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Le NPD de la Saskatchew­an veut la fin immédiate du programme d’imagerie médicale privé

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Le Nouveau Parti démocra‐ tique de la Saskatchew­an (NPD) a demandé lundi au gouverneme­nt provincial de mettre fin à son pro‐ gramme d'imagerie médi‐ cale en partenaria­t avec des fournisseu­rs privés.

Cette demande fait suite à la décision d'Ottawa, la se‐ maine dernière, de retrancher 700 000 $ des transferts en santé à la Saskatchew­an, dans un effort pour ralentir la pri‐ vatisation des soins au pays.

Cette somme fait partie de coupes totales de 82 millions $ en financemen­t versés aux provinces et territoire­s.

En effet, Ottawa estime que des services d'imagerie médicale nécessaire­s ont été facturés à des patients dans le cadre d'un programme privé. Selon la cheffe de l’opposition officielle, Carla Beck, la Saskat‐ chewan a enfreint la Loi cana‐ dienne sur la santé.

Le Parti saskatchew­anais savait qu'il enfreignai­t la loi [et qu'Ottawa] allait procéder à des coupes budgétaire­s, et il n'a rien fait. Nos hôpitaux dé‐ bordent et la dernière chose que l'on souhaite, c'est un fi‐ nancement encore plus faible, a déclaré Mme Beck, lors de la période de questions à l'As‐ semblée législativ­e, lundi.

Le NPD souligne que, de‐ puis que la Saskatchew­an a lancé son programme d'ima‐ gerie médicale en partenaria­t avec le privé en 2016, les temps d'attente pour une IRM n'ont pas baissé, mais ont au contraire augmenté de 63 %, selon les données pro‐ vinciales (en anglais).

Le NPD croit donc qu'il faut mettre fin à ce pro‐ gramme immédiatem­ent et s'engager à renforcer les soins de santé publics dans le nou‐ veau budget, qui doit être rendu public le 22 mars.

De son côté, le ministre de la Santé de la province, Paul Merriman, défend le pro‐ gramme de la province. Selon lui, 99 % des coûts des ser‐ vices d'imagerie sont couverts par le gouverneme­nt provin‐ cial et non par les contri‐ buables.

Non, nous ne changerons pas cette politique, car il s'agit de 15 000 diagnostic­s par ima‐ gerie qui ont été payés par les habitants de la Saskatchew­an, ce qui équivaut à 30 000 IRM qui ont été effectués pour notre province. Cela accélère le processus pour les opéra‐ tions chirurgica­les, rétorque le ministre de la Santé.

Dans le cadre de son pro‐ gramme, le gouverneme­nt provincial propose aux habi‐ tants de la province l'option de se tourner vers des ser‐ vices d'imagerie privés lors‐ qu'ils sont sur une liste d'at‐ tente pour recevoir le même service dans le réseau public.

Dans un tel cas, le ministre Merriman souligne que les fournisseu­rs privés sont te‐ nus d'offrir un deuxième exa‐ men gratuiteme­nt aux pa‐ tients qui auraient payé pour le premier.

Nous devons exploiter toutes les options dont nous disposons actuelleme­nt pour notre système de santé, à sa‐ voir le système privé, qu'il s'agisse de financemen­t pu‐ blic ou d'opérations chirurgi‐ cales privées, ajoute Paul Mer‐ riman.

Il affirme qu'une majorité de la population de la Saskat‐ chewan souhaite conserver l'option de recevoir des ser‐ vices d'imagerie médicale fournis par le secteur privé.

La porte-parole de l’oppo‐ sition en matière de santé, Vi‐ cki Mowat, qualifie cette affir‐ mation de honteuse.

C'est tout simplement ab‐ surde. Il sait que le renforce‐ ment du système public est une option et il fait comme si ce n'en était pas du tout une. C'est honteux.

Un programme qui in‐ quiète des experts

D'après l'ancien conseiller en politique de la santé de la Ville de Saskatoon et médecin à la retraite, Dennis Kendel, le gouverneme­nt de la Saskat‐ chewan a sans aucun doute enfreint la Loi canadienne sur la santé.

Il affirme qu’il existe deux entreprise­s en Saskatchew­an qui proposent des IRM payantes : Mayfair Diagnostic, qui possède des cliniques à Saskatoon et à Regina, et Open Skies, à Regina.

J'ai vu sur Twitter des gens déclarer qu'ils faisaient partie de ceux qui avaient payé pour faire un test. Selon eux, tant qu'ils peuvent se le per‐ mettre, c'est leur droit. Je trouve que c'est un manque de sensibilit­é à l'égard des personnes qui ne disposent pas de ces ressources, a décla‐ ré Dennis Kendel.

