Montréal préconise un train à grande vitesse pour relier Québec à Toronto
Le Conseil municipal de Montréal a adopté lundi soir à l'unanimité une mo‐ tion pour réclamer un train à grande vitesse (TGV) dans le corridor Québec-To‐ ronto. La métropole se place ainsi aux côtés de Québec et Laval, qui se sont déjà positionnées en faveur d'un tel projet.
Donnons-nous un train ra‐ pide, civilisé afin de pouvoir unir les familles, les amis, faire du développement écono‐ mique et culturel et sauver la planète, a soutenu le conseiller indépendant Craig Sauvé, auteur de la motion.
Le gouvernement fédéral planche actuellement sur un projet de train à grande fré‐ quence (TGF), circulant à 200 km/h pour relier Toronto à Québec, en passant notam‐ ment par Ottawa, Montréal et Trois-Rivières. Il serait moins rapide, mais aussi moins cher que le TGV recommandé par les villes québécoises, qui at‐ teindrait 300 km/h.
Les choses de qualité coûtent de l’argent, c’est vrai, note M. Sauvé qui estime qu’Ottawa a les fonds néces‐ saires pour développer une offre de transport ferroviaire ambitieuse dans l’axe le plus peuplé du Canada.
Dans un contexte où [...] il faut réduire nos émissions de gaz à effet de serre, il faut que les alternatives qu'on propose soient compétitives, soient in‐ téressantes, puis soient même un gain pour les ci‐ toyens et citoyennes par rap‐ port à ce qui existe déjà.
Sophie Mauzerolle, res‐ ponsable du transport et de la mobilité, comité exécutif de la Ville de Montréal
Un TGV pour abandon‐ ner la voiture
Montréal estime qu’un TGF ne réduira pas de manière si‐ gnificative le trajet entre les grandes villes situées dans le corridor. Le TGV, aux yeux de la métropole, est la seule véri‐ table option pour convaincre les citoyens de prendre le train plutôt que la voiture ou l’avion.
Par exemple, avec le ser‐ vice actuel de VIA Rail, un tra‐ jet entre Montréal et Québec s’effectue en moyenne en 3 h 24. Les usagers pourraient gagner environ 35 minutes sur leur temps de déplace‐ ment avec un TGF. Avec l’op‐ tion d’un TGV, ils pourraient arriver près de 2 h plus tôt à destination, en moins d’une heure et demie.
Dans l’option de TGF rete‐ nue par Ottawa, les trains pourraient néanmoins circu‐ ler à des vitesses supérieures à 200 km/h dans certains tronçons. La performance du réseau sera aussi améliorée grâce à des voies ferrées ré‐ servées aux voyageurs. À l’heure actuelle, VIA Rail par‐ tage des voies avec les trains de marchandises.
Dynamiser le de Montréal centreville
Le coût du projet est le nerf de la guerre. Il faudrait débourser environ 15 mil‐ liards de dollars pour un TGF, alors que la facture se situe‐ rait autour de 25 milliards de dollars pour le TGV, estime
Pierre Barrieau, chargé de cours en planification des transports à l'UQAM et à l'Uni‐ versité de Montréal.
Pour aller d'un TGF à un TGV, le matériel roulant coûte quand même plus cher. [...] La voie ferrée doit être de meilleure qualité, on doit reti‐ rer tous les passages à niveau.
De plus, l’enveloppe pour‐ rait atteindre près de 60 mil‐ liards de dollars pour la construction de tunnels per‐ mettant des arrêts dans les centres-villes de Montréal et Toronto. Cette option n’est ce‐ pendant pas envisagée dans le projet de TGF.
Dans la motion adoptée lundi, le Conseil municipal de Montréal estime pourtant qu’un TGV au centre-ville per‐ mettrait de stimuler l’achalan‐ dage au centre-ville.
[Cette infrastructure] contribuerait hautement à la relance du centre-ville de Montréal, son rayonnement ainsi qu'à sa résilience à long terme.
Extrait de la motion pour un TGV dans le Corridor Qué‐ bec-Toronto
Le nouveau réseau ferro‐ viaire, quelle que soit sa forme, devrait être inauguré dans une dizaine d'années.
Avec les informations d'Olivier Bachand et Benoît Chapdelaine.
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