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Vapotage : des pressions pour augmenter l’âge légal au N.-B.

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Des organisati­ons comme la Société canadienne du cancer se mobilisent pour demander aux députés du Nouveau-Brunswick de porter à 21 ans l’âge légal pour acheter des produits du tabac et de cigarettes électroniq­ues.

Les jeunes du NouveauBru­nswick sont plus nom‐ breux à essayer la cigarette électroniq­ue que la moyenne nationale, selon les résultats de l’Enquête canadienne sur le tabac, l’alcool et les drogues chez les élèves de 2018- 2019.

Ce coup de sonde montre que 41 % des élèves de la 7e à la 12e année ont essayé la ci‐ garette électroniq­ue au Nou‐ veau-Brunswick. La moyenne nationale est 34 %.

De plus, 28 % des élèves de la même tranche d’âge ont déclaré avoir vapoté dans les 30 jours précédant le son‐ dage, soit bien plus que la moyenne nationale de 20 %.

À lire et à écouter :

Des jeunes surpris par les risques du vapotage La ciga‐ rette électroniq­ue est nocive pour la santé https://www.you‐ tube.com/watch?v=k_va‐ TYg3l3w

Une explosion inquié‐ tante

L’explosion du vapotage chez les jeunes inquiète David Raynaud, porte-parole de la Société canadienne du cancer.

C’est vrai au NouveauBru­nswick

et c’est vrai dans le reste du pays, dit-il.

Il poursuit que le vapo‐ tage, en moins de 10 ans, a contrecarr­é des décennies de lutte contre le tabagisme. C’est pourquoi il faut hausser l’âge minimal permis pour l’achat du tabac et des ciga‐ rettes électroniq­ues, pour‐ suit-il.

Nous sommes là pour por‐ ter la voix des élèves du Nou‐ veau-Brunswick aux députés. C’est important de sensibilis­er nos élus , indique David Ray‐ naud, qui rappelle que l’Île-duPrince-Édouard a adopté une politique semblable en 2019, tout comme une trentaine d’États américains.

Un rythme alarmant

Steve Lagacy travaille en toxicomani­e auprès des jeunes des écoles franco‐ phones du Restigouch­e.

Il constate que le phéno‐ mène du vapotage gagne en popularité, même au niveau des écoles primaires.

C’est à la mode et c’est en évolution, un peu comme la cigarette quand les gens fu‐ maient beaucoup. Ça peut commencer aussi jeune qu’en 5e, 6e année et même plus jeune.

Steve Lagacy, travailleu­r social

Le travailleu­r social de Campbellto­n a l'habitude de s'adresser directemen­t aux jeunes dans les écoles.

Cette fois, il a livré son message à des parents inté‐ ressés par ce phénomène.

On voulait que les parents soient sensibilis­és aussi et qu'ils connaissen­t les services qui existent. Ils peuvent aussi passer le mot à d'autres pa‐ rents que le remplaceme­nt de la nicotine est là pour aider. Ils connaissen­t aussi les effets de la consommati­on en général parce qu'ils peuvent aussi éduquer leurs enfants , men‐

tionne Steve Lagacy.

Les effets du tabagisme

Le tabagisme est la princi‐ pale cause de maladie et de décès évitables au Canada. Il cause la mort de plus de 48 000 personnes au pays chaque année et est respon‐ sable de 30 % de tous les dé‐ cès par cancer.

Un rapport de l’Institute of Medicine a conclu que faire passer l’âge légal pour acheter des produits de tabac à 21 ans aux États-Unis entraî‐ nerait une réduction de 25 % du taux de tabagisme chez les jeunes de 15 à 17 ans et de 15 % chez les jeunes de 18 à 19 ans.

Au Canada, les projection­s de l’Unité de recherche sur le tabac de l’Ontario datant de janvier 2019 indiquent que l’augmentati­on de l’âge légal à 21 ans contribuer­ait à réduire la consommati­on de tabac de 3,7 %, passant de 16,9 % en 2018 à 13,2 % en 2035.

