L’écriture d’un récit comme exutoire : Ingrid Falaise raconte
Écrire a sans contredit un pouvoir thérapeutique. La comédienne et animatrice Ingrid Falaise s’en est bien rendu compte en publiant Le monstre en 2015. C’est le récit de ses deux années dans un mariage toxique, au début des années 2000, dans lequel régnaient vio‐ lences conjugale et coerci‐ tive. En posant le point fi‐ nal à son récit, elle s’est sentie libérée. Comme si le moment était venu pour elle de décrocher le boulet qu’elle traînait depuis toutes ces années.
Après le succès de son ré‐ cit vendu dans plusieurs pays, Ingrid Falaise a entrepris d’écrire la suite, racontant sa reconstruction. Ont suivi la série télévisée Le monstre en 2019 et plusieurs documen‐ taires explorant des sujets comme les féminicides (Femme, je te tue!) ou la vio‐ lence conjugale (Face aux monstres, La reconstruction et L’origine des M).
J’avais besoin
d’aller au bout d’une quête personnelle et sociale , indique Ingrid Fa‐ laise. Elle raconte comment l’écriture de son premier livre l’a libérée de la honte et des cauchemars.
Est-ce que l’écriture de votre récit a été un exu‐
C’est tout à fait ça. Quand j’ai commencé à écrire Le monstre, je l’ai fait pour moi, pas pour les autres. C’était ma façon d’extirper le mal qui était omniprésent à l’intérieur de moi depuis des années. L’écriture a toujours été ma fa‐ çon de transposer mes émo‐ tions. Depuis que je sais écrire, je gribouille à gauche et à droite.
Pensiez-vous que votre histoire deviendrait un livre?
J’ai commencé à écrire sans jamais penser à ça. J’arrêtais toujours après les 20 pre‐ mières pages parce que ça me faisait trop mal. C’était trop difficile de continuer et je n’étais pas prête à ce mo‐ ment-là. Je le mettais de côté, puis je le reprenais, mais ce n’était pas dans le but d’écrire pour publier. C’était dans le but de coucher sur papier mes émotions. C’est une forme de thérapie. C’était hy‐ per personnel comme dé‐ marche.
Comment en êtes-vous venue à publier?
Un jour, une de mes amies m’a dit : Je connais une édi‐ trice, Nadine Lauzon, qui se‐ rait parfaite pour toi… Je l’ai contactée juste pour voir ce