Les foyers pour aînés devront offrir plus d’heures de soins aux résidents
Les foyers de soins de longue durée tentent d’embaucher du nouveau personnel afin d’augmen‐ ter le nombre d’heures quotidiennes de soins aux résidents, comme le de‐ mandent la province et le gouvernement fédéral dans de nouvelles lignes di‐ rectrices.
Ces foyers s’efforcent ainsi d’utiliser une part des 16 mil‐ lions de dollars annoncés par le gouvernement du Manito‐ ba en juin dernier pour les ai‐ der à embaucher du person‐ nel et faire passer de 3,6 à 3,7 heures par jour le temps quotidien rémunéré consacré aux soins des résidents.
Mais pour la Manitoba As‐ sociation of Residential and Community Care Homes for the Elderly, qui représente les foyers de soins sans but lucra‐ tif de la province, atteindre cet objectif est plus facile à dire qu’à faire.
La directrice générale de l’organisme, Julie TurenneMaynard, ajoute que cette augmentation des heures de soins est difficile à instaurer, car les foyers de soins person‐ nels ont beaucoup de difficul‐ tés financières.
Nous manquons d’infir‐ mières, nous manquons d’aides-soignantes. Nous manquons de personnel par‐ tout dans le système de soins de longue durée.
Julie Turenne-Maynard, di‐ rectrice générale, Manitoba Association of Residential and Community Care Homes for the Elderly
Le ministre des Aînés et des Soins de longue durée, Scott Johnston, avait annoncé que le Manitoba fera passer de 3,6 à 3,8 heures par jour la norme des soins quotidiens directs offerts aux résidents.
Selon un porte-parole pro‐ vincial, les offices régionaux de la santé devaient viser at‐ teindre une cible de 3,7 heures de soins par jour dans un premier temps, avec pour objectif d'offrir 3,8 heures par jour de soins par la suite.
Au début du mois d'oc‐ tobre, ce porte-parole provin‐ cial indiquait que le finance‐ ment a été mis à la disposi‐ tion des offices régionaux de la santé le 30 septembre 2022, pour tout le personnel de soins directs, y compris les aides-soignants, les infir‐ mières auxiliaires et les infir‐ mières autorisées.
Les normes nationales recommandent 4,1 heures
Les normes proposées pour les foyers de soins au Canada, publiées en janvier, soutiennent fortement une moyenne de 4,1 heures de soins quotidiens par résident.
Mme Turenne-Maynard af‐ firme que lors de ses ren‐ contres avec le ministre mani‐
tobain Scott Johnston, elle a mentionné l’importance de comparer les normes de soins de santé du Manitoba et les normes fédérales, pour voir si nous pouvons les jumeler, éviter le dédoublement et s’assurer que la norme est co‐ hérente partout.
De son côté, la directrice générale de l’Association des résidences pour personnes âgées du Manitoba, Sue Vov‐ chuk, souligne que les foyers de soins devront obligatoire‐ ment respecter les 3,7 heures de soins quotidiens aux rési‐ dents.
La province n’a pas précisé la date exacte d’entrée en vi‐ gueur de cette exigence.
Sue Vovchuk est conciente que le recrutement de per‐ sonnel n'est pas simple, mais indique aussi que le plan d'ac‐ tion de 200 millions de dollars du Manitoba relatif aux res‐ sources humaines de la santé aidera les foyers. Ce plan d'ac‐ tion comprend par exemple des initiatives comme la ré‐ cente mission de recrutement de personnel infirmier aux Philippines.
Des changements qui ne vont pas assez loin
Eddie Calisto-Tavares, une défenseure des personnes âgées qui fait partie du groupe Families Voices, a fait pression pour que les heures de soins soient augmentées. Selon elle, les changements apportés au Manitoba ne vont pas assez loin.
Les personnes âgées ont besoin de soins beaucoup plus intensifs parce que cela prend du temps et que cela n’est pas pris en compte, es‐ time-t-elle. Dans une lettre adressée à la province en 2020, elle demandait de fixer à 4,2 ou 4,3 heures la du‐ rée quotidienne des soins aux résidents.
Nous sommes donc loin de cette cible, précise Mme Calisto-Tavares. Elle ajoute que le système doit également être plus respon‐ sable pour s’assurer que les maisons de soins mettent ces changements en oeuvre.
Nous sommes heureux des normes, des normes na‐ tionales, mais nous savons aussi qu’il n’y a pas de respon‐ sabilité directe. Nous voulons voir où va aller l’argent, tient à mentionner Mme Calisto-Ta‐ vares.
L’Office régional de la san‐ té de Winnipeg affirme qu’un rapport trimestriel sur la part obtenu par chaque centre de soins de longue durée per‐ mettra de savoir où ces sommes ont été dépensées. Ce rapport sera présenté au ministère de la Santé et à celui des Aînés et des Soins de longue durée.