Airbus cherche 800 travailleurs, dont 700 au Québec
Le géant Airbus lance une campagne de recrutement sans précédent au pays. Aux prises avec une pro‐ duction au ralenti l’an pas‐ sé, l’avionneur cherche 800 travailleurs au Canada, dont 700 au Québec, dans un contexte marqué de pé‐ nurie de main-d’oeuvre où plusieurs joueurs du sec‐ teur s’activent pour trou‐ ver du personnel.
Il s’agit de la plus impor‐ tante campagne du genre de‐ puis l’implantation d’Airbus au Canada en 1984, a confirmé Amélie Forcier, porte-parole d'Airbus Canada, lors d’une entrevue avec Radio-Canada.
L’entreprise doit notam‐ ment soutenir sa montée en cadence de production de ses avions A220, anciennement la C Series de Bombardier, as‐ semblés à Mirabel. L’entre‐ prise veut aussi relever les dé‐ fis des hélicoptères, de la dé‐ fense et de l’espace.
À partir de 2025, Airbus souhaite construire 10 avions A220 mensuelle‐ ment à ses installations mont‐ réalaises, un cap important pour la rentabilité du pro‐ gramme. Mais pour ce faire, elle doit embaucher massive‐ ment. Airbus continue d’avoir de grandes ambitions au Ca‐ nada, a souligné Benoît Schultz, président-directeur général d’Airbus Canada dans un communiqué de presse.
En 2022, Airbus avait livré 53 appareils A220, une aug‐ mentation de seulement trois avions par rapport à l'année 2021 dans un contexte de ra‐ lentissement de la chaîne d’approvisionnement. Malgré tout en 2022, l’avionneur a créé 400 nouveaux postes liés à l’avion A220 à Mirabel.
Plus de jeunes et plus de femmes
Sur les 800 travailleurs re‐ cherchés, 500 seront affectés à de nouveaux postes.
Airbus dit aussi souhaiter allouer le tiers des postes aux jeunes diplômés et aux pro‐ fessionnels en début de car‐ rière, et veut que les femmes représentent 33 % de leur re‐ crutement.
Les emplois recherchés sont dans les secteurs de la production et la qualité, de l’ingénierie, de l’informatique et du service à la clientèle. Les deux tiers des effectifs iront aux fonctions de soutien, alors qu’un tiers sera affecté à la production.
Airbus emploie 4000 per‐ sonnes sur sa dizaine d'em‐ placements au Canada, dont 3000 à Mirabel. L’entreprise a aussi deux complexes de pro‐ duction en Ontario.
Le gouvernement du Qué‐ bec détient toujours 25 % du programme de l’avion A220. Le gouvernement libéral de Philippe Couillard avait d'abord investi 1,3 milliard de dollars pour sauver la C Series en 2016.
Puis, le gouvernement ca‐ quiste de François Legault a investi 380 millions de dollars dans le programme devenu l’A220, cédé gratuitement par Bombardier à Airbus, l’an pas‐ sé, et il espère conserver sa participation et récupérer une partie de l’argent investi.
Beaucoup d'emplois à pourvoir
Il n’y a pas qu’Airbus qui re‐ cherche des travailleurs dans ce secteur. Une cinquantaine d'acteurs de l’industrie parti‐ cipent actuellement à une opération séduction chapeau‐ tée par Aéro Montréal visant à attirer du personnel.
On a lancé une grande campagne de communication auprès du grand public pour rendre le secteur de l’aérospa‐ tiale attirant [...] On a une va‐ riété et une quantité d’em‐ plois qui seront requis pour assurer la croissance lors des prochaines années, souligne Mélanie Lussier, nouvelle PDG d’Aéro Montréal, en entrevue à Radio-Canada.
Le secteur tente notam‐ ment de rejoindre les jeunes talents en utilisant les réseaux sociaux et de nouveaux ca‐ naux de communication.
On est vraiment sorti des sentiers battus [...] On va vers Instagram, vers TikTok, on a fait appel à des influenceurs pour rejoindre les jeunes où ils sont, explique-t-elle.
Actuellement, il y a 35 000 employés qui évoluent dans le secteur aérospatial, fortement concentré à Mont‐ réal, l’un des pôles les plus im‐ portants du monde.
Pour le secteur du trans‐ port aérien et le manufactu‐ rier, on a 38 000 emplois qui seront à combler lors des 10 prochaines années, précise Mme Lussier.
Il y a une trentaine de ca‐ tégories de postes qui seront en pénurie dans les deux pro‐ chaines années, principale‐ ment des machinistes, des programmeurs, des techni‐ ciens en entretien, etc., ex‐ plique-t-elle.
Cette dernière rappelle que plusieurs types de mé‐ tiers seront requis pour tra‐ vailler dans les entreprises en aérospatiale.
On fait la promotion de la pluralité des métiers. Oui, ça prend des ingénieurs, mais on a besoin d’avocats aussi, des approvisionneurs, les gens de l’intelligence artificielle. On doit être présent d’être par‐ tout dans tous les milieux d’enseignement.