Les jeunes de l’Île-du-Prince-Édouard veulent se faire entendre dans ces élections
La crise du logement, le haut coût de la vie et les changements climatiques devraient figurer parmi les priorités des candidats dans ces élections provin‐ ciales, selon des jeunes de l’Île-du-Prince-Édouard.
Selon Sweta Daboo, direc‐ trice de la Coalition pour les femmes au gouvernement, cette liste pourrait être expli‐ quée par le fait que les jeunes se trouvent dans une position de vulnérabilité.
Nous savons que les jeunes sont souvent em‐ ployés dans des postes à sa‐ laire minimum, et ils se re‐ trouvent très souvent dans des situations précaires.
Sweta Daboo, directrice de la Coalition pour les femmes au gouvernement
Elle rappelle que le taux d’inoccupation à l’île est le plus bas au pays, selon les données de 2022 de la Société canadienne de l’hypothèque et du logement.
Nous avons taux d’inoccu‐ pation de 0,8 % [...] Donc vrai‐ ment, il y a un problème qui s'aggrave d'année en année, et ça devient de plus en plus difficile pour les jeunes de trouver un endroit abordable où habiter, explique Sweta Daboo.
Le haut taux d'inflation
La situation s’aggraverait avec le haut taux d’inflation à l’île. La province est celle ayant le taux le plus élevé au pays, soit 7 % en janvier 2023.
Ils [les jeunes] ne peuvent pas payer leur logement, leurs courses et leurs diverses dé‐ penses, ajoute la directrice de la Coalition pour les femmes au gouvernement.
Membre du conseil d’ad‐ ministration de Fusion Char‐ lottetown et responsable de programme à la Coalition pour les femmes au gouver‐ nement, Sarah Outram en‐ courage les jeunes à s’engager en politique et dans leur com‐ munauté.
Selon elle, les difficultés fi‐ nancières auxquelles les jeunes sont confrontés nuisent aussi l’intérêt de cer‐ tains de se lancer dans des projets citoyens.
Je pense que leurs priorités se situent dans de nombreux domaines, dont certains consistent simplement à payer leur loyer pour le mois. Je pense donc qu'une fois que certains de ces besoins fonda‐ mentaux seront satisfaits, ils auront le temps et la volonté de passer à l'action, explique la responsable de programme à la Coalition des femmes au gouvernement.
Les changements clima‐ tiques
Sarah Outram souligne que les changements clima‐ tiques inquiètent de plus en plus les jeunes, car leurs effets sont de plus en plus évidents.
Nous avons constaté l'an dernier avec Fiona que [les changements climatiques] ont un impact immédiat et qui ne sera pas le seul.
Sarah Outram, Coalition des femmes au gouverne‐ ment
Âgée de 17 ans, Kalista Thériault a hâte d'atteindre l’âge minimal pour voter. Elle considère les mesures pour contrer les effets des change‐ ments climatiques comme une priorité.
C'est ma génération qui va souffrir les effets. Puis, je trouve que si on y mettait des efforts, ça peut charger un pe‐ tit peu, peut-être qu’on aurait plus de sécurité dans notre futur.
Kalista Thériault
Sweta Daboo ajoute aussi que certains jeunes éprouvent des difficultés à faire confiance aux gouverne‐ ments et au système poli‐ tique.
Elle ajoute que l’engage‐ ment de ces groupes peut prendre d’autres formes dans leur communauté.
Leur tendance est de se manifester dans des cam‐ pagnes sur les réseaux so‐ ciaux, en termes de communi‐ cation, et aussi d’une façon plus informelle, dit Sweta Da‐ boo en citant des projets de frigidaires communautaires mis en place par des jeunes.
Les droits des minorités
Pour Briley Cameron, qui est moniteur de français dans une école de l'île, les candi‐ dats devraient prêter plus d’attention aux groupes mi‐ noritaires, notamment les nouveaux arrivants et la com‐ munauté LGBTQ+.
On doit s’assurer que tout le monde qui vient ici soit trai‐ té de façon équitable. Puis, il faut qu’ils aient le même sa‐ laire, les mêmes opportunités. Briley Cameron
Âgé de 17 ans, il a de la dif‐ ficulté à faire confiance dans le système politique. Ils [les politiciens] disent qu'ils vont faire ceci, qui va faire ça. Puis il y a deux situations, soit ils n’en ont rien fait, soit ils l’ont fait à moitié, explique-t-il.
Briley Cameron croit quand même à l’importance du vote dans la transforma‐ tion de sa communauté.
C'est juste un vote, mais c'est un vote de plus pour quelque chose que j’y crois, souligne-t-il.
Lors des précédentes élec‐ tions de 2019, les jeunes de 18 à 24 ans avaient représen‐ té 7 % des voix.