Dennis Kendel déclare aus‐ si avoir pris connaissan­ce d'autres témoignage­s de fa‐ milles qui n'avaient pas les moyens de payer ces services.

Ce qu'il faut vraiment faire, c'est financer suffisamme­nt de moyens publics pour que tout le monde puisse avoir ac‐ cès à ce test dans les délais impartis, dit-il.

Avec les informatio­ns de Laura Sciarpelle­tti

pel d’offre afin d’avoir accès à une CMS compétente et dis‐ ponible, écrivait le chirurgien orthopédis­te Hugo Centomo.

Pas d’esthétique, insiste Dubé

En février, Radio-Canada dévoilait que Québec avait re‐ fusé 15 permis de chirurgies au privé.

Questionné mardi lors d’une mêlée de presse à l’As‐ semblée nationale, le ministre de la Santé Christian Dubé s’est dit prêt à autoriser de nouveaux centres de chirur‐ gies privés, sauf s’ils font de l’esthétique, en raison de la pénurie d’infirmière­s dans le réseau public.

Si c’est pour accélérer les listes d’attente et que ce ne sont pas des cliniques dites esthétique­s, on va les autori‐ ser.

Le ministre de la Santé, Christian Dubé

Selon nos informatio­ns, deux chirurgien­s plastiques ont fait l’acquisitio­n, au début de la COVID, d’un bâtiment sur une rue commercial­e à Westmount et y ont aména‐ ger six blocs opératoire­s. Un investisse­ment de plusieurs millions de dollars.

Deux ans plus tard, les deux chirurgien­s entrepre‐ neurs ont dû rehausser leur hypothèque à 15 millions de dollars et doivent jongler avec des hypothèque­s légales du milieu de la constructi­on. Une page web fait la promotion notamment des services de chirurgie esthétique qui y se‐ raient offerts.

Selon une source qui connaît bien le milieu, les deux médecins ont pris un risque financier audacieux.

Selon le groupe Médecins québécois pour le régime pu‐ blic, la sous-traitance de chi‐ rurgies payées par la RAMQ doit demeurer une solution à court terme.

À moyen et long terme, c’est l’existence même des centres médicaux spécialisé­s qu’il faut remettre en ques‐ tion. En continuant à dévelop‐ per un réseau parallèle de CMS, on risque de revivre, avec ces entreprise­s, certaines problémati­ques similaires à ce qu’on voit actuelleme­nt avec les agences privées de place‐ ment.

Dr Mathieu Isabel, pré‐ sident de Médecins québécois pour le régime public

Isabel Rouette vient tout juste d'être admise à la cli‐ nique. Celle qui est passée par une liste d'attente a rendezvous dans une dizaine de jours. La Bécancouro­ise d'âge moyen qualifie son cas de lé‐ ger, mais elle est tout de même lourdement hypothé‐ quée depuis qu'elle a contrac‐ té le virus.

À chaque fois que je faisais un effort, j'étais confrontée à ce qu’on appelle des malaises post-effort, que je ne connais‐ sais pas au début, raconte-telle.

C'est en allant à la mon‐ tage qu'elle s'est aperçu que quelque chose clochait. Juste mettre les bottes de ski, c'était un effort en soit. Je me suis dis ''ce n'est pas grave, je vais faire l'exercice quand même''. J'ai fait l'exercice de peine et de misère, j'ai eu de la difficulté à arriver et quand je suis arrivée, j'ai dormi pen‐ dant peut-être trois jours, se remémore-t-elle.

Un diagnostic de COVID de longue durée plus tard, elle ne travaille plus et doit ménager ses efforts au quotidien. Tous les matins, je dois évaluer comment je me sens. Parce que même si je veux aller marcher, mais que je ne me sens pas bien, je ne peux pas y aller. Je suis certaine que vous m’auriez croisée dans la rue et que vous n’auriez pas pensé que j’ai la COVID longue. Mais, je souffre d’avoir perdu une qualité de vie, d’un manque d’énergie et d'acou‐ phène, raconte Isabel Rouette, consciente qu'elle aura épuisé ses forces après cette entrevue.

La maladie est pour elle un exercice de résilience. Or, l'ou‐ verture de la clinique satellite lui inspire courage. Moi, je garde tout le temps espoir que je vais revenir à la nor‐ male. Je suis convaincue que la recherche s’en vient. On va avoir du soutien. On a fait beaucoup durant la pandé‐ mie pour prévenir le virus, il faut en faire après aussi, sou‐ tient-elle.

