La Ligue canadienne de hockey rend obligatoire une formation sur le respect
Au jour où l’Assemblée na‐ tionale entend les témoi‐ gnages de diverses organi‐ sations concernant la vio‐ lence survenue lors d’ini‐ tiations dans le hockey ju‐ nior, la Ligue canadienne de hockey (LCH) s’apprête à rendre obligatoire une for‐ mation sur le respect pour l’ensemble de ses joueurs et entraîneurs, a appris Ra‐ dio-Canada.
Selon nos informations, cette initiative entrera en vi‐ gueur à compter de sep‐ tembre 2023 et s’appliquera à l’ensemble des 60 équipes qui évoluent sous l’égide de la LCH, soit celles de la Ligue de hockey junior majeur du Qué‐ bec (LHJMQ), la Ligue de l’On‐ tario et la Ligue de l’Ouest.
La formation devra être suivie à la fois par les joueurs et les entraîneurs de la LCH. Elle aura pour but de leur per‐ mettre d’identifier des cas d’intimidation, de mauvais traitement, de harcèlement ou de discrimination et leur enseignera aussi comment agir devant de telles situa‐ tions.
Il s’agit de la formation mise sur pied par le Respect Group, l’organisation co-fon‐ dée en 2004 par l’ex-joueur de hockey Sheldon Kennedy, qui a lui-même été victime d’abus sexuel au hockey junior.
Bien que la LCH soit consciente que cette forma‐ tion ne permettra pas de ré‐ gler tous les problèmes qui subsistent dans le milieu du hockey junior, elle estime qu’il s’agit d’un pas dans la bonne direction afin que les joueurs ne gardent pas le silence lors‐ qu’ils sont témoins de situa‐ tions inadmissibles.
Des témoignages atten‐ dus
La LCH doit d’ailleurs té‐ moigner mercredi midi à l’oc‐ casion des auditions pu‐ bliques tenues à l’Assemblée nationale, à Québec, sur la violence qui sévit dans le mi‐ lieu du hockey junior, notam‐ ment lors d’initiations des jeunes athlètes.
Il y a une dizaine de jours, Radio-Canada rapportait les éléments d’une décision de la Cour supérieure de l’Ontario faisant état d’allégations trou‐ blantes concernant des viols, de la torture et de l’humilia‐ tion subis par de jeunes ho‐ ckeyeurs.
Toute la classe politique québécoise s’est indignée de‐ vant la perpétuation de tels actes, parfois au vu et au su d’adultes responsables des équipes concernées. À l’initia‐ tive de Québec solidaire, les partis politiques ont tous convenu d’adopter un man‐ dat d’initiative pour étudier cette épineuse question de‐ vant la commission de la Culture et de l’Éducation.
Parmi les autres témoi‐ gnages attendus mercredi se trouve notamment celui du commissaire de laLHJMQ, Gilles Courteau, dont les pro‐ pos tenus publiquement de‐ puis la parution du reportage de Radio-Canada n’ont sem‐ blé rassurer ni le premier mi‐ nistre François Legault ni la ministre responsable du Sport Isabelle Charest.
Hockey Québec et le Ré‐ seau du sport étudiant témoi‐ gneront aussi devant les élus de l’Assemblée nationale, tout comme l’Université McGill, qui avait d’abord refusé de partici‐ per à l’exercice avant de se ra‐ viser, mardi.
L’Université McGill a été conviée puisqu’elle a ellemême été empêtrée dans un scandale d’initiation dégra‐ dante dans son équipe de football au milieu des an‐ nées 2000.
Les élus québécois es‐ pèrent notamment ap‐ prendre de cette expérience et comprendre quelles me‐ sures l’établissement d’éduca‐ tion a mises en place afin de redresser la situation.