Santé Canada autorise une entreprise de la C.-B. à produire et vendre de la cocaïne
L'entreprise Adastra Labs a reçu le 17 février, l’appro‐ bation de Santé Canada pour produire, vendre et distribuer de la cocaïne en Colombie-Britannique.
Pour ce faire, Adastra Labs explique que Santé Canada a modifié sa licence de distribu‐ teur relative aux drogues et substances contrôlées pour lui permettre de travailler avec 250 grammes de cocaïne.
Le directeur général de l’entreprise, Michael Forbes, affirme aussi que la licence lui permet d’importer les feuilles de coca pour synthétiser la substance.
Depuis le 31 janvier, la pos‐ session de petites quantités de drogues dures n’est plus considérée comme une infrac‐ tion criminelle en ColombieBritannique.
Santé Canada a approuvé le projet pilote, le 31 mai dernier, pour une du‐ rée de trois ans.
Michael Forbes dit qu’il étudie comment il va com‐ mercialiser la cocaïne pour que son modèle d’affaires s’ar‐ rime avec la décriminalisation et la demande en approvi‐ sionnement sécuritaire de cette drogue.
Pas de vente directe‐ ment au grand public
Il existe des règles très strictes en place pour l'obten‐ tion et le maintien d'une li‐ cence de substances contrô‐ lées au Canada. Adastra Labs est autorisé par Santé Canada pour cette substance contrô‐ lée à des fins scientifiques et médicales uniquement, af‐ firme la porte-parole pour Santé Canada, Charlaine Slei‐ man, par courriel.
Ils ne peuvent pas vendre les produits directement au grand public.
Charlaine Sleiman, porteparole pour Santé Canada
Le Règlement sur les stu‐ péfiants impose à un distribu‐ teur autorisé des restrictions quant aux personnes à qui il peut vendre de la cocaïne, ajoute-t-elle, précisément les autres distributeurs autorisés dont la licence comprend la substance en question, les pharmaciens, les praticiens, les hôpitaux ou le détenteur d’une exemption en vertu du paragraphe 56(1) aux fins de recherche.
Santé Canada examine mi‐ nutieusement les demandes pour s'assurer que toutes les politiques et procédures ap‐ propriées sont en place pour maintenir la santé et la sécuri‐ té publiques.
Santé Canada affirme avoir contacté l'entreprise pour réitérer les paramètres très étroits de sa licence.
En cas de non-respect des exigences strictes, Santé Ca‐ nada n'hésitera pas à prendre des mesures, qui peuvent in‐ clure la révocation de la li‐ cence.
Victoria sous le choc
Le Parti libéral de la Co‐ lombie-Britannique a dénon‐ cé cette nouvelle jeudi et ac‐ cuse le Nouveau Parti démo‐ cratique d’encourager la vente de cocaïne.
Le ministre de la Sécurité publique, Mike Farnworth, dit que la commercialisation de cette drogue n’a pas de sens et qu’il ne soutient pas cette initiative.
Le premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, se dit surpris que Santé Canada ait approuvé un chan‐ gement dans la licence d’Adastra Labs pour produire et vendre de la cocaïne. Santé Canada a procédé sans aviser la province.
Il assure que la commer‐ cialisation de la substance illi‐ cite ne fait pas partie du plan de la province en ce qui concerne la décriminalisation et promet de questionner Santé Canada à ce sujet.
Avec les informations de Francis Plourde