyer, le retrait de cette condition pourrait mener à des débor‐ dements dans le futur.

Est-ce que ça va s’arrêter là? Je pense que non. Je me demande si les nouvelles per‐ sonnes qui auront accès à l’aide médicale à mourir au‐ ront tout le soutien néces‐ saire. Il faut absolument que ces gens soient entourés des meilleures personnes pos‐ sibles et des profession­nels avant de prendre une déci‐ sion, soutient-elle.

Les personnes atteintes d'un handicap neuromoteu­r grave, comme la quadriplég­ie, pourraient aussi recourir à l'aide médicale à mourir si le projet de loi est adopté sous sa forme actuelle.

J’ai déjà eu un patient lour‐ dement handicapé qui avait des membres de sa famille qui lui demandaien­t d’aller cher‐ cher l’aide médicale à mourir. Il ne faut pas que des situa‐ tions comme ça se pro‐ duisent. Il faut que les per‐ sonnes malades soient ca‐ pables de prendre les bonnes décisions, affirme Liette Boyer.

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