Caribou forestier : plus de 1000 marcheurs à Saint-Félicien
Plus de 1000 personnes ont marché à Saint-Félicien en fin d’avant-midi samedi afin de faire pression sur Québec, qui doit présenter sa stratégie de protection du caribou forestier en juin.
Des travailleurs de l’indus‐ trie forestière, leurs proches, des élus et des représentants syndicaux de la région ont pris part à la marche qui était organisée par le syndicat Uni‐ for au Lac-Saint-Jean.
Les participants craignent l’impact que la stratégie de Québec pourrait avoir sur les emplois et l’industrie fores‐ tière.
La mobilisation survient un peu plus d'une semaine après le passage dans la ré‐ gion du ministre de l'Environ‐ nement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Benoit Charette, qui a affirmé que la stratégie de protection du ca‐ ribou forestier de Québec se‐ rait adaptée aux différentes régions.
Le préfet de la MRC du Do‐ maine-du-Roy et président de l’Alliance forêt boréale, Yanick Baillargeon, espère que les travailleurs seront entendus.
On avait besoin d’entendre les travailleurs, c’est eux qui manquaient en ce moment à l’appel. On est content de les voir sortir dans la rue pour justement appuyer les dé‐ marches qu’on fait depuis plus d’un an maintenant.
Yanick Baillargeon, pré‐ sident de l’Alliance forêt bo‐ réale
Les participants ont plaidé en faveur d'une stratégie qui permettrait la sauvegarde du caribou forestier sans pour autant plomber les activités forestières. Le directeur qué‐ bécois d'Unifor, Daniel Clou‐ tier, estime que les activités forestières doivent être inten‐ sifiées dans certaines zones, en contrepartie de la protec‐ tion du caribou forestier.
Évidemment, des zones protégées, ça fait du sens, a-til convenu. Maintenant, en échange, il doit y avoir des zones où on va pouvoir pro‐ céder à l’intensification de la culture de la forêt. Et si on aménage ça sur le long terme, ça va marcher. On a des exemples ailleurs dans le monde. Mais il faut permettre l’intensification de la culture à certains endroits pour mieux en protéger d’autres.
Les chefs syndicaux ont pris la parole lors de l'événe‐ ment qui s'est conclu devant l'hôtel de ville de Saint-Féli‐ cien.
Des inquiétudes
Des travailleurs forestiers et leurs proches rencontrés ont exprimé leurs inquiétudes sur les impacts que pourrait avoir la stratégie qui est en préparation par Québec.
Si on veut continuer de faire du développement du‐ rable, l’aspect environnemen‐ tal est important, mais l’as‐ pect économique et social aussi. On veut juste être en‐ tendus, a souligné un tra‐ vailleur.
Si on ne le fait pas, on peut perdre nos emplois, ça peut dévaloriser les régions, craint un autre participant.
Mon conjoint travaille dans une usine, dans une scierie et je trouve ça impor‐ tant pour qu’il puisse conser‐ ver son emploi. Veux, veux pas, ça touche un peu tout le monde, a exprimé une partici‐ pante.
Un message aussi en‐ voyé à Ottawa, selon Mario Simard
Le député fédéral de Jon‐ quière, Mario Simard, estime que la participation impor‐ tante envoie également un si‐ gnal fort à Ottawa.
Le décret d’Ottawa, c’est la solution complètement inac‐ ceptable, c’est la solution qu’on ne veut pas, a-t-il lancé. Le ministre fédéral de l'Envi‐ ronnement, Steven Guibeault, a recommandé en février au conseil des ministres d'inter‐ venir par décret afin de proté‐ ger le caribou forestier.
Monsieur Guilbeault a lais‐ sé planer des doutes dans les derniers mois. Maintenant, face à l’ampleur du mouve‐ ment qui est en train de se créer pour maintenir les em‐ plois, on ne peut pas d’une part dire que l’industrie fores‐ tière nous permet de réduire notre empreinte carbone et
d’autre part, venir donner un coup dans les jarrets à cette industrie-là.
Mario Simard, député de Jonquière
Le ministre s'est toutefois dit confiant il y a un peu plus d'une semaine d'en arriver à une entente avec Québec, alors qu'une entente de prin‐ cipe a été conclue entre les deux gouvernements à la fin de l'été.
Avec les informations de
Roby St-Gelais