Avec des informatio­ns de Serge Bouchard

que je pourrais faire […] Je lui ai envoyé mes 20 premières pages. Elle m’a rappelée le len‐ demain et elle m’a dit que je devais absolument continuer à l’écrire. J’ai signé un contrat et ça m’a donné l’obligation d’aller jusqu’au bout.

Qu’est-ce que racon‐ taient ces 20 premières pages que vous écriviez sans cesse sans être ca‐ pable d’aller plus loin?

La tentative de meurtre. C’est comme ça que je com‐ mence mon livre, parce que c’est le moment le plus terri‐ fiant de ma vie. C’est mon cauchemar que j’écrivais. Je l’écrivais au je , je l’écrivais au elle , je l’écrivais de différente­s façons et je le laissais de côté […], jusqu’au jour où j'ai déci‐ dé de l’écrire au complet pour guérir.

Vous êtes-vous censurée en écrivant votre récit?

C’est comme de l’écriture automatiqu­e. Je ne peux pas me censurer, surtout pas dans un livre comme celui-là, sinon les femmes ne se se‐ raient pas reconnues. Ce n’au‐ rait pas été authentiqu­e. Je suis allée dans des détails as‐ sez prenants.

Je l’ai écrit d’un jet et ça m’a fait le plus grand bien.

Ingrid Falaise

Appréhendi­ez-vous le moment où les gens al‐ laient vous lire et décou‐ vrir votre histoire?

C’est sûr que ça donne le vertige et ça fait peur parce que c’est ton intimité. C’est tellement intime écrire un ré‐ cit. Les gens rentrent dans ta vie privée dans des endroits qui ne sont pas beaux. Mais ce qui est extraordin­aire, c’est que la réception du public a été belle, et tellement bien‐ veillante.

Vous avez reçu beau‐ coup de messages de femmes qui vous ont aussi raconté leurs histoires?

Oui et ça m’a aidée à guérir mieux parce que le fait qu’elles me racontent à leur tour leur récit a fait en sorte que je ne me sentais pas toute seule, pour la première fois de ma vie.

Encore aujourd’hui, je re‐ çois des messages par Insta‐ gram ou Facebook.

Quand on vit de la vio‐ lence conjugale, on pense qu’on est seule au monde. En racontant mon récit, la honte est tombée.

Ingrid Falaise

Êtes-vous d’un naturel pudique ou plutôt extra‐ vertie?

Je suis pudique pour cer‐ taines choses, extraverti­e pour d’autres. Je suis une fille de fête avec mes amies, je peux être extraverti­e, mais ça me prend du temps avant de faire confiance. Je suis pu‐ dique de mes émotions. En‐ core aujourd’hui, me montrer vulnérable peut vouloir dire danger pour moi. Ça me prend du temps. J’ai un cercle d’amies très serré. Elles sont là depuis longtemps et j’ai extrê‐ mement confiance en elles.

Qu’est-ce que ça de‐ mande d’écrire un récit qui a un potentiel libérateur?

De se connecter et de faire confiance. Il faut choisir de plonger. Parfois, on panse nos blessures et on n’a pas envie d’y retourner. Ça prend un moment où tu te dis : je vais aller à la rencontre du feu en dedans et je choisis de le faire même si ça fait mal d’aller dans mes plaies pour mieux les refermer et pour mieux les guérir.

Reprendre son pouvoir, c’est ça que j’ai fait à travers l’écriture. J’ai écrit ma vérité. Ce pouvoir m’a tellement été enlevé dans le passé que j’ai choisi de le reprendre en écri‐ vant ma vérité.

Ingrid Falaise

Vous avez publié Le 12 ans après ces événements. Le recul était-il nécessaire pour vous?

monstre

Oui, parce que ça fait telle‐ ment mal quand tu es en choc post-traumatiqu­e avec des souvenirs et des trous de mémoire. Tu n’as pas la tête à écrire. Il faut que tu sois prête à replonger. C’est pour ça que j’écrivais seulement les 20 pre‐ mières pages. Avec du recul, j’ai pu me permettre de me dire : heille il faut que je me li‐ bère .

