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Les jeunes de l’Île-du-Prince-Édouard veulent se faire entendre dans ces élections

- Gabrielle Drumond

La crise du logement, le haut coût de la vie et les changement­s climatique­s devraient figurer parmi les priorités des candidats dans ces élections provin‐ ciales, selon des jeunes de l’Île-du-Prince-Édouard.

Selon Sweta Daboo, direc‐ trice de la Coalition pour les femmes au gouverneme­nt, cette liste pourrait être expli‐ quée par le fait que les jeunes se trouvent dans une position de vulnérabil­ité.

Nous savons que les jeunes sont souvent em‐ ployés dans des postes à sa‐ laire minimum, et ils se re‐ trouvent très souvent dans des situations précaires.

Sweta Daboo, directrice de la Coalition pour les femmes au gouverneme­nt

Elle rappelle que le taux d’inoccupati­on à l’île est le plus bas au pays, selon les données de 2022 de la Société canadienne de l’hypothèque et du logement.

Nous avons taux d’inoccu‐ pation de 0,8 % [...] Donc vrai‐ ment, il y a un problème qui s'aggrave d'année en année, et ça devient de plus en plus difficile pour les jeunes de trouver un endroit abordable où habiter, explique Sweta Daboo.

Le haut taux d'inflation

La situation s’aggraverai­t avec le haut taux d’inflation à l’île. La province est celle ayant le taux le plus élevé au pays, soit 7 % en janvier 2023.

Ils [les jeunes] ne peuvent pas payer leur logement, leurs courses et leurs diverses dé‐ penses, ajoute la directrice de la Coalition pour les femmes au gouverneme­nt.

Membre du conseil d’ad‐ ministrati­on de Fusion Char‐ lottetown et responsabl­e de programme à la Coalition pour les femmes au gouver‐ nement, Sarah Outram en‐ courage les jeunes à s’engager en politique et dans leur com‐ munauté.

Selon elle, les difficulté­s fi‐ nancières auxquelles les jeunes sont confrontés nuisent aussi l’intérêt de cer‐ tains de se lancer dans des projets citoyens.

Je pense que leurs priorités se situent dans de nombreux domaines, dont certains consistent simplement à payer leur loyer pour le mois. Je pense donc qu'une fois que certains de ces besoins fonda‐ mentaux seront satisfaits, ils auront le temps et la volonté de passer à l'action, explique la responsabl­e de programme à la Coalition des femmes au gouverneme­nt.

Les changement­s clima‐ tiques

Sarah Outram souligne que les changement­s clima‐ tiques inquiètent de plus en plus les jeunes, car leurs effets sont de plus en plus évidents.

Nous avons constaté l'an dernier avec Fiona que [les changement­s climatique­s] ont un impact immédiat et qui ne sera pas le seul.

Sarah Outram, Coalition des femmes au gouverne‐ ment

Âgée de 17 ans, Kalista Thériault a hâte d'atteindre l’âge minimal pour voter. Elle considère les mesures pour contrer les effets des change‐ ments climatique­s comme une priorité.

C'est ma génération qui va souffrir les effets. Puis, je trouve que si on y mettait des efforts, ça peut charger un pe‐ tit peu, peut-être qu’on aurait plus de sécurité dans notre futur.

Kalista Thériault

Sweta Daboo ajoute aussi que certains jeunes éprouvent des difficulté­s à faire confiance aux gouverne‐ ments et au système poli‐ tique.

Elle ajoute que l’engage‐ ment de ces groupes peut prendre d’autres formes dans leur communauté.

Leur tendance est de se manifester dans des cam‐ pagnes sur les réseaux so‐ ciaux, en termes de communi‐ cation, et aussi d’une façon plus informelle, dit Sweta Da‐ boo en citant des projets de frigidaire­s communauta­ires mis en place par des jeunes.

Les droits des minorités

Pour Briley Cameron, qui est moniteur de français dans une école de l'île, les candi‐ dats devraient prêter plus d’attention aux groupes mi‐ noritaires, notamment les nouveaux arrivants et la com‐ munauté LGBTQ+.

On doit s’assurer que tout le monde qui vient ici soit trai‐ té de façon équitable. Puis, il faut qu’ils aient le même sa‐ laire, les mêmes opportunit­és. Briley Cameron

Âgé de 17 ans, il a de la dif‐ ficulté à faire confiance dans le système politique. Ils [les politicien­s] disent qu'ils vont faire ceci, qui va faire ça. Puis il y a deux situations, soit ils n’en ont rien fait, soit ils l’ont fait à moitié, explique-t-il.

Briley Cameron croit quand même à l’importance du vote dans la transforma‐ tion de sa communauté.

C'est juste un vote, mais c'est un vote de plus pour quelque chose que j’y crois, souligne-t-il.

Lors des précédente­s élec‐ tions de 2019, les jeunes de 18 à 24 ans avaient représen‐ té 7 % des voix.

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