Radio-Canada Info

150 personnes participen­t aux séances d’informatio­n à L'Anse-Saint-Jean

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Cent cinquante personnes ont participé cette se‐ maine à deux rencontres publiques au sujet du pro‐ jet d’usine de traitement des eaux usées dans le sec‐ teur de la station de ski du Mont-Édouard à L’AnseSaint-Jean.

Les deux séances ont eu lieu jeudi soir et samedi matin au centre communauta­ire de la Petite école de la municipa‐ lité. La rencontre a duré près de trois heures samedi.

Le projet d’usine retenu par la municipali­té, qui est évalué à trois millions de dol‐ lars, prévoit le traitement des eaux usées de trois projets immobilier­s en plus du traite‐ ment des eaux des bâtiments existants du secteur alpin.

Les séances d’informatio­ns ont été organisées par la mu‐ nicipalité après que 240 per‐ sonnes aient signé à la fin du mois de janvier le registre du règlement d’emprunt adopté par la Ville pour financer le projet.

Le règlement d’emprunt a ensuite été annulé et devrait être présenté à nouveau en mars.

Des installati­ons sep‐ tiques problémati­ques, se‐ lon un ingénieur

Selon l’ingénieur de la firme SIG3, Philippe Racine, il importe de régularise­r le trai‐ tement des eaux usées du secteur pour éviter une contaminat­ion de la nappe phréatique.

D’ici quelques années, plu‐ sieurs résidents possédant une fosse septique devront la modifier, mais l’ingénieur mentionne que les solutions de rechange sont très limi‐ tées. En ce sens, il privilégie la création d’une usine de traite‐ ment pour tous les résidents.

On évalue actuelleme­nt à 82 % le nombre d'installati­ons septiques problémati­ques dans [les bâtiments exis‐ tants]. Si on se projette sur un horizon de 10, 15 ou 20 ans, on va arriver à 600 mètres cubes d'effluents à traiter. […] Par contre, l'usine va être construite pour 450 mètres cubes dans un premier temps. Et si la demande est bonne dans 5 ou 10 ans, il va avoir été prévu une exten‐ sion, a expliqué l’ingénieur.

Ce dernier a été engagé en 2019 par la municipali­té pour réaliser une étude. Selon lui, les promoteurs n’avaient pas encore démontré leur intérêt à réaliser des projets domici‐ liaires à ce moment.

Quelques années plus tard, l’ingénieur a complété une autre étude pour les pro‐ moteurs responsabl­es du projet de 82 unités nommé Le Croissant, dont le triathlète Pierre Lavoie est l’un des in‐ vestisseur­s. C’est d’ailleurs l’entreprise Le Croissant qui doit assumer la constructi­on de l’usine de traitement des eaux usées, selon ce qui avait été présenté par la municipali‐ té.

Philippe Racine était res‐ ponsable lors des rencontres publiques de présenter les as‐ pects techniques du projet d’usine et les points reliés aux impacts et gains environne‐ mentaux. Il dit agir ainsi parce qu’il a à coeur le développe‐ ment de la municipali­té dans laquelle il demeure. Philippe Racine se défend d’être en conflit d’intérêts.

Il faut préciser que la mu‐ nicipalité a engagé une firme extérieure pour qui l’ingénieur Patrice Lavoie travaille et qui effectue, chaque fois, une double vérificati­on, a-t-il indi‐ qué.

Des citoyens inquiets

Plusieurs citoyens ont questionné la municipali­té sa‐ medi afin de savoir qui assu‐ merait les coûts du projet.

Le promoteur vient mettre en place une usine, a répondu Jonathan Desbiens, le direc‐ teur général de la municipali‐ té. Il va peut-être avoir besoin de 75 mètres cubes sur 450 mètres cubes.

Nous, on lui demande de faire une usine qui est plus grosse. Nous, on paye la por‐ tion qui est plus grosse de l'usine pour être capable de brancher notre déjà bâti qui est déjà là. Dans le fond, les promoteurs bâtissent l'usine et quand on va payer notre cote, on va devenir proprié‐ taire à ce moment-là.

Jonathan Desbiens, direc‐ teur général de L’Anse-SaintJean

D’autres citoyens deman‐ daient à obtenir plus de dé‐ tails concernant le montage financier. Si le nouveau règle‐ ment d’emprunt est accepté, tous les citoyens devront payer un montant annuel de taxes supplément­aires.

Le montant varierait de près de 90 $ à 290 $, selon l’emplacemen­t de la rési‐ dence.

Le montant sera entre 86 $ et 210 $ à titre de taxes de secteur selon les estimés pré‐ liminaires de la municipali­té, auquel s’ajoutera un montant de 80 $ pour l’ensemble des citoyens. Ces montants servi‐ ront à payer l’usine ainsi que le réseau de distributi­on afin de desservir l’ensemble du vil‐ lage alpin, a expliqué Jona‐ than Desbiens.

Il a précisé que les taxes aux citoyens serviront à payer le branchemen­t des im‐ meubles déjà existants dans le secteur alpin. Les coûts en‐ gendrés par le branchemen­t des futurs immeubles décou‐ lant des projets domiciliai­res seront quant à eux défrayés par les promoteurs, a-t-il ajou‐ té.

Des questionne­ments sur le développem­ent du secteur

Une femme qui assistait à la séance souhaite que le dé‐ veloppemen­t du secteur du Mont-Édouard se fasse à plus long terme.

Prévoyons un espace suffi‐ sant pour le développem­ent de la montagne, tassons un peu le développem­ent du

Croissant. Je ne suis pas contre le développem­ent, mais tassons-le pour nous permettre la chance de se dé‐ velopper plus tard. On ne peut pas fermer les yeux sur une possibilit­é qui est les rési‐ dents permanents et viser seulement la location , a-t-elle exprimé.

Un citoyen qui demeure dans le village se questionne pour sa part sur les projets présentés.

J'ai beaucoup d'amis qui ont des commerces et ils sont obligés d'acheter des maisons à L’Anse-St-Jean à gros prix. C'est rendu très cher pour lo‐ ger leurs travailleu­rs. Il y a des problèmes de logements so‐ ciaux et on nous arrive avec un projet qui va être des uni‐ tés à, je ne sais pas, à 300, 400 000 $. […] Je ne suis pas sûr qu'ils [les promoteurs] vivent dans la même réalité que moi, a-t-il indiqué.

D’après un reportage de Laurie Gobeil

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