Radio-Canada Info

Un début de saison hâtif pour les acériculte­urs bas-laurentien­s et gaspésiens

- Guillaume Whalen

Depuis que le mercure a franchi le zéro degré, cer‐ tains producteur­s de sirop d’érable de la Gaspésie et du Bas-Saint-Laurent com‐ mencent à faire les sucres. Avec le temps doux des derniers jours, l'eau d'érable coule tranquille‐ ment.

À l'érablière Ma Cabane en Gaspésie, située à SaintePaul­e et l’une des plus impor‐ tantes du secteur avec 147 000 entailles, la produc‐ tion de sirop d'érable est déjà bien amorcée, même que l'évaporatio­n a débuté di‐ manche.

Pour Gino Ouellet, proprié‐ taire de l'endroit, il s'agit donc d'un début de saison des sucres hâtif, soit une semaine plus tôt qu’à l’habitude.

Ce mini printemps avant le vrai printemps est comme un petit cadeau. C’est rare en dé‐ but mars qu’on voit un re‐ doux comme ça et qui se veut persistant pendant quelques jours. [...] On a déjà vécu cette situation dans le passé, mais on n’est pas tout le temps prêts pour ça, fait-il valoir.

M. Ouellet et son équipe affirment avoir été tout de même prêts pour ce début de saison précipité. Ils ont com‐ mencé l’entaillage des arbres à la mi-décembre, soit lorsque le froid hivernal s’installe pour toute la saison. Habituelle‐ ment, ils entaillent plutôt au début de janvier.

Cette année, on appréhen‐ dait un hiver un peu difficile et on voulait commencer plus tôt pour être prêts. Donc, on a fini d'entailler quelques jours avant les premières cou‐ lées mercredi passé, alors on était pas mal prêts, affirme le propriétai­re de Ma Cabane en Gaspésie.

C'est un petit peu plus à la course, mais on essaie de faire ça du mieux qu'on peut, ren‐ chérit Jérôme Gauthier, un ou‐ vrier acéricole à Ma ca‐ bane en Gaspésie.

Un meilleur début de saison que l’année précé‐ dente

D’autres érablières constatent un début de sai‐ son un peu hâtif. C’est notam‐ ment le cas pour le Do‐

maine Acer, à Auclair dans le Témiscouat­a, qui vit présente‐ ment ses premières coulées d'eau d'érable, ce qui réjouit Vallier Robert, le propriétai­re de l'érablière.

L'année dernière, la saison des sucres avait débuté entre la fin mars et le début du mois d'avril, ce qui est assez tard, dit-il. Pour vivre un beau temps des sucres, il faut tou‐ jours avoir un gel pendant la nuit avec des températur­es au-dessus de zéro pendant le jour, idéalement entre 0 et 10 degrés, affirme Vallier Ro‐ bert.

Cependant, les tempéra‐ tures actuelles au-dessus des normales de saison in‐ quiètent l'érablière de Da‐ niel Bélanger, située à Amqui. Le producteur de sirop d'érable voit que l'eau a com‐ mencé à couler des arbres, mais pas suffisamme­nt pour débuter la production.

Selon lui, il faut absolu‐ ment que les températur­es se refroidiss­ent pour pouvoir vivre une belle saison des sucres. Ça fait trop longtemps qu’il fait beau. Pour accélérer la montée et la coulée de la sève, ça prend des change‐ ments de températur­e assez fréquents, explique le proprié‐ taire, affirmant que la tempé‐ rature demeure le nerf de la guerre des acériculte­urs.

Un refroidiss­ement est at‐ tendu au cours de la pro‐ chaine semaine, ce qui ralenti‐ ra l'écoulement de l'eau d'érable. La saison de récolte devrait débuter pour de bon vers la fin mars et le début du mois d'avril, croit Gino Ouellet de Ma Cabane en Gaspésie.

Malgré le début de saison tardif l’année dernière, les acé‐ riculteurs de la Gaspésie et du Bas-Saint-Laurent ont néan‐ moins réussi à récolter près de 36 millions de livres de si‐ rop d’érable en 2022, soit 17 % de la production totale du Québec.

Avec les informatio­ns de Marguerite Morin

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada