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La vague de popularité du controvers­é médicament Ozempic atteint aussi le N.-B.

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L'Ozempic, ce médicament contre le diabète de type 2, connaît une vague de po‐ pularité notamment à cause du réseau social Tik‐ Tok. Des influenceu­rs font la promotion de son effica‐ cité contre la perte de poids, une dérive qui inter‐ roge. Au Nouveau-Bruns‐ wick, comme ailleurs, la demande augmente.

Entre janvier 2021 et jan‐ vier 2023, la demande de sty‐ los d’injection Ozempic a aug‐ menté de 600 % à la pharma‐ cie Jean Coutu de Dieppe, te‐ nue par Dennis Abud. Les prescripti­ons pour ce médica‐ ment sont passées de 9 sty‐ los, à 13 stylos en 2022, à 66 en 2023.

Sur TikTok, le réseau social particuliè­rement populaire chez les plus jeunes, le motclic Ozempic a accumulé plus de 550 millions de vues. C’est dire sa popularité. Dans cer‐ tains pays comme en Austra‐ lie et aux États-Unis, la pénu‐ rie menace.

La fonction première de ce médicament est d’aider les diabétique­s de type 2 à faire baisser leur taux de sucre et va faire des miracles pour la santé des gens qui souffrent de cette maladie, selon le pharmacien Dennis Abud. Pour ces personnes, il est le médicament le plus utilisé, loin devant l’insuline.

Dans un second temps, il a été prescrit à des personnes souffrant d’obésité. La molé‐ cule active du médicament qui envoie un message de sa‐ tiété au cerveau va permettre une perte de poids de 10 à 15 %.

Pour les personnes obèses, jusqu’à maintenant on leur disait de mieux man‐ ger et de faire de l'exercice, mais si tu ne peux même pas bouger c’est difficile. [...] C'est important que ce soit acces‐ sible pour eux , explique M. Abud.

Pour lui, là où le bât blesse c’est quand le médicament est prescrit pour perdre seule‐ ment quelques kilos.

C’est pas un bonbon, c’est un médicament.

Dennis Abud, pharmacien

Pas une recette miracle

L’Ozempic peut entraîner des effets secondaire­s impor‐

tants comme des diarrhées, des nausées et des douleurs abdominale­s. Dans des cas très rares, il peut mener à des cancers de la thyroïde. Dennis Abud estime que le rapportbén­éfice/risque est important pour un patient atteint de diabète. Mais pour quelqu’un qui veut juste perdre dix livres, est-ce que ça vaut vraiment le coup de prendre le risque d’avoir un cancer de la thyroïde ?

Le pharmacien insiste éga‐ lement : ce n'est pas une re‐ cette miracle. Le poids revien‐ dra immédiatem­ent après l’ar‐ rêt du médicament s’il n’est pas accompagné d’un change‐ ment d’habitudes alimen‐ taires.

Ce que craint ce profes‐ sionnel, c’est que ce médica‐ ment dispendieu­x - 260 dol‐ lars par mois - ne soit pas pris en charge par les assurances pour les personnes obèses, du fait des abus autour de l'Ozempic. Ce qui deviendrai­t une barrière à son accès alors que le médicament peut dans ce cas précis nettement amé‐ liorer leur condition de vie, se‐ lon Dennis Abud.

Il appelle à ouvrir la discus‐ sion avec les médecins pour que le médicament soit offert aux personnes qui en bénéfi‐ cient réellement.

Avec des informatio­ns de l’émission L’Heure de pointe

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