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Pascal Bérubé affirme que le parc éolien Apuiat n’aurait aucun contenu québécois

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Guillaume Whalen, Charles-Étienne Drouin Le député de Matane-Ma‐ tapédia, Pascal Bérubé, af‐ firme que le gouverne‐ ment du Québec n'exige pas un minimum de conte‐ nu local dans le projet éo‐ lien Apuiat de 200 méga‐ watts sur la Côte-Nord. L’entreprise Boralex, der‐ rière ce projet, ne dément pas ses affirmatio­ns.

Pascal Bérubé avance que Boralex aurait signé un contrat notamment avec un turbinier européen.

Selon le député, ce turbi‐ nier prévoit acheter du maté‐ riel auprès d’un manufactur­ier asiatique, plutôt que de faire affaire avec l’usine Mar‐ men Énergie de Matane, par exemple, dont les usines de fabricatio­n de tours d’éo‐ liennes sont basées à Matane et à Trois-Rivières.

L’usine est repartie de fa‐ çon très partielle [depuis fé‐ vrier 2022], mais le pro‐ jet Apuiat lui aurait permis de relancer sa filière éolienne en attendant les prochains ap‐ pels d’offres éoliens. Manifes‐ tement, l’usine passe à côté puisque le gouverneme­nt n’a rien demandé en matière de contenu québécois, l’usine n’a rien reçu, explique Pascal Bé‐ rubé.

Par conséquent, les retom‐ bées iront à l’extérieur du Québec, dénonce le député. Le problème est que l’éolien devait servir à enrichir des Québécois et on passe à côté de cette occasion. [...] Québec abandonne un moteur de dé‐ veloppemen­t économique important au bénéfice de l’Eu‐ rope et de l’Asie, reproche-t-il.

Je ne comprends pas que le gouverneme­nt de la CAQ se dise nationalis­te et décide de ne rien demander [en termes de contenus québécois]. En plus, le gouverneme­nt signe cette entente au nom du peuple du Québec et refuse de la rendre publique. C’est un faux pas important.

Pascal Bérubé, député de Matane-Matapédia

Radio-Canada n’a pas été en mesure de consulter cette entente puisqu’elle n’est pas publique, ni d’obtenir une ré‐ ponse du ministère de l'Éco‐ nomie, de l'Innovation et de l'Énergie concernant les décla‐ rations de Pascal Bérubé.

Boralex ne dément pas ses affirmatio­ns

Du côté de Boralex, la conseillèr­e principale des af‐ faires publiques et gouverne‐ mentales pour l’entreprise, Lauriane Déry, indique que pour des raisons commer‐ ciales, l’entreprise ne peut pas commenter les déclaratio­ns du député de Matane-Mata‐ pédia. Elle ne dément toute‐ fois pas les affirmatio­ns de Pascal Bérubé.

C'est certain qu'on sou‐ haite encourager les entre‐ prises d'ici dans la mesure où ça respecte les exigences de prix, de qualité et d'échéan‐ cier du projet. Ça serait notre souhait de faire affaire avec des entreprise­s du Québec, précise-t-elle en guise de ré‐ ponse.

À l'usine Marmen, à Ma‐ tane, on n'a pas voulu com‐ menter la situation non plus. Les responsabl­es ont simple‐ ment mentionné dans une déclaratio­n écrite être en ac‐ cord avec les informatio­ns avancées par Pascal Bérubé à propos du projet éolien Apuiat.

Des rencontres avec des entreprise­s locales

Par ailleurs, l’entreprise Bo‐ ralex et l’entreprene­ur général pour le projet éolien Apuiat, le consortium Constructi­on Énergie Renouvelab­le (CER), étaient à Sept-Îles ce mardi pour discuter avec des entre‐ prises de la Côte-Nord. Ils se‐ ront aussi à Port-Cartier mer‐ credi.

Chaque rencontre avec les entreprise­s est d’une durée de 10 minutes.

Les entreprise­s ont 10 mi‐ nutes pour rencontrer l’entre‐ preneur général, pour poser leurs questions et pour offrir leurs services. On a plus d’une centaine d’entreprise­s qui se sont inscrites pour la journée de mercredi. Mercredi à PortCartie­r, on attend aussi plu‐ sieurs entreprise­s, indique Lauriane Déry.

Elle précise que des séances virtuelles sont aussi prévues vendredi.

À la base, Apuiat est un projet innu. C’est le premier projet national de la Nation innue. Pour nous, c’est impor‐ tant d’offrir la chance aux In‐ nus des autres communauté­s qui ne peuvent pas se dépla‐ cer [à Sept-Îles ou Port-Car‐ tier] de rencontrer l’entrepre‐ neur et d’être au courant des opportunit­és de travail, ajoute-t-elle.

La constructi­on du parc éolien créé sur la Côte-Nord devrait permettre la création de 300 emplois. Elle devrait s'amorcer ce printemps. Le projet Apuiat devrait être opérationn­el à l’au‐ tomne 2024 et son coût est estimé à 600 millions de dol‐

Avec la collaborat­ion de Marguerite Morin

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