Les salaires n’ont pas suivi l’inflation en 2022 au Québec
Le nombre d'emplois au Québec en 2022 a dépassé le niveau prépandémique, mais le nombre de postes vacants a atteint un re‐ cord. Et si les salaires ont crû en 2022, leur augmen‐ tation n’a pas suivi la hausse de l’inflation, ré‐ vèle l'Institut de la statis‐ tique du Québec dans son dernier bilan du marché du travail. En voici cinq faits saillants. 1. Les salaires n’ont pas suivi l’inflation
La rémunération horaire moyenne a augmenté de 5,8 % de 2021 à 2022, soit 1,69 $, pour s'établir à 30,96 $.
Parallèlement, l’indice des prix à la consommation a aug‐ menté de 6,7 % pour l’en‐ semble de 2022.
Le taux horaire moyen des femmes s’est établi à 29,29 $, en hausse de 5,9 %, par rap‐ port à 32,54 $ pour les hommes, ce qui a représenté un bond de 5,6 %.
2. La pénurie de maind’oeuvre s’exacerbe
En 2022, le nombre de postes vacants s’est accru de 25 %, pour s'établir à 241 700. Un sommet depuis 2015, note le rapport. La dernière année avant la pandémie, soit 2019, le nombre de postes vacants était de 130 700. Le bilan cible quatre industries particulière‐ ment touchées par la pénurie de main-d’oeuvre : les soins de santé et d'assistance sociale, les services d’hébergement et de restauration – durement touchés par la pandémie –, la fabrication et le commerce de
détail.
3. Le plus bas taux de chômage depuis 1976
Le taux de chômage s’est établi à 4,3 % en 2022, son plus bas niveau depuis 1976. Le taux de chômage se chif‐ frait à 6,1 % en 2021. Le nombre de personnes en si‐ tuation de chômage a dimi‐ nué de 80 200 en 2022, soit une chute de 28,7 %.
4. Les travailleurs issus de l’immigration at‐ teignent un sommet
Les personnes immi‐ grantes occupent une place de plus en plus importante au sein du marché du travail québécois. En 2022, 859 000 personnes issues de l‘immigration étaient à l’em‐ ploi au Québec, un record de‐ puis que sont compilées les données sur le statut d’immi‐ gration (2006). C’est mainte‐ nant près d’une personne sur cinq en emploi dans la pro‐ vince qui est issue de l’immi‐ gration.
On observe un taux de chômage plus élevé chez les personnes immigrantes (5,8 %) que chez les per‐ sonnes natives (3,8 %). Le taux d’emploi demeure supé‐ rieur chez les personnes is‐ sues de l’immigration, se chif‐ frant à 65,9 % (60,5 % pour les personnes natives). Cette dis‐ parité s’explique essentielle‐ ment par un taux d’emploi su‐ périeur chez les personnes immigrantes de 55 ans et plus.
5. La croissance de l’em‐ ploi se poursuit
Le nombre d’emplois au Québec a crû de 129 700 en 2022 pour se fixer à 4 403 100, une hausse de 3 % par rap‐ port à 2021. Cette augmenta‐ tion a été plus marquée chez les femmes (+ 67 600 ; + 3,3 %) que chez les hommes (+ 62 100 ; + 2,8 %). Le volume d’emplois de 2022 dépasse d’environ 72 000 à celui obser‐ vé en 2019, avant la pandé‐ mie.