Chute du nombre de mises en chantier par rapport à même date l’an dernier à Sherbrooke

D'après la Société cana‐ dienne d’hypothèques et de logement, les mises en chantier sont fortement à la baisse. Depuis environ un an, Sherbrooke enre‐ gistre une diminution de mises en chantier presque tous les mois comparative‐ ment à l'année dernière.

En février 2023, Sher‐ brooke a par exemple obser‐ vé une baisse de 73 % par rap‐ port au mois de février 2022. En comparaison, le nombre de chantiers a chuté pour les mêmes dates de 23 % à Mont‐ réal, et a plutôt augmenté de 33 % dans la Capitale-Natio‐ nale.

Le phénomène observé à Sherbrooke peut être lié à plusieurs facteurs. La mai‐ resse de Sherbrooke a refusé la demande d'entrevue de Ra‐ dio-Canada mercredi, préci‐ sant que les données sont trop variables d'un mois à l'autre pour pouvoir com‐ menter.

La conseillère municipale du district de Rock Forest An‐ nie Godbout croit toutefois que le lien de confiance entre les promoteurs et la Ville est brisé. Selon elle, les règles du jeu ne sont pas claires pour les promoteurs.

Les enjeux de la construc‐ tion ne sont pas propres à Sherbrooke. Les enjeux de main-d'oeuvre, les défis d'ap‐ provisionnement, tout ça, c'est dans l'ensemble du Qué‐ bec. Mais on voit que c'est à Sherbrooke, en ce moment, que c'est préoccupant, la baisse de chantiers, avance-telle.

Le problème de cette baisse-là est à deux niveaux. Un, pour les citoyens en tant que tels, de trouver un nou‐ veau logement, c'est com‐ plexe, et ça augmente le coût des loyers.

Annie Godbout, conseillère municipale du district de Rock

Forest

Construction MF Guille‐ mette, une entreprise de construction rencontrée par Radio-Canada mercredi, in‐ dique avoir bel et bien obser‐ vé une baisse de mises en chantier depuis les derniers mois. Elle croit que cette dimi‐ nution serait notamment at‐ tribuable au nouveau règle‐ ment 1204, qui demande aux promoteurs de payer des frais qui étaient auparavant assu‐ més par la ville.

On manque de terrains à Sherbrooke. On a beau parler avec plusieurs promoteurs. Ils sont tous sur pause avec leur projet pour plusieurs raisons, dont le règlement 1204 qui avait été adopté l'an passé.

Marilyn Guillemette, viceprésidente de Construction MF Guillemette

Contactée par Radio-Cana‐ da, l’Association des profes‐ sionnels de la construction et de l'habitation du Québec a précisé que le milieu est dans une période de flottement puisque certaines politiques, comme le Plan nature, sont en train d’être adoptées et pourraient restreindre le dé‐ veloppement dans certains secteurs.

Avec les informations de Zoé Bellehumeur