Des minimaisons pour contrer la crise du logement dans l’est ontarien
Une entreprise de Hawkes‐ bury met de l'avant la construction de minimai‐ sons pour faire face à la pé‐ nurie de logements. Si les municipalités sont récep‐ tives au projet, il ne faut pas négliger l'ampleur du travail à faire pour que le projet prenne vie.
Pour Structures Héritage, les minimaisons pourraient bien être l'une des solutions pour pallier le manque de lo‐ gements à prix raisonnable.
Les prix [des maisons] ont explosé et les gens sont de moins en moins capables de se [les] payer, a fait valoir Syl‐ vain Maurice, responsable du développement des affaires et contremaître pour Struc‐ tures Héritage. On a dévelop‐ pé une solution qui est abor‐ dable, en bas de 250 000 $, pour être capable d’aller re‐ joindre le plus de gens pos‐ sible.
L'entreprise, qui comptera bientôt une trentaine d'em‐ ployés, a créé des produits fa‐ ciles et rapides à monter chez soi, presque comme un meuble.
On s’inspire beaucoup de IKEA et Lego, au niveau des principes de construction.
Sylvain Maurice, respon‐ sable du développement des affaires et contremaître pour Structures Héritage
Les gens choisissent le mo‐ dèle de maisons préfabri‐ quées qui les intéresse, a ex‐ pliqué la présidente-directrice générale de l'entreprise, Au‐ drey Simard.
Ceux-ci peuvent ensuite décider d’acheter la maison en pièces détachées, ça leur permet de sauver des coûts au niveau de la main-d'oeuvre qui sont quand même assez importants, a-t-elle poursuivi. Une option clé en main est également disponible.
C’est avantageux pour les municipalités parce que ça leur permet de densifier le territoire sans changer la na‐ ture de leur ville, a souligné Mme Simard. On a un accueil particulier dans les municipali‐ tés rurales qui ne veulent pas de tours à logements. Ils veulent garder l’esprit du vil‐ lage.
Le projet a déjà été pré‐ senté dans certaines munici‐ palités, dont le canton de Champlain. La réaction est formidable, a ajouté M. Mau‐ rice. Par contre, il y a des gym‐ nastiques à faire au niveau des lois.
Le secret, c’est l’ouverture d’esprit des municipalités et des urbanistes.
Sylvain Maurice, respon‐ sable du développement des affaires et contremaître pour Structures Héritage
Le maire du canton de Champlain et président du
Conseil des Comtés unis de Prescott et Russell (CUPR), Normand Riopel, a indiqué que la proposition de l'entre‐ prise est abordable et intéres‐ sante.
Le président des CUPR a toutefois souligné qu'il fau‐ drait faire des changements au règlement de zonage pour permettre la construction de ce type d’habitation.
Chez nous, on a le droit à 915 pieds carrés pour une maison, a-t-il expliqué. Ces maisons [de Structures Héri‐ tage] peuvent varier de 400 à 500 pieds carrés, ce qui ne se‐ rait pas permis dans la muni‐ cipalité de Champlain.
Au-delà du nombre de pieds carrés autorisés, il fau‐ dra aussi s'entendre sur le nombre de minimaisons par terrains et sur la taille mini‐ male des terrains.
Des besoins grandis‐ sants
En entrevue, M. Riopel a rappelé que l'est ontarien n'échappe pas à la pénurie de logements. Le manque de lo‐ gement, c'est partout, a-t-il in‐ sisté.
Selon les Services de loge‐ ment des Comtés unis de Prescott et Russell, les be‐ soins sont grands. Le service a dénombré près de 1300 appli‐ cations admissibles. À la même date l’an dernier, on comptait 941 applications.
C’est le même son de cloche du côté des Services de logement de Cornwall. Après avoir réalisé une étude à ce sujet en 2019, ils ont détermi‐ né qu’il fallait construire 740 logements abordables pour répondre aux besoins de la population.
Un exercice similaire sera reconduit en 2023 et, selon la directrice des Services de lo‐ gement de Cornwall, Lisa Smith, les besoins ont aug‐ menté.
Cette pénurie a aussi un impact sur le délai pour du lo‐ gement abordable. Il n’est pas rare d’attendre jusqu’à cinq ans pour un logement à loyer indexé sur le revenu, poursuit Mme Smith. Par contre, les personnes âgées et les familles attendent moins longtemps, ajoute-t-elle.
Avec les informations de Chantal Dubuc