Autocollants LGBTQ+ dans des écoles catholiques : des parents en colère
Des parents d’un conseil scolaire catholique au nord de Toronto s'insurgent contre la présence d’auto‐ collants LGBTQ+ dans les écoles de leurs enfants.
La tension est telle que la police a été appelée pour faire face à des parents en colère qui ont interrompu une réunion du Conseil scolaire catholique de York, en lien avec des autocollants signa‐ lant un espace sûr pour les élèves LGBTQ+.
L’incident s'est déroulé mardi dernier, à Aurora, alors que les parents ont assisté à la réunion du conseil scolaire pour s'opposer à ces autocol‐ lants, utilisés par certains en‐ seignants pour signaler leur ouverture aux enfants et ado‐ lescents LGBTQ+.
Lors de cette rencontre, Carlo Ravenna, l'un des pa‐ rents, s'est exprimé au sujet des autocollants.
Ils ne devraient pas dire "espace sûr" . Ils devraient dire "zone de danger", a-t-il lancé.
Prêcher la confusion sous couvert d'inclusionet d'accep‐ tation est vraiment dégoû‐ tant.
Carlo Ravenna, parent d'élève
Les parents disent que les autocollants et tout autre message inclusif à l’égard de la communauté LGBTQ+ sont en contradiction avec leur foi catholique.
Un autre parent, Sheree di Vittorio, a déclaré au conseil scolaire : les écoles catho‐ liques ne devraient pas auto‐ riser les élèves transgenres ou LGBT à y assister.
Il n'est certainement pas approprié d'inciter les enfants à s'ouvrir à ces idéologies. Il y a des raisons bibliques pour lesquelles l'homosexualité est considérée comme un péché, quoi que puisse penser le pape François, a-t-elle marte‐ lé.
L'exclusion d'élèves en rai‐ son de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre constituerait une viola‐ tion des exigences de la poli‐ tique du ministère de l'Éduca‐ tion en matière d'équité et d'éducation inclusive dans les écoles de l'Ontario, et des po‐ litiques de la Commission on‐ tarienne des droits de la per‐ sonne.
Après ces deux interven‐ tions, plusieurs parents dans l’école sont devenus agités, selon un communiqué du conseil scolaire.
Des cris tels que vous êtes tous pathétiques! ou restez loin de nos enfants! ont été entendus dans la vidéo de la réunion.
Finalement, les membres du conseil ont été forcés de suspendre la rencontre, la po‐ lice régionale de York a été ap‐ pelée et de nombreuses per‐ sonnes ont décidé de partir d'elles-mêmes, selon la décla‐ ration du conseil scolaire.
Distribution lants d'autocol‐
La réaction des parents survient après la distribution d'autocollants en janvier, mais ils sont à la disposition des enseignants du conseil scolaire depuis des années, in‐ dique Mike Totten, qui repré‐ sente la région de York au sein de l’Association des en‐ seignants catholiques anglo‐ phones de l'Ontario.
Les autocollants ont été produits pour la première fois par notre organe électif pro‐ vincial en 2013, affirme-t-il.
Selon lui, beaucoup de ces autocollants avaient été per‐ dus ou endommagés au cours des 10 dernières an‐ nées, et les enseignants ont commencé à en réclamer d'autres il y a environ un an.
Le conseil scolaire et les parents n'ont pas été consul‐ tés pour cette livraison car Mike Totten estimait qu'il n’y avait rien de nouveau. Je rem‐ plaçais ce qu'ils avaient déjà, explique-t-il.
Le conseil scolaire souligne qu'il n'avait pas été informé de ces nouveaux autocol‐ lants, mais le Conseil scolaire catholique de York a permis aux enseignants de les affi‐ cher dans leur classe, en fonc‐ tion de leurs convictions per‐ sonnelles.
De la pédagogie et des politiques
Paulo de Buono, dont l'en‐ fant fréquentait une école du Conseil scolaire catholique de York jusqu'à l'an dernier, est également enseignant au Conseil scolaire catholique de Toronto. Selon lui, la signalisa‐ tion d'un espace sûr est un outil important pour les en‐ seignants pour aider les élèves à se sentir en sécurité.
[Les élèves] qui ont été marginalisés trop longtemps dans le système catholique ontarien doivent savoir que nous faisons un effort pour [leur garantir] des espaces sûrs.
Paulo de Buono, ensei‐ gnant au Conseil scolaire ca‐ tholique de Toronto
M. de Buono pense que le conseil scolaire devrait enta‐ mer des discussions ouvertes et honnêtes avec les parents