La recette pas si bête de La chèvre
Gérard Depardieu, Pierre Richard et beaucoup de malchance : La chèvre est diffusé sur ICI Télé le 25, à 23 h 05.
Les psychologues en en‐ treprise ont parfois de ces idées… Pour aider son patron dont la fille a disparu depuis plus d’un mois au Mexique, l’un d’eux parvient à cette so‐ lution : associer au détective privé, à qui on a déjà confié l’affaire, un employé de l’entre‐ prise qui a la particularité d’avoir autant de malchance que la jeune fille en question. Deux personnes qui ont la poisse collée aux crampons vont se comprendre, non?
Succès incontestable en salle, La chèvre est le film le plus vu en France en 1981 et a même été refait par les Améri‐ cains (Pure Luck, de Nadia Tass en 1991). Il s’agit du deuxième film de Francis Ve‐ ber, après Le jouet, et du pre‐ mier d’une série présentant le même duo d’acteurs (les autres étant Les compères, dans lequel les deux hommes cherchent un jeune garçon fu‐ gueur dont l’un ou l’autre est peut-être le père, et Les fugi‐ tifs).
La chèvre comprend tous les ingrédients, simples mais efficaces, d’une comédie d’ac‐ tion.
L’exotisme
En avion, en bateau ou en voiture, nos deux compères arpentent le Mexique (acteurs locaux doublés en prime) dans un décor luxuriant.
Entre animaux sauvages et mer cristalline, le film profite à fond des paysages choisis pour mieux distiller un doux parfum d’ailleurs et d’évasion. Même la musique de Vladimir Cosma, sorte de fond sonore au flutiau pimpant, est dans le ton.
Un petit goût de vacances juste assez dépaysant. Le seul hic : cette misogynie am‐ biante (les femmes sont ou prostituées ou de vaporeuses éthérées qu’il faut sauver, an‐ nées 80 obligent) qui a un ar‐ rière-goût ringard de fond de tiroir et qui empêche un peu le voyage d’être entièrement rafraîchissant.
Un duo improbable
Même physiquement, on ne saurait faire plus différent. Massif et imposant, Gérard Depardieu joue le détective privé au calme et aux muscles impressionnants, mais d’une rationalité à toute épreuve. À ses côtés, Pierre Richard (dans un rôle que Depardieu convoitait au départ), hirsute et plus malingre, est cet attiremalchance qui, littéralement, n’en rate pas une.
Entre les deux, bien sûr, le torchon brûle, jusqu’à ce qu’ils découvrent que grand ou pe‐ tit, solide ou fragile, ce qui compte, ce n’est pas tant ce qui nous sépare que ce qui nous rassemble, malgré tout.
De l’humour physique
Bien sûr, les jeux de mots et quiproquos font toujours leur effet.
Mais en comédie, rien (ou presque) ne parvient à provo‐ quer l’éclat de rire quasi im‐ médiat que peuvent susciter les gags physiques. C’est ainsi depuis Laurel et Hardy et Bus‐ ter Keaton – tout le monde le sait, Francis Veber le premier.
Chutes, évanouissements, gifles impromptues, cascades, allergies dévastatrices et cra‐ vates en feu : La chèvre ne lé‐ sine pas sur les bonnes vieilles farces. Et impossible à nier : même si la méthode n’est pas légère, on ne s’en lasse tou‐ jours pas.
La chèvre, le samedi 25 février, à 23 h 30 sur ICI Té‐ lé.
La bande-annonce (source: YouTube):