France Bélisle accentue la pression sur Québec dans le dossier de l’itinérance
Dans une lettre ouverte dont Radio-Canada a obte‐ nu copie, la mairesse de Gatineau, France Bélisle répond au cri de coeur lan‐ cé par différents acteurs du milieu communautaire sur le dossier de l’itiné‐ rance. Elle estime qu'un leadership plus soutenu du gouvernement Legault est nécessaire.
La pression sur le munici‐ pal (et surtout sur le commu‐ nautaire) est grande dans une gamme d’interventions qui s’élargit sans cesse. Les villes viennent combler véritable‐ ment un grand vide malheu‐ reusement laissé par le gou‐ vernement du Québec, écrit la mairesse dans sa lettre ou‐ verte.
Mme Bélisle estime que plusieurs raisons expliquent la crise de l’itinérance à Gati‐ neau, dont le désengagement du gouvernement du Québec en regard des services de san‐ té et services sociaux, jumelé aux difficultés d’accès à cer‐ tains services, notamment en matière de santé mentale, ajoute-t-elle.
Selon elle, il y a un im‐ mense décalage entre les be‐ soins, les ressources hu‐ maines et financières dispo‐ nibles.
Par conséquent, un leader‐ ship plus soutenu de Québec est nécessaire parce que les villes veulent faire partie de la solution, au bénéfice de tous leurs citoyens, continue Mme Bélisle.
Une lettre qui fait réagir
Des propos qui font échos auprès de François Roy, coor‐ donnateur de l’organisme Lo‐ gemen’occupe.
L’itinérance n’est pas uni‐ quement un problème de lo‐ gement, mais c’est toujours relié à un problème de loge‐ ment. Donc si on manque de logement à prix modique, de logement social, c’est sûr que ça va avoir un incident sur des ménages à faible et modeste revenu, auprès de personnes seules, vulnérables, fragilisées, commente M. Roy.
Par ailleurs, pour le direc‐ teur général du Bureau régio‐ nal d’action sida (Bras Ou‐ taouais), Sylvain Laflamme, la Ville de Gatineau a également sa part de responsabilité dans le dossier de l’itinérance.
Elle dresse un portrait as‐ sez réaliste de ce qu’on vit sur le terrain. Cependant, la Ville aussi doit en faire plus. Il y a une crise de logement actuel sur le territoire, à titre d’exemple, BRAS Outaouais travaille depuis six ans sur un projet de logement social. C’est très fastidieux, c’est long, c’est difficile. Et ça, je ne crois pas que c’est seulement au ni‐ veau provincial, c’est aussi au niveau municipal. On est en crise et je crois qu’il faut abso‐ lument agir rapidement, com‐ mente M. Laflamme.
Avec les informations de Rosalie Sinclair