L’Alberta rend public un rapport sur le salaire minimum reçu il y a trois ans
Le gouvernement de l’Al‐ berta a finalement rendu public un rapport sur les ef‐ fets de l’augmentation du salaire minimum adoptée lorsque le Nouveau Parti démocratique était au pouvoir.
Le rapport avait été com‐ mandé en 2019 par le ministre du travail de l’époque, Jason Copping, afin de déterminer si le passage du salaire mini‐ mum à 15 $, en 2018, avait eu un impact négatif sur le mar‐ ché du travail.
Le comité a rendu son rap‐ port en février 2020, mais le gouvernement conservateur uni a refusé de le rendre pu‐ blic jusqu’à vendredi.
Revoir les normes par type d’emploi et situation
Le rapport de 67 pages re‐ commande notamment à la province de remettre en vi‐ gueur un salaire minimum plus bas pour les employés à pourboires d’établissements vendant de l’alcool et d’inter‐ dire au tenancier de redistri‐ buer les pourboires entre tous les employés. Selon le comité, ces employés au‐ raient un revenu plus élevé de cette manière et ces emplois seraient plus alléchants pour les travailleurs.
Le rapport fait en outre état d’une perte nette de 23 000 à 26 000 emplois, principalement chez les 15 à 24 ans, durant la période d’augmentation des salaires, qui qui s’est échelonnée de 2015 à 2018.
Parmi les autres recom‐ mandations, il y a un salaire de base pour les débutants et l’indexation du salaire mini‐ mum en liée à l’indice des prix à la consommation, de même qu’une variation du salaire mi‐ nimum en fonction du lieu et l’obligation de donner aux employeurs un préavis de 4 mois avant toute augmen‐ tation.
Le président du comité, le professeur d’économie Joseph Marchand, de l’Université de l’Alberta, est heureux de la pu‐ blication du rapport.
Selon lui, même si quelques opinions exprimées il y a trois ans ont possible‐ ment mal vieilli, la majeure partie du rapport demeure pertinente.
Les conclusions de la com‐ mission publiées à quelques mois des élections devraient permettre [aux Albertains] de se dire : "voilà quels ont été les effets de la politique me‐ née de 2015 à 2019, que pou‐ vons-nous en apprendre" et quelles sont les conclusions à tirer pour l’avenir, explique-til.
Le ministre du Travail, de l’Économie et du Développe‐ ment du Nord, Brian Jean, sa‐ lue le travail du comité, mais soutient que le gouverne‐ ment n’a pas l’intention de mettre en place les mesures recommandées.
Du côté de l’opposition of‐ ficielle, la porte-parole du Nouveau Parti démocratique en matière d’emploi, Christina Gray, doute de la bonne foi du ministre et affirme que les conservateurs unis espèrent simplement remporter les prochaines élections provin‐ ciales, en mai, avant de réfor‐ mer le salaire minimum.
Avec les informations de Michelle Bellefontaine