Le syndicat des ambulanciers demande l’abolition des agences de placement
Le Syndicat des paramédi‐ caux de la Moyenne et Basse-Côte-Nord demande à Québec l’abolition des agences de placement de personnel dans le secteur préhospitalier.
Le syndicat soutient que les inégalités de traitement qui existent entre les tra‐ vailleurs d’agence privée et les employés réguliers ont un im‐ pact négatif sur le terrain. Le président du Conseil central de la Côte-Nord de la CSN, Guillaume Tremblay, indique que le moral des travailleurs locaux est affecté par les in‐ égalités.
Pour le même travail, le premier va être transporté, lo‐ gé, nourri, va avoir un meilleur salaire et le choix de son horaire. L’employé régu‐ lier n’a rien de tout ça. Il est primordial de rétablir l’équité dans le secteur avant que plus aucun ambulancier para‐ médical ne veuille pratiquer son métier ici sur la CôteNord, affirme-t-il par le biais d’un communiqué.
Le président du syndicat, Daniel Charette, indique que
Paraxion allouerait jusqu'à 120 $ en primes par jour aux employés d'agences venus prêter main forte, en plus d'être logés et remboursés pour leurs frais de déplace‐ ment.
L’ambulancier basé à SeptÎles, Charles Philippon, sou‐ tient lui aussi que les em‐ ployés d'agences de place‐ ment ont de meilleures condi‐ tions de travail que les em‐ ployés syndiqués de Pa‐ raxion. Ce dernier souhaite qu’une solution à long terme soit trouvée.
Si moi j'ai une hémorragie, je saigne, mais que de l'autre côté on me donne du sang, ça fait juste ressortir, donc ça ne réglera pas le problème à long terme. On aura beau me don‐ ner plein de sang à un mo‐ ment donné, ce qu'il faut faire c'est l'arrêter. Il faut retenir nos ambulanciers, donc il faut contrôler l'hémorragie, illustre Charles Philippon.
De nombreux ambulan‐ ciers ont quitté leurs emplois dans les dernières années et le syndicat soutient que la mauvaise gestion de Paraxion serait en cause.
En raison du manque d’employés, le Syndicat des paramédicaux de la Moyenne et Basse-Côte-Nord s’inquiète de l’impact sur la population, alors que la région a été pri‐ vée de 6302 heures de service ambulancier depuis le 1er avril dernier, selon le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la CôteNord.
La semaine dernière Pa‐ raxion avait déjà réagi à des commentaires similaires du syndicat. Paraxion a indiqué qu'elle doit faire affaire avec des travailleurs de l'extérieur afin d'assurer la présence des ambulanciers sur l’ensemble du territoire nord-côtier.
De plus, l'entreprise sou‐ tient que les conditions sont similaires entre les travailleurs provenant d'agence et les am‐ bulanciers locaux. Les em‐ ployés locaux peuvent égale‐ ment recevoir des primes pour leur déplacement.
Tout ce qu’on fait, c’est en pensant au bien-être de nos employés. On entend beau‐ coup parler de conciliation travail-famille et c’est ça qu’on essaie de leur donner en fai‐ sant venir du monde de l’exté‐ rieur pour leur prêter main forte, explique le directeur gé‐ néral de Paraxion, Laurent Hamel.
Les revendications des ambulanciers
Les ambulanciers de la Côte-Nord dénoncent des problématiques concernant la santé et la sécurité au travail, les bris de service et la dispari‐ té de traitement entre les am‐ bulanciers réguliers et ceux d’agences privées.
Ces derniers se sont ras‐ semblés mardi matin avec leur syndicat afin de dénon‐ cer l’attitude méprisante ainsi que la gestion de leur em‐ ployeur, Paraxion. Ils de‐ mandent des actions concrètes de la part de leur supérieur afin d’éviter le point de non-retour.
Avec les informations de Lambert Gagné-Coulombe