Radio-Canada Info

Forte opposition concernant la future vente du camping Watopeka de Windsor

- John Sébastien Naïs

Une centaine de personnes se sont déplacées, jeudi soir, à la Poudrière de Windsor, lors de la soirée d’informatio­n concernant la future vente du camping municipal Watopeka. Une forte opposition s’est fait sentir face au projet.

D’entrée de jeu, le promo‐ teur Martin Proulx, qui est également propriétai­re du camping de Hatley, à SainteCath­erine-de-Hatley depuis une dizaine d’années, a assuré qu’il s’agissait d’un beau projet dont les impacts sur l’environ‐ nement seront moindres. On travaille avec des biologiste­s et on essaie de contrôler ce qu’on peut contrôler, souligne pour sa part Carole Adam, sa compagne également promo‐ trice du projet.

Je ne vois que du positif dans ce projet. Je promets de faire quelque chose de beau , a indiqué Martin Proulx lors de sa présentati­on devant la centaine de citoyens qui se sont déplacés. Il a également indiqué qu’entre 15 et 20 em‐ plois pourraient être créés.

Selon le promoteur, le pro‐ jet comprend un minimum de 12 chalets locatifs ainsi qu’un jeu d’eau et une piscine. Le coût total est estimé à envi‐ ron 3 millions de dollars. Concernant la valeur du ter‐ rain, la vente avoisinera­it les 850 000 $ pour 85 000 m2, soit 10 $ le mètre carré. Une esti‐ mation qui date de quelques semaines, selon le directeur général de Windsor, Bruno

Vachon. La superficie de la vente n’est pas finale, tient-il à préciser.

De nombreux citoyens préoccupés

Parmi la centaine de ci‐ toyens présents lors de la soi‐ rée d’informatio­n, une majori‐ té semblait avoir des réserves en ce qui concerne cette vente du camping municipal Watopeka. Camping qui est si‐ tué près des sentiers de la poudrière, endroit très fré‐ quenté et chéri par les Wind‐ sorois. Ils l’ont d’ailleurs fait savoir lors d’une séance de questions qui a duré plus de deux heures.

Les préoccupat­ions concernaie­nt notamment les impacts environnem­entaux d’un tel projet sur ces sen‐ tiers. Préoccupat­ions qui ont été soulevées par Daniel Cou‐ ture, l’un des fondateurs du comité d’opposition au projet. Lui et Samuel Bisson, autre membre de ce comité, ont d’ailleurs lancé une pétition en ligne pour empêcher la vente du camping à un pro‐ moteur privé. Au moment d’écrire ces lignes, la pétition avait récolté plus de 3300 si‐ gnatures.

Il y a des normes à respec‐ ter au niveau des zones hu‐ mides, des bandes riveraines. On va s’assurer que tout se fasse dans les règles avant de délivrer des permis.

Bruno Vachon, directeur général de Windsor

Le promoteur Martin Proulx et sa conjointe, Carole Adam, expliquent qu’ils s’at‐ tendaient à une telle levée des boucliers de la part des ci‐ toyens. On s’attendait que les gens se questionne­nt. Mais nous, notre but, c’est de nous intégrer dans la communauté et amener des gens à Windsor pour que l’économie roule, fait savoir Carole Adam.

Des sommes qui seront réinvestie­s

Moi je me questionne quel sera mon gain dans ce projet en tant que citoyen ?, s’est questionné quant à lui Ludo‐ vic Saint-Laurent. À cela, la mairesse de Windsor, Sylvie Bureau, a assuré que les mon‐ tants que ce projet pourrait rapporter seront réinvestis dans divers emplacemen­ts ré‐ créatifs que compte la Ville. De l’argent qui servira donc aux infrastruc­tures de la Ville, donc qui bénéficier­a aux ci‐ toyens, selon elle.

D’autres citoyens ont par ailleurs regretté que la Ville semblait déjà avoir pris une décision. À cela, la mairesse a martelé à plusieurs reprises dans le courant de la soirée que le projet n’en était qu'à ses balbutieme­nts et que le conseil municipal n’avait pas encore statué sur la question. Si on n’était pas intéressé par le projet, on ne serait pas ici, concède-t-elle néanmoins.

Ça fait un mois qu’on dit que le dossier n’est pas clos. On n’en est qu’au début. Les études ne sont même pas faites. Alors, c’est à suivre, tranquille­ment pas vite.

Sylvie Bureau, mairesse de Windsor

Pas de référendum

L’idée d’un référendum a été lancée dans le courant de la soirée par un citoyen. À ce‐ la, la mairesse Sylvie Bureau a répondu catégoriqu­ement que ce n’était pas une éven‐ tualité.

On n'a pas besoin d'un ré‐ férendum, et on ne le fera pas.

Sylvie Bureau, mairesse de Windsor

Les sept membres du conseil municipal, tous pré‐ sents à la soirée d’informa‐ tion, ont pris la parole à tour de rôle et tous ont abondé dans le même sens que la mairesse. Cette dernière a néanmoins indiqué être très contente de la soirée. Il y avait du monde. Il y avait des gens pour, des gens contre et il y a ceux qui sont venus chercher de l’informatio­n. Dans des soi‐ rées d’informatio­n, ce sont souvent les gens qui sont contre qui prennent la parole, a-t-elle concédé.

Le terrain ayant été donné par Domtar, l’entreprise y dis‐ pose encore d’une servitude. L’entreprise pourrait avoir son mot à dire au cours de la tran‐ saction. Le projet peut encore évoluer, indiquent les deux promoteurs.

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