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L’avenir de l’Hôpital de Lachine sème l’inquiétude

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L'Hôpital de Lachine, qui a dû réduire ses services ré‐ cemment en raison d'un manque de main-d'oeuvre et de ressources, envisage maintenant de se consa‐ crer aux soins ambula‐ toires. Ces changement­s au sein de l'établissem­ent ne font pas la joie des mé‐ decins et des membres du personnel.

La semaine dernière, le Centre universita­ire de santé McGill (CUSM) y annonçait la fin des ambulances et une fer‐ meture partielle des urgences. Les soins intensifs n'y étaient déjà plus offerts depuis 2020.

Pour le futur de l'établisse‐ ment, la direction envisage dorénavant deux scénarios, indique Gilda Salomone, porte-parole du CUSM, dans un courriel à Radio-Canada.

Le premier scénario serait le maintien de la vocation communauta­ire de l’hôpital. Dans le deuxième scénario envisagé, on se concentrer­ait davantage sur le développe‐ ment de cliniques pour le sui‐ vi de maladies chroniques et sur des patients hospitalis­és qui seraient plus stables du point de vue clinique.

Un changement de voca‐ tion loin de faire l'unanimité. Transforme­r un hôpital en centre ambulatoir­e... Oui, il y a des services, ça va bénéficier ultimement, mais je pense que ça ne correspond pas à ce [dont] les gens ont besoin, ex‐ plique le docteur Daniel Lali‐ berté, qui y a travaillé durant 25 ans.

Ça va un petit peu à l'en‐ contre des conditions dans lesquelles McGill avait intégré l'Hôpital de Lachine comme étant un hôpital communau‐ taire.

La tension monte

Paul Saba, ex-président du Conseil des médecins, den‐ tistes et pharmacien­s de l'Hô‐ pital de Lachine, craint les conséquenc­es des transfor‐ mations envisagées par l'éta‐ blissement, alors que les ur‐ gences sont déjà débordées partout à Montréal. Si on ferme l'urgence aux ambu‐ lances, on va avoir une aug‐ mentation des décès, dé‐ plore-t-il.

Pour le personnel, le climat est tendu, insiste Jade Cuer‐ rier-Loiselle, qui y travaille comme infirmière depuis 15 ans.

Tout le monde est stressé. Ce n'est pas évident à vivre.

Jade Cuerrier-Loiselle, infir‐ mière à l'Hôpital de Lachine

En temps normal, cinq à six opérations complexes y sont effectuées hebdomadai‐ rement, notamment des re‐ constructi­ons en urologie. Mais actuelleme­nt, seules les opérations d'un jour sont réa‐ lisées.

Ça change les chirurgies qu'on peut faire, remarque Jade Cuerrier-Loiselle. Parce qu'une personne très malade va devoir passer la nuit à l'hô‐ pital et avoir un médecin pré‐ sent.

Une démarche de consul‐ tation a été entreprise avec le personnel et des représen‐ tants de la population, assure la porte-parole Gilda Salo‐ mone.

Notre objectif est de trou‐ ver une solution viable et pé‐ renne pour l’Hôpital de La‐ chine, indique-t-elle. L’étude de faisabilit­é de ces deux scé‐ narios est donc essentiell­e. Nous espérons avoir un résul‐ tat vers la fin du mois d’avril.

D'après un reportage de Camille Feireisen

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