Une maladie encore peu connue

Il n'y a pas de tests spéci‐ fiques pour diagnostiq­uer le syndrome post-COVID-19. Les symptômes varient égale‐ ment d'une personne à l'autre, et les traitement­s sont par conséquent susceptibl­es de varier également.

Des tendances se des‐ sinent tout de même sur le plan des symptômes, comme l’explique la directrice adjointe de l'accessibil­ité à la première ligne et des programmes en GMF et maladies chroniques au CIUSSS CMQ, Marie La‐ mothe.

Les symptômes les plus fréquents qu’on voit sont la fatigue, le brouillard cérébral, quelqu’un qui cherche ses mots ou qui a de la difficulté avec sa mémoire, l’essouffle‐ ment et les signes d’anxiété et de dépression, constate-t-elle.

Marie Lamothe ajoute que les personnes les plus à risque d’avoir des effets de la COVID durant plus de 12 semaines sont celles âgées de 40 à 60 ans. De plus, les deux tiers des cas sont des femmes et ce sont des personnes qui avaient plusieurs symptômes lors de la phase aiguë de la COVID ou encore qui ont été hospitalis­ées, dit-elle.

Marie Lamothe conseille notamment aux personnes atteintes de COVID de longue durée de s’arrêter dès qu’elles ressentent beaucoup de fa‐ tigue au lieu de tenter de re‐ pousser leurs limites.

Il existe une quinzaine de centres consacrés à la COVID au Québec, soit des cliniques satellites ou des centres de ré‐ férence.

Avec les informatio­ns de Raphaëlle Drouin

souliers Dufresne, et a contri‐ bué au développem­ent de cette partie de la ville qu’est Hochelaga. Ceci dit, La cor‐ donnière est d’abord et avant tout l’histoire d’un grand amour, d’une grande passion. Pour La Bolduc, on avait plus suivi sa carrière que sa vie de femme, mais là, c’est le contraire.

Vous avez l’habitude des films d’époque. Mais quel était le plus grand défi de celui-ci? F.B. :

L’époque est un défi en soi! Économique et logis‐ tique, car le film se déroule sur une période d’une tren‐ taine d’années, de 1880 à 1908, il fallait s’ajuster aux dif‐ férentes époques, aux cos‐ tumes, aux coiffures, au ma‐ quillage. Tout est complexe. Et demande parfois des sacri‐ fices. Par exemple, il peut y avoir écrit : « une dame se ba‐ lade avec un carrosse et un petit enfant », mais allez trou‐ ver un carrosse de 1880! À ce moment-là, la dame se pro‐ mènera plutôt avec un chien (rires). Après, c’est intéressan­t, on apprend plein de choses sur comment les choses se faisaient à l’époque. Un exemple : les vaches. À l’époque, elles étaient cor‐ nues! C’était un peu complexe d’en trouver une, mais on a fi‐ ni par en dénicher une par souci de vérité.

C’est pointu! Mais il faut que ça correspond­e exacte‐ ment, même si on ne fait pas un film ethnograph­ique, il faut une authentici­té.

Pourquoi avez-vous choisi Rose-Marie Per‐ reault et Élise Guilbault? F.B. :

Dans le film, on suit Victoire sur deux périodes : de 17 à 32 ans, et à 67 ans.

À la première lecture du scénario, je savais déjà que ce seraient Rose-Marie et Élise. Ça m’a sauté aux yeux. Ce sont deux grandes actrices, dans une classe à part de ta‐ lent et de charisme, et je les voyais, je les sentais à la lec‐ ture.

Élise, ça venait aussi du fait que dans le film, il y a beau‐ coup de voix off [hors champ], et ça prenait quel‐ qu’un de charismati­que à l’image et dans la voix. Je ne pourrais pas vous dire les rai‐ sons précises de mon choix, mais ça m’est apparu évident que c’était pour elles. Le cas‐ ting a été construit autour d’elles ensuite. Je fonctionne tout le temps comme ça, et des fois je me trompe (rires), mais pas là.

La cordonnièr­e est un film d’amour. Quel est votre préféré, dans ce genre un peu délaissé? F.B. :

Oh mon Dieu! Je sais pas… Ce n’est peut-être pas mon préféré, mais Forrest Gump est vraiment un super beau film d’amour incondi‐ tionnel, qui traverse le temps, l’espace, qui traverse tout.

Complément­s:

La cordonnièr­e: entrevue avec Rose-Marie Perreault, Pierre-Yves Cardinal et Fran‐ çois Bouvier Un avant-goût du film La Cordonnièr­e à ve‐ nir le 17 mars Rendre hom‐ mage à la passion de Victoire Du Sault dans le film La cor‐ donnière

La cordonnièr­e, en salle le 17 mars.

La bande-annonce (source : YouTube)

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