Radio-Canada Info

Certains patients vont se retrouver sans médecin de famille dans la Petite-Nation

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Deux médecins de famille ont annoncé qu’ils quitte‐ ront leurs fonctions d'ici la fin de l'année, au Centre local de services commu‐ nautaires (CLSC) de la Pe‐ tite-Nation. Une situation qui ne fait qu'exacerber la pénurie de médecins dans la région. Il manquerait entre 50 et 80 médecins de famille en Outaouais.

Les départs des deux mé‐ decins qui exerçaient dans la Municipali­té de Saint-AndréAvell­in dépendent chacun d’une cause différente. Alors que l’un part à la retraite, l’autre a choisi de regagner sa région d’origine de l’Estrie.

Pour le maire de Saint-An‐ dré-Avellin, Jean-René Car‐ rière, ces départs sont extrê‐ mement dommageabl­es. Même s’il se veut optimiste, il redoute que la situation de‐ vienne problémati­que pour les patients qui ont un état de santé peut-être plus stable.

L’enjeu serait ainsi de trou‐ ver des médecins pour pallier les deux départs, une tâche difficile à en croire Marie-Hé‐ lène Lasalle-Folot, directrice par intérim au départemen­t des urgences du Centre inté‐ gré de santé et de services so‐ ciaux (CISSS) de l’Outaouais (DSP) au volet urgence et flui‐ dité.

Il y a un roulement constant à la Petite-Nation. C’est très difficile, malgré [le fait] qu’on soit toujours en re‐ crutement actif, il reste que ce n’est pas facile de stabiliser la Petite-Nation, explique-t-elle.

Améliorer les conditions salariales

Alors que les médecins de certaines régions éloignées bénéficien­t de mesures finan‐ cières compensato­ires, la doc‐ teure confie que ce n’est pas le cas de la Petite-Nation, ce qui a pour effet de diminuer sa compétitiv­ité dans l’op‐ tique du recrutemen­t.

La solution serait ainsi, se‐ lon M. Carrière, d’améliorer les conditions salariales des mé‐ decins de la Petite-Nation pour favoriser la venue de profession­nels.

On est conscients que les médecins ici ne sont pas atti‐ rés à cause du salaire, il faut absolument équilibrer les chances, ce n’est pas parce qu’un médecin travaille à Saint-André-Avellin qu’il mé‐ rite moins que n’importe où ailleurs, déplore-t-il.

La désignatio­n des régions quant à leur éloignemen­t dé‐ pend du ministère de la Santé et de la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ) selon la Dre Lasalle-Folot, ceci influençan­t la bonificati­on sa‐ lariale du personnel médical.

Rencontre avec le mi‐ nistre Dubé

Par le moyen d’une résolu‐ tion, les maires de la MRC de Papineau demandent une rencontre urgente avec le mi‐ nistre de la Santé, Christian Dubé afin d’aborder la ques‐ tion des salaires des méde‐ cins.

On est conscient que tout ce qui touche au salaire ne re‐ lève pas du CISSS de l’Ou‐ taouais, mais du ministre de la Santé [...] On est conscient que les médecins ici ne sont pas attirés à cause du salaire, il faut absolument équilibrer les chances, ce n’est pas parce qu’un médecin travaille à Saint-André-Avellin qu’il mé‐ rite moins que n’importe où ailleurs, donc nous ce qu’on demande c’est tout simple‐ ment cette reconnaiss­ance-là pour favoriser nos chances d’avoir des médecins qui veulent venir travailler à Saint-André-Avellin, ajoute M. Carrière.

D'après le CISSS de l'Ou‐ taouais, il manquerait entre 50 et 80 médecins de famille dans la région.

Dans une déclaratio­n écrite transmise à Radio-Ca‐ nada, le ministère de la Santé indique être conscient qu’il y a des efforts à faire pour retenir les médecins en Outaouais.

Mais affirme que la valori‐ sation de la médecine fami‐ liale est une priorité pour Christian Dubé.

Et que le ministère travaille à améliorer les conditions de pratique des médecins de fa‐ mille et valoriser la médecine familiale auprès des étu‐ diants.

Avec les informatio­ns d'Olivier Daoust

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