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8,3 % des dépenses québécoise­s en main-d’oeuvre indépendan­te sont faites sur la Côte-Nord

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Les coûts reliés à la maind'oeuvre indépendan­te du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord repré‐ sentent 8,3 % de toutes les dépenses du Québec en la matière.

Cette informatio­n figure dans la demande d'aide en‐ voyée en novembre dernier au ministère de la Santé et des Services sociaux du Qué‐ bec (MSSS) par la présidente­directrice générale du CISSS de la Côte-Nord, Manon Asse‐ lin, et obtenue par Radio-Ca‐ nada.

D'après ce document, le CISSS de la Côte-Nord n'a eu d'autres choix que de recourir à la main-d'oeuvre indépen‐ dante (MOI) pour assurer les services à la population, et ainsi d'essuyer un important déficit budgétaire.

Sans une action concertée entre [notamment] le MSSS, les syndicats et les établisse‐ ments, nous ne pouvons en‐ trevoir de réduction de la MOI sans affecter significat­ive‐ ment les services à la popula‐ tion. Ainsi, le [CISSS de la Côte-Nord] demande au MSSS un accompagne­ment pour réduire le recours à la MOI sur les trois prochaines années, peut-on lire dans la lettre envoyée en novembre dernier.

Hausse des coûts au CISSS de la Côte-Nord

Dans ce document, le CISSS de la Côte-Nord confirme aussi que les coûts de la main-d'oeuvre indépen‐ dante, entre mars et oc‐ tobre 2022, étaient en hausse de 66 % par rapport à la même période, l'année précé‐ dente.

En 2021-2022, les coûts de ce recours aux agences pri‐ vées ont représenté le quart des dépenses de la masse sa‐ lariale du CISSS de la CôteNord, c'est-à-dire 102,5 mil‐ lions de dollars.

Pour la CSN, qui repré‐ sente des employés du CISSS de la Côte-Nord, cet appel à l'aide de la PDG révèle la né‐ cessité que le gouverneme­nt prenne acte dans le dossier.

Il faut absolument que le ministère prenne acte de ça et qu’il se reposition­ne autre‐ ment pour donner des outils aux gestionnai­res locaux, lance le président du Conseil central de la Côte-Nord, Guillaume Tremblay.

Il faut que les gestion‐ naires [locaux] puissent être capables de dire “pour nous la main-d'oeuvre indépendan­te, il y a un coût qui est relié à ça. Ça entraîne toutes sortes de problèmes au niveau des rela‐ tions de travail, au niveau de la dynamique de l’organisa‐ tion du travail”.

Guillaume Tremblay, pré‐ sident du Conseil central de la Côte-Nord

Urgence d’agir selon le MSSS

Une demande d'accès a été formulée au ministère de la Santé et des Services so‐ ciaux, à savoir si des mesures particuliè­res vont être mises en place pour le CISSS de la Côte-Nord, au-delà du projet de loi 10 qui a été déposé le 15 février dernier par le mi‐ nistre de la Santé, Chris‐ tian Dubé.

Le cabinet du ministre Du‐ bé a décliné les demandes d'entrevue de Radio-Canada.

Par courriel, il indique tou‐ tefois qu’il y a urgence d’agir pour améliorer notre réseau de la santé.

Par contre, nous sommes aussi conscients que la situa‐ tion est différente d’une ré‐ gion à l’autre, comme sur la Côte-Nord. Le projet de loi dé‐ posé par le ministre Chris‐ tian Dubé prend justement en compte la réalité de chacune des régions, c’est un élément clé de notre démarche, dé‐ clare par écrit le cabinet du ministre.

Depuis 2016, Québec a dé‐ pensé environ trois milliards de dollars dans les agences privées de santé à travers la province.

Le CISSS de la Côte-Nord a décliné les demandes d'entre‐ vues de Radio-Canada.

Avec les informatio­ns d’Aurélie Girard et de Lam‐ bert Gagné-Coulombe

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