Quand accoucher devient un calvaire en région rurale
La pénurie de personnels hospitaliers qualifiés et l’insuffisance du plateau technique mettent en mal les accouchements dans les régions rurales de l'Al‐ berta. Des femmes en‐ ceintes doivent parfois par‐ courir de longues distances pour obtenir les soins mé‐ dicaux nécessaires en cas d'accouchements à haut risque.
L'hôpital de Lac La Biche n’a pas de médecins ayant des capacités d’anesthésie de‐ puis mai 2022. Le personnel n’est pas en mesure de fournir une anesthésie péridurale ou de soutenir les accouche‐ ments à haut risque.
Nicole Gauthier est une habitante de Plamondon, un hameau situé dans le comté de Lac La Biche, à quelque 200 km d'Edmonton. C’est à ses dépens qu'elle a appris en automne dernier qu’elle ne pouvait accoucher de son premier enfant dans l’un des hôpitaux les plus proches de chez elle.
Nous espérions qu’en oc‐ tobre, ma date d’accouche‐ ment, le plateau technique se‐ rait disponible, mais ce n’était pas le cas.
Nicole Gauthier, maman. La jeune mère se souvient avoir dû faire un trajet de deux heures de route pour subir une césarienne d’ur‐ gence.
Bonnyville et Saint-Paul ont aussi des hôpitaux plus près de la maison de Nicole, mais ni l’un ni l’autre n’avait assez de personnel pour ef‐ fectuer des opérations chirur‐ gicales à ce moment-là.
Plusieurs hôpitaux du nord-est de l’Alberta ont fer‐ mé leur service obstétrical l’année dernière.
Bonnyville, la communau‐ té la plus proche de Lac La Biche avec un hôpital qui peut pratiquer des césariennes, avait suspendu tous les soins obstétriques du 25 juillet au 7 septembre de l’année der‐ nière.
Nous sommes préoccupés par le sort des femmes qui veulent accoucher et qui n’ont pas la possibilité de voyager pour ce faire , s’in‐ quiète Ashlyn Moench.
Cette dernière est l’initia‐ trice de Mama Movement, un groupe de défense des droits des parents de Lac La Biche qui souhaitent améliorer les soins obstétriques locaux.
Une situation déconcer‐ tante
Aucune date n’a été fixée pour la réouverture de la salle d’opération de l’hôpital de Lac La Biche.
C’est notre nouvelle nor‐ malité ,
Chantal Gauthier-Vaillan‐ court, sage-femme.
Chantal Gauthier-Vaillan‐ court et Marianne King du centre de santé Tree de la Vie Midwifery à Plamondon sont les deux seules sages-femmes autorisées dans une grande région du nord-est de l’Alber‐ ta. Elles ont des patients d'Athabasca à Lloydminster.
Elles notent une augmen‐ tation significative du nombre de clients, malgré l’ouverture d’un autre cabinet de sagesfemmes à Fort McMurray.
Il n’y a pas eu de véritable répit au cours des deux der‐ nières années , dit GauthierVaillancourt.
Après le départ du seul médecin ayant des capacités d’anesthésie à l’hôpital de Lac La Biche au printemps, Ser‐ vices de santé de l’Alberta a trouvé, plus de six mois après, un médecin remplaçant pour apporter un peu de soulage‐ ment.
La médecin en question devait occuper le poste au mois de janvier, mais selon des médecins locaux, elle est partie dès le premier jour suite à un différend contrac‐ tuel.
La Dre Tracy Lee Linden‐ berg, la seule médecin obsté‐ trique de Lac La Biche affirme que le manque de ressources liées à la grossesse dans la ré‐ gion est troublant.
Les pénuries d’ambulances compliquent davantage la si‐ tuation, ajoute-t-elle
Ce n’est certainement pas idéal d’avoir un bébé dans la voiture, mais si même cette ambulance n’est pas dispo‐ nible, c’est encore plus grave , conclut la médecin.
Avec les informations de Ariel Fournier
mières d’autres installations, c’est très apprécié, dit-il.
Le TSO [heures supplé‐ mentaires obligatoires] a di‐ minué, mais il y a une ur‐ gence, selon moi, d’aller cher‐ cher une vingtaine d'infir‐ mières de soir et une ving‐ taine de nuit, affirme le pré‐ sident du syndicat.
Radio-Canada dévoilait ré‐ cemment que l'Est-de-l'Île-deMontréal cherchait à recruter 565 infirmières à l’internatio‐ nal.
Au cabinet du ministre de la Santé, on se dit satisfait de constater qu’il y a une prise de conscience importante de la situation à HMR et que tout le monde souhaite travailler ensemble pour régler le pro‐ blème de fond.
De notre côté, nous allons nous assurer, avec le minis‐ tère, de poursuivre tous les efforts pour enlever de la pression sur l’urgence de HMR, notamment en détour‐ nant des ambulances.
Le cabinet du ministre de la Santé, Christian Dubé
Selon nos informations, Québec se serait engagé à poursuivre le détournement d’ambulances vers d’autres hôpitaux pour une période d’un mois.
Il faut dire que le taux d’oc‐ cupation des civières à l’ur‐ gence de l’hôpital a repris un peu de souffle ces dernières semaines.
Nous allons aussi pour‐ suivre le travail sur le pro‐ blème de fond pour moderni‐ ser HMR et offrir plus de ser‐ vices autour, notamment avec un mini-hôpital, ajoute-ton au cabinet.
L'Hôpital MaisonneuveRosemont est l’un des plus vétustes du Québec. Des tra‐ vaux de plusieurs milliards de dollars pourraient s’étendre sur une période de 11 à 13 ans, soit au-delà de 2033.
Au CIUSSS de l'Est-de-l'Îlede-Montréal, on prend acte pour l’instant du dépôt du rapport de la médiatrice.
Nous désirons souligner que différentes mesures cli‐ niques et de conciliation pro‐ posées dans le rapport sont déjà en cours d'application dans notre établissement, écrit l’adjoint au président-di‐ recteur général du CIUSSS, Christian Merciari.
Le syndicat et la direction ont convenu de confier un mandat à un tiers neutre et impartial pour réaliser un diagnostic sur le climat de tra‐ vail à l’urgence.