Des militants disent non au prolongement du certificat d’un gazoduc d’Enbridge
Une dizaine de militants environnementaux ont manifesté dimanche de‐ vant le bureau de circons‐ cription du ministre de l'Environnement George Heyman pour demander au gouvernement de ne pas approuver la demande de prolongation du certifi‐ cat d'évaluation environ‐ nementale du projet de ga‐ zoduc Westcoast Connec‐ tor Gas Transmission de la compagnie Enbridge.
Le projet est au point mort depuis près d’une décennie. Déguisés en zombies et ta‐ chés de faux sang, une dizaine de militants ont demandé qu'il ne soit pas déterré.
Devant le bureau de cir‐ conscription du ministre de l'Environnement, George Hey‐ man, ils ont exécuté une cho‐ régraphie empruntée à Mi‐ chael Jackson sur les notes de la chanson Thriller.
Le pipeline n'a pas bougé depuis 10 ans, explique Kai Nagata, le directeur des com‐ munications de Dogwood, le groupe environnemental à l’origine de la manifestation. C'est un projet zombie, c'està-dire que c'est quelque chose qui a été mis de côté pendant des années.
Ça soulève les mêmes craintes que d'autres pipe‐ lines
Kai Nagata souligne que cette intervention publique est dans le but d’attirer l'at‐ tention du public et du gou‐ vernement sur la teneur de la future décision, mais aussi d'envoyer un message clair : C'est fini le temps d'approu‐ ver des nouveaux pipelines.
Le projet prévoit d'aména‐ ger un réseau de transport de gaz naturel entre le nord-est de la Colombie-Britannique et la région de Prince Rupert. Il comprend 851 km à 872 km de gazoduc allant d'un dia‐ mètre de 912 mm à 1219 mm et jusqu'à cinq stations de compression.
Un certificat d'évaluation environnementale avait été initialement émis en 2014 et la construction du projet devait débuter en 2019.
Une prolongation de cinq ans a également été accordée pour le projet, mais le certifi‐ cat nécessaire à la poursuite du projet expirera en no‐ vembre 2024 si la construc‐ tion n'a pas commencé.
L’entreprise demande une deuxième prolongation en raison de retards causés par la pandémie et des délais d'obtention des permis de la part du gouvernement pro‐ vincial, indique un porte-pa‐ role du ministère de l’Environ‐ nement par courriel.
Le ministère affirme que le bureau d'évaluation environ‐ nementale analyse actuelle‐ ment la demande, notam‐ ment en consultant les Pre‐ mières Nations.
Aucune décision prise pour le moment
Pour que la demande de prolongation du certificat soit approuvée, il faut, selon le gouvernement, déterminer qu'il y a ou qu'il y aura une si‐ tuation d'urgence ou d'autres circonstances comparables qui justifient la prolongation, et que celle-ci est dans l'inté‐ rêt du public.
Selon Dogwood, ce gazo‐ duc est le plus grand jamais proposé dans la province et il exportera chaque jour plus de gaz fossile que la ColombieBritannique ne peut en pro‐ duire actuellement.
Ça soulève les mêmes craintes que d'autres pipe‐ lines, souligne Kai Nagata.Et dans une crise climatique, il faut se tourner vers des éner‐ gies renouvelables et autres investissements publics, à part l'expansion de l'industrie pétrolière.
Aucune décision n'a été prise à ce jour, mais les mili‐ tants restent toutefois per‐ plexes.
Les zombies n'ont pas de cerveau, donc on ne peut pas dire ce qui va arriver, ironise Kai Nagata.
Si la législation ne permet qu'une seule prolongation d'un certificat d'évaluation environnementale, l'octroi d'une deuxième prolongation n'est pas sans précédent.
Le ministère de l’Environ‐ nement a déjà accordé deux autres prolongations par le passé à différents projets par le biais d'un amendement lé‐ gislatif.