Avec des manettes adaptées, des joueurs handicapés profitent de jeux vidéo
C'est avec des manettes adaptées par la Société Neil Squire que des per‐ sonnes handicapées profi‐ teront de jeux vidéo lors d'une partie organisée lun‐ di à Edmonton par l'orga‐ nisme Cerebral Palsy Cana‐ da.
Comme les jeux vidéo sont très populaires, nous voulions que tout le monde puisse en profiter. Comme nous avons déjà du matériel, l'on s'est dit que nous pouvions aussi nous amuser avec, dit Eliza‐ beth Kaleta, directrice de l’in‐ clusion et des services de sou‐ tien pour Cerebral Palsy Al‐ berta.
L'organisme représente les personnes atteintes de para‐ lysie cérébrale. Il leur offre dif‐ férents cours d’alphabétisa‐ tion numérique qui sont sur‐ tout orientés pour qu'ils soient utiles sur le marché du travail.
Chaque semaine, ces per‐ sonnes apprennent comment se servir d'un ordinateur, une tablette, des consoles, des ap‐ plications ou des pro‐ grammes comme Microsoft Office. Ces cours ont lieu sur des outils déjà adaptés aux besoins professionnels des personnes handicapées.
Cependant, l'organisme a aussi inclus dans son pro‐ gramme le jeu vidéo, mais elle n'a pas assez de manettes adaptées. Ces accessoires fonctionnels coûtent plus cher, par exemple une ma‐ nette adaptée Xbox vaut 129,99 $, alors qu’une manette régulière coûte de 74,99 $ à 99,99 $.
Les organismes comme la Société Neil Squire travaillent avec des ingénieurs béné‐ voles qui fabriquent des ma‐ nettes adaptées plus abor‐ dables.
Elizabeth Kaleta, directrice de l’inclusion et des services de soutien pour Cerebral Pal‐ sy Alberta
De plus, comme chaque personne handicapée a des besoins particuliers, les ma‐ nettes doivent souvent être personnalisées, ce qui aug‐ mente leur prix. Il ne faut pas oublier que les personnes handicapées ont des revenus très limités, rappelle Elizabeth Kaleta.
Makers Making Change, un programme qui du suc‐ cès
C’est là qu’entre en jeu la Société Neil Squire. Notre mis‐ sion est d'ouvrir les horizons des Canadiens handicapés avec l’aide de la technologie, explique Tyler Fentie, ingé‐ nieur mécanique pour Makers Making Change (MMC), un des programmes de la société (en anglais).
Ce programme permet aux personnes handicapées d’acquérir une manette adap‐ tée et personnalisée à leurs besoins à un prix plus acces‐ sible. Il connecte des béné‐ voles qui fabriquent les acces‐ soires fonctionnels avec les personnes qui en ont besoin.
Les personnes handica‐ pées peuvent choisir l’acces‐ soire désiré dans notre cata‐ logue en ligne, explique Tyler Fentie. Une fois qu'elles ont fait leur choix, on les met en relation avec un bénévole qui fabriquera l’outil après avoir déterminé les fonctionnalités nécessaires.
Les personnes qui ne peuvent pas utiliser les ma‐ nettes standards ne peuvent pas profiter d’un des divertis‐ sements les plus populaires à l'heure actuelle.
Tyler Fentie, ingénieur mé‐ canique pour Makers Making Change
Le programme, lancé en 2017, est un tel succès que plus de 200 accessoires sont listés dans le catalogue, ra‐ conte Tyler Fentie qui a com‐ mencé à transformer des ob‐ jets pour son usage personnel lorsqu'il faisait de la planche à neige de compétition. Diabé‐ tique de type 1, il a adapté les attaches de sa pompe à insu‐ line pour avoir plus de mobili‐ té durant la glisse.
Ayant un handicap et étant un joueur de jeu vidéo moi-même, je comprends ces deux mondes. Maintenant, mon handicap ne m'empêche pas de jouer à des jeux vidéo, mais je comprends l’impact qu'ont les outils uniformes sur la vie de quelqu’un qui a des besoins particuliers, dit-il.
Les bénévoles de MMC ont déjà fabriqué des acces‐ soires fonctionnels, comme des manettes adaptées pour la bibliothèque d’Edmonton.
C'est la première fois qu’ils en fabriquent pour l’organisation Cerebral Palsy Alberta.