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En attente d’une décision sur le moratoire, l'UPM réclame un accès limité au maquereau

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Les industries du homard et du crabe des neiges sont suspendues aux lèvres de la ministre fédérale des Pêches et des Océans (MPO), Joyce Murray. Elle doit annoncer sous peu si elle reconduit pour une deuxième année le mora‐ toire régional sur la pêche au maquereau.

Cette décision avait été prise en 2022 dans le but de reconstitu­er la population épuisée de ce poisson prisée comme appât pour la pêche au homard et au crabe des neiges.

Si la ministre demeure sur ces positions en 2023, cela pourrait causer des pro‐ blèmes d’approvisio­nnement d’appât pour les pêcheurs, prévient Luc Leblanc, conseiller aux pêches à l’Union des pêcheurs des Ma‐ ritimes (UPM).

Pour contourner le pro‐ blème, l’UPM suggère à la mi‐ nistre de mettre en place un accès limité au maquereau.

Nous en avons parlé à la ministre et nous attendons sa réponse, a indiqué Luc Le‐ blanc au micro de La matinale jeudi.

Des stocks mal en point

L’UPM reconnaît que les stocks de maquereau et de hareng, deux sources d’appât, se portent mal. Un accès limi‐ té à cette ressource serait, de l’avis de son porte-parole, pra‐ tique pour les pêcheurs et in‐ téressant au point de vue scientifiq­ue pour le ministère des Pêches et des Océans, qui dépend des débarqueme­nts commerciau­x pour évaluer l’état de la ressource.

Un autre moratoire signi‐ fierait des dépenses impor‐ tantes pour les pêcheurs cô‐ tiers et les crabiers.

Luc LeBlanc, conseiller aux pêches à l'Union des pêcheurs des Maritimes

L’an dernier, le prix du ma‐ quereau a grimpé en flèche en raison de la décision du MPO et on s’attend à la même chose cette année du côté de l’UPM.

Le meilleur dédommage‐ ment est de nous donner ac‐ cès au poisson. L’an dernier, nous avions accès au stock de 2021. Mais cette année, on ne peut pas avoir accès au stock de 2022. On s’enligne vers un problème particulie­r, craint-il.

Pêche États-Unis permise aux

Autre source de pro‐ blème : alors que le Canada impose un moratoire régional sur la pêche au maquereau, les États-Unis, eux, ont autori‐ sé une pêche au maquereau en 2022 - à capacité réduite et le feront encore cette an‐ née. Les Américains pêchent le même stock avant d’arriver au Canada.

J’étais profondéme­nt pré‐ occupée par le niveau de pêche des Américains quand il était clair que c’était un stock qui est en crise, s’est exprimé la ministre fédérale des

Pêches et des Océans Joyce Murray pendant son passage au Boston Seafood Expo North America.

Il y a des répercussi­ons sur l’abondance des pêches qui échappent à notre contrôle au Canada, ce qui fait qu’il est plus important d’agir sur ce que nous contrôlons.

Un élément important de l’écosystème

La ministre Murray a expli‐ qué qu’aucune décision n’a été prise, mais que les scienti‐ fiques du ministère sou‐ tiennent que le maquereau demeure dans la zone critique - où des dommages graves se produisent - et qu'il n’y a au‐ cun signe qu’un changement s’en vient.

Ce que je m’engage à faire est de travailler pour assurer la durabilité du stock.

Joyce Murray, ministre fé‐ dérale des Pêches et des Océans

Le maquereau est un élé‐ ment important de l’écosys‐ tème. Il s’agit d’un aliment im‐ portant pour d’autres stocks très précieux, de sorte que l’abondance durable du ma‐ quereau est importante pour l’ensemble de l’écosystème , at-elle ajouté.

Outre son utilité reconnue comme appât pour les pê‐ cheurs de homard et de crabe des neiges, le maquereau est une importante source de nourriture pour d’autres es‐ pèces, y compris les phoques, les oiseaux de mer, les ba‐ leines et d’autres poissons.

Avec des informatio­ns de La matinale et de CBC

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