Radio-Canada Info

Des Sherbrooko­is excédés par les sifflement­s des trains se mobilisent

- John Sébastien Naïs

Une dizaine de citoyens se sont déplacés, mardi, au conseil municipal de Sher‐ brooke. La raison : ils n’en peuvent plus du bruit en‐ gendré par les trains, no‐ tamment les sifflement­s, la nuit, à proximité du lac des Nations. Ils demandent à la Ville de Sherbrooke d’agir.

C’est le cas de Catherine Sévigny, membre de la coopé‐ rative Les enfants terribles de Sherbrooke dans laquelle ré‐ sident 17 personnes sur la rue de l’Esplanade, qui longe le lac des Nations. Elle déplore des nuisances sonores causées par les trains, notamment la nuit, à la gare de triage de l’autre côté du lac, en face de son habitation.

Catherine Sévigny fait éga‐ lement partie de la commu‐ nauté du lac des Nations, un regroupeme­nt de près d’une centaine de citoyens. Regrou‐ pement qui s’est mobilisé pour faire des actions par rap‐ port aux nuisances sonores causées par les trains la nuit.

De nombreuses personnes viennent nous voir [au re‐ groupement] pour nous dire qu’ils ont des troubles du sommeil. D’autres expliquent même ne plus se sentir en sé‐ curité, que le train passe beaucoup plus rapidement qu’avant, indique-t-elle en en‐ trevue avec Radio-Canada Es‐ trie.

Ce n’est pas tolérable

De son côté, Gilles McInnis, porte-parole de la commu‐ nauté du lac des Nations, n’en peut plus du bruit des trains laissés en marche, lui qui ha‐ bite le secteur du lac des Na‐ tions depuis 2003. Il réside, lui aussi, sur la rue de l’Espla‐ nade. Ça a commencé à la fin de l’année 2019. L’année sui‐ vante, on a été nombreux à se regrouper. On a déposé une plainte à la Ville en 2021, fait-il savoir.

Il y a des locomotive­s qui sont laissées, moteur en marche pour de longues pé‐ riodes de 2h l’après-midi jus‐ qu’au lendemain à 8h. Les fins de semaine, on a déjà vu [un train laissé en marche] 103 heures d'affilée, du jeudi au mardi, jour et nuit, précise-t-il.

C’est extrêmemen­t bruyant. Ce n’est pas tolé‐ rable.

Gilles McInnis, porte-pa‐ role de la communauté du lac des Nations

Un gros dossier, selon le DG

Interpellé par les citoyens, le directeur général (DG) de la Ville, Éric Sévigny, concède que les nuisances sonores causées par les trains dans le secteur du lac des Nations sont un gros dossier. Il dit su‐ bir lui-même ces nuisances toutes les nuits. On a beau‐

coup de travail à faire pour sé‐ curiser les traverses sur notre territoire, a-t-il expliqué aux citoyens excédés qui se sont déplacés au conseil municipal, mardi soir.

Depuis que le Canadien Pacifique [CP] a repris le che‐ min de fer, il a fait de gros in‐ vestisseme­nts pour améliorer la rapidité, la sécurité. Mais en même temps, la fréquence [des trains]. Il y a entre quatre à cinq convois par jour. Sou‐ vent deux la nuit, poursuit Éric Sévigny.

On est conscient des en‐ jeux de sécurité lorsque les trains sont immobilisé­s et bloquent des passages à ni‐ veau.

Éric Sévigny, directeur gé‐ néral de la Ville de Sherbrooke

Une rencontre entre la Ville et le CP jeudi

Éric Sévigny assure que la Ville travaille sur le dossier de‐ puis plusieurs mois. D’ailleurs, jeudi, une rencontre aura lieu entre des représenta­nts du CP et la Ville. On va leur faire part des enjeux de sifflement­s et de sécurité et voir com‐ ment on peut travailler en col‐ laboration avec eux. On sait qu’on n’est pas les seuls à vivre cette problémati­que. Alors ça va demander beau‐ coup d’efforts pour le ré‐ soudre à moyen terme. Ça se‐ rait mentir de dire qu’on pour‐ ra régler le problème d’ici la fin de l’année, précise-t-il.

Le porte-parole de la com‐ munauté du lac des Nations s’est dit satisfait de la réponse de M. Sévigny. Au moins, on voit qu’ils s’engagent. Les ci‐ toyens comme nous, on a beau agir, mais on n’a pas de poids. Alors, voir les interve‐ nants décisionne­ls se concer‐ ter, c’est bon signe, croit-il.

Comme Ville, on se sent impuissant­e dans ce type de dossier.

Évelyne Beaudin, mairesse de Sherbrooke

De son côté, la mairesse de Sherbrooke, Évelyne Beaudin, s’est dite heureuse de voir les citoyens incommodés par le bruit des trains se mobiliser. Il est grand temps que le fédé‐ ral assume ses responsabi­lités dans ce dossier. [...] On envoie des demandes à transports Canada et ça disparaît comme dans un trou noir. Je partage la frustratio­n des citoyens et citoyennes qui se sont dépla‐ cés ce soir, conclut-elle.

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