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L’artiste visuel Léopold Foulem est décédé

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L’artiste visuel néo-bruns‐ wickois de renommée in‐ ternationa­le Léopold Fou‐ lem est décédé samedi ma‐ tin à Montréal.

Le céramiste est mort su‐ bitement, selon sa famille.

Il avait 77 ans.

Géant de la scène artis‐ tique en Acadie

Durant une carrière de plus de 50 ans, les oeuvres de Léopold Foulem ont été ex‐ posées dans des musées du monde entier. Le céramiste avant-gardiste était devenu membre de l'Ordre du Cana‐ da en 2019.

Le président de la Société de l'Acadie du NouveauBru­nswick, Alexandre Cédric Doucet a rendu hommage à une sommité dans la céra‐ mique conceptuel­le et a re‐ mercié l'artiste pour sa contri‐ bution à l'épanouisse­ment et à la promotion de l'Acadie partout dans le monde.

La cinéaste Renée Blan‐ char, qui a réalisé un docu‐ mentaire intitulé Lettre d’amour à Léopold L. Foulem, a déclaré dans une entrevue samedi soir que le céramiste était un immense artiste et un géant de l'art en Acadie.

Il a fait une carrière extra‐ ordinaire et, en même temps, il a toujours gardé un lien avec Caraquet [...], où il avait son atelier. Pendant 50 ans, il est venu à tous les étés créer une oeuvre magistrale, a-t-elle raconté.

Elle l'a décrit comme un ar‐ tiste affranchi et pointu, à la fois dans son travail et dans sa propre critique artistique.

La céramique, on a de la difficulté à comprendre que ça peut être de l'art, expliquait en 2016 Léopold Foulem au Musée national des beauxarts du Québec. La façon d'y arriver, disait l'artiste, était de transforme­r l'objet en abs‐ traction, en niant sa fonction.

C'est un art qui est très simple, minimal [...], concep‐ tuel, déclarait-il. Il y a beau‐ coup d'art qui raconte des histoires. Le froid, le chaud, le mal aux dents. Mais moi, ça ne m'intéresse pas, ça.

La cinéaste Renée Blan‐ char a décrit samedi l'impres‐ sion que Léopold Foulem lui a laissée durant son enfance à Caraquet. Pour elle, c'était un adulte pas comme les autres, qui amenait du merveilleu­x.

Imaginez-vous quelqu'un qui marche comme ça dans Caraquet dans les an‐ nées 1970, un mélange entre Elton John et Michel Tremblay. Il avait des pattes d'éléphant, il portait des lunettes exubé‐ rantes, il avait des chandails rayés, a-t-elle raconté. Ouver‐ tement homosexuel, marié. Vous voyez le parcours que c'était, d'arriver à être comme ça dans les années 1970 dans une petite ville.

Il faut qu'il y ait des gens comme Léopold qui passent dans nos vies pour que nos vies changent et soient un peu plus larges que juste une petite vie, dit-elle encore.

Je suis à la fois très triste, parce que je perds un ami et une référence d'enfance, mais en même temps, je suis d'une certaine façon [...] soulagée qu'il parte comme ça, aussi brutalemen­t ou brusque‐ ment, parce que Léopold n'aurait pas supporté d'être diminué, surtout pas intellec‐ tuellement, conclut Renée Blanchar.

Avec des renseignem­ents de Frédéric Cammarano

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