Appel à la décentralisation des laboratoires médicaux
Le syndicat qui représente les technologistes médi‐ caux presse à son tour le gouvernement provincial de décentraliser l'analyse de prélèvements en labora‐ toire.
En 2019, le réseau Optilab a été créé pour regrouper les laboratoires des centres hos‐ pitaliers un peu partout au Québec. Au Saguenay-LacSaint-Jean, le laboratoire prin‐ cipal situé à Chicoutimi reçoit des échantillons de toute la région ainsi que de la CôteNord.
Quelques années plus tard, l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé (APTS) estime que cette centralisation engendre plutôt des délais qui nuisent à l'efficacité des diagnostics mé‐ dicaux et qui font même aug‐ menter le temps d'hospitali‐ sation des patients.
Cette prise de position va dans le même sens qu’une de‐ mande du Parti québécois plus tôt cette semaine pour redonner plus d’autonomie aux hôpitaux.
La présidente de l'APTS au Saguenay-Lac-Saint-Jean, Ka‐ rine Ferland, estime que ses membres vivent aujourd'hui les problèmes qu'ils antici‐ paient depuis la création du réseau Optilab.
Il y a plus de manipula‐ tions, donc le risque d’erreurs est plus grand. Des boîtes mal vidées, des retours de boîtes sans analyse, etc. Des fois, ça provoque même l’expiration du délai de la qualité de l’ana‐ lyse, déplore Mme Ferland.
Elle ajoute que les proto‐ coles changent rapidement et que les technologistes médi‐ caux doivent constamment s’adapter et même ajuster les façons de faire parce qu’elles ne sont pas adaptées aux pe‐ tits laboratoires.
Juste préparer les échan‐ tillons pour le transport et as‐ surer la traçabilité, ça devient tellement compliqué que ce serait plus simple de faire l’analyse sur place. C’est une lourdeur incroyable qui ne rapporte pas du tout au pa‐ tient.
Karine Ferland, présidente de l’APTS au Saguenay-LacSaint-Jean
Retour en arrière pos‐ sible?
Karine Ferland pense que revenir en arrière en réinstal‐ lant des laboratoires médi‐ caux au sein même de chaque hôpital est inévitable et es‐ sentiel. Mais il faudra du temps.
Il faudrait reconstruire le réseau local, c’est sûr. Mais pour le bien des services pu‐ blics, c’est un non-choix que de commencer immédiate‐ ment à faire ça, conclut-elle.