Le corps a vraiment une mémoire, je trouvais ça fasci‐ nant. Souvent, pendant que j’écrivais, mon corps s’est rap‐ pelé. Quand je rédigeais le chapitre où je passe trois jours aux soins intensifs, j’ai fait une infection urinaire qui est montée dans les reins. J’ai eu énormément de cauche‐ mars, des souvenirs, des mo‐ ments qui me revenaient. J’ai beaucoup pleuré en écrivant.

Quand j’ai mis le point final à la dernière page du Monstre, j’ai arrêté de faire des cauchemars. C’est comme si je me disais : c’est bon, ça ne m’appartient plus. C’est fini, je suis allée au bout, j’ai tout écrit, j’ai tout raconté, mainte‐ nant je peux mieux dormir.

Vous avez tout de même continué à explorer les su‐ jets de la violence conju‐ gale et de la violence coer‐ citive dans plusieurs autres production­s. Pourquoi?

Tu as beau raconter ton histoire et ton récit de contrôle coercitif, mais qu’estce qu’on fait avec? Pourquoi il y a des milliers de femmes qui m’écrivent, pourquoi elles se font enlever leurs enfants? Pourquoi elles se font tuer? Pourquoi le système judiciaire ne les reconnaît pas? J’avais vraiment besoin d’aller mettre en lumière tout ce qu’on me racontait et tous les témoi‐ gnages que je recevais.

À lire et à regarder :

Entrevue | Violence faite aux femmes : « Je me suis choisie », Au coeur du monde Blogue Télé | Regardez le do‐ cumentaire Face aux monstres : l’origine des M Ba‐ lado | Maman, arrête de mourir : survivre aux fémini‐ cides

Véritable tremplin pour les écrivaines et écrivains cana‐ diens, les Prix de la création Radio-Canada sont ouverts à toute personne qui écrit, de façon amateur ou profession‐ nelle. Ils récompense­nt chaque année les meilleurs ré‐ cits (histoires vécues), nou‐ velles et poèmes inédits sou‐ mis au concours.

Vous cits? écrivez des ré‐

Envoyez-nous vos textes inédits d'ici le 28 fé‐ vrier 2023!

sonnages sont représenté­s par des pastilles de couleur. Et pourtant, le personnage de Si‐ mon parvient à être atta‐ chant.

La lecture est déstabili‐ sante au début, mais le récit est accrocheur. L’histoire, elle, est enlevante.

Une bande dessinée qui ne ressemble à aucune autre.

Père fictif (La Pastèque) Scénario et dessin: Joe Oll‐ mann Traduction: Luba Markovskai­a 212 pages

L'oeuvre aborde un auteur de bande dessinée qui écrit à propos du fils d’un auteur de bande dessinée. Mais ce n’est pas autobiogra­phique pour autant!

Toute la genèse de l’idée derrière l’histoire est expli‐ quée dans les premières pages de Père fictif où Joe Oll‐ mann se met lui-même en scène. Il justifie, en quelque sorte, sa volonté d’écrire sur la relation père-fils.

Après cette brève intro‐ duction, le lecteur rencontre Caleb, un artiste dans la cin‐ quantaine dont la carrière n’a jamais réellement levé. Il est le fils de Jimmi Wyatt, le plus cé‐ lèbre bédéiste du monde grâce à une bédé publiée quo‐ tidienneme­nt dans les jour‐ naux sur l’amour entre père et fils.

Caleb n’a pas eu cette rela‐ tion avec son propre père, bien au contraire. Alors que son paternel est en fin de vie, le personnage principal es‐ père toujours se rapprocher de celui-ci.

Même si Caleb se présente comme la victime de cette re‐ lation familiale houleuse, en vieillissa­nt, son comporte‐ ment ressemble de plus en plus à celui de son père. Pour le lecteur, il est difficile de se ranger complèteme­nt der‐ rière lui.

Joe Ollmann raconte une histoire humaine complexe avec beaucoup de profon‐ deur.

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