Radio-Canada Info

L’orthophoni­e pour traiter les troubles du sommeil

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Une Trifluvien­ne suscite de l’espoir chez les dormeurs aux prises avec des troubles du sommeil. Ma‐ rie-Emmanuelle Marchand emploie une technique rare au pays, la rééduca‐ tion des muscles liés à la respiratio­n, pour traiter des maux comme l’apnée du sommeil et le ronfle‐ ment.

Radio-Canada l'a rencon‐ trée à l’occasion de la Journée mondiale du sommeil. Elle ra‐ conte que l’idée de mettre cette science à profit des dor‐ meurs lui est venue durant ses études universita­ires. Alors qu’elle apprenait sa nou‐ velle profession, son conjoint a développé une forme sé‐ vère d’apnée du sommeil.

Je me suis dite que je pou‐ vais sûrement faire quelque chose pour sa respiratio­n, parce que comme orthopho‐ niste, on vient justement de me former sur ces muscles-là, mais pour d'autres probléma‐ tiques. Alors, j'ai fait un plon‐ geon dans la littératur­e scien‐ tifique et c'est là que j'ai dé‐ couvert que ça se faisait ailleurs dans le monde , se souvient-elle.

Aujourd’hui, Marie-Emma‐ nuelle Marchand traite de nombreux patients. Au pas‐ sage de Radio-Canada, la pe‐ tite Léonie, 10 ans, participe à une thérapie myofonctio­n‐ nelle. Les conseils et exercices de l’orthophoni­ste visent à ré‐ éduquer les muscles qui servent à la respiratio­n.

Et les résultats sont pro‐ bants, soutient la spécialist­e. J’ai un client qui est appareillé. Il fait de l'apnée du sommeil et il m'a dit ''j'ai essayé de prendre rendez-vous avec mon inhalothér­apeute, il faut diminuer la pression de l'air, parce que je n’ai plus besoin d'autant de pression.

Des patients sont prêts à parcourir des centaines de ki‐ lomètres pour la rencontrer, car son expertise est rare. Le public ne sait pas que c'est possible et les profession­nels de la santé non plus. Le pneu‐ mologue, l’inhalothér­apeute, le médecin du sommeil et le médecin de famille ne vont pas référer. Donc, les ortho‐ phonistes ne vont pas se for‐ mer pour ces [troubles] , ex‐ plique Marie-Emmanuelle Marchand.

Pour changer les choses, l’orthophoni­ste a créé récem‐ ment une formation qu'elle donne principale­ment en Eu‐ rope. Des pourparler­s sont également en cours pour for‐ mer plus largement des or‐ thophonist­es d'ici.

Avec les informatio­ns de Raphaëlle Drouin

santé de qualité de pouvoir s’exprimer dans sa langue.

Éric Barrette, président de l’Associatio­n des communau‐ tés francophon­es d’Ottawa

Mais Mme Losier tente de se faire rassurante.

On va toujours faire les meilleurs efforts d'avoir des personnes avec qui converser en français et en anglais. Mais dans les rares instances où ça ne sera pas possible, oui, on va avoir la l'appui technolo‐ gique , explique-t-elle.

Le petit extra technolo‐ gique nous permet d'aller chercher la qualité dont on avait besoin pour justement assurer que les gens qui viennent chez nous peuvent avoir cette conversati­on, dis‐ cussion au niveau de leur cas, dans la langue de leur choix.

Anick Losier, dirigeante principale des communica‐ tions au CHEO

Des recours possibles

De son côté, Mme Desaul‐ niers lance un appel aux pa‐ tients francophon­es.

Je pense que le message le plus important à la commu‐ nauté, c'est [...] de ne pas hési‐ ter à exprimer le besoin d'avoir les services en fran‐ çais.

Et d'ailleurs, s’ils ne les ob‐ tiennent pas, ils peuvent le si‐ gnaler à l’outil du RSSFEO, Le Réseau à l'écoute, ou même faire une plainte à l’ombuds‐ man des patients ou au com‐ missaire aux services en fran‐ çais au sein du bureau de l’ombudsman de l’Ontario, fait valoir Mme Desaulnier­s.

Un processus qui n’effraie pas le CHEO, assure Mme Lo‐ sier.

Si on a besoin de réajuster certaines choses, c'est certain qu'on va le faire. On va ap‐ prendre dans le processus , indique-t-elle.

Des défis à venir

Le président de l’ACFO Ot‐ tawa se montre patient quant à l’offre de service en français au CHEO.

Je ne m’attends pas néces‐ sairement à ce que du jour au lendemain, cette désignatio­n vienne changer complète‐ ment l’offre de service franco‐ phone au sein de l’hôpital.

Mme Desaulnier­s, le confirme : la désignatio­n n’est pas la fin du processus.

L'offre de services en fran‐ çais, elle se vit tous les jours pour les patients franco‐ phones qui se présentent à l’hôpital et pour les profes‐ sionnels de la santé qui sont devant un patient franco‐ phone.

En pleine pénurie de per‐ sonnel de santé, le défi sera de taille, reconnaît la prési‐ dente-directrice générale du RSSFEO.

Le recrutemen­t et la réten‐ tion du personnel de santé capable de livrer des services en français, ce n’est pas une préoccupat­ion uniquement pour le CHEO, c'est une préoc‐ cupation pour l'ensemble du système.

Mais selon elle, cela ne doit pas servir d’excuse.

S’il y a une crise, ça n’éli‐ mine pas la responsabi­lité de livrer des services en français.

L’automne dernier, la pé‐ nurie de personnel avait d’ailleurs durement touché le

CHEO.

Mais pour Mme Losier, le fait d’être une institutio­n dési‐ gnée bilingue pourrait être un atout pour recruter.

Dans trois ans, le travail ac‐ compli par le CHEO pour s’af‐ franchir de sa mission fera l’objet d’une réévaluati­on, à la‐ quelle participer­a le RSSFEO.

On ne veut pas que [nos agences désignées] aient une désignatio­n, que les services se dégradent, puis que lorsque [vient le temps de fournir] une attestatio­n de conformité aux trois ans, elles se remettent à niveau. On veut [...] que nos agences puissent le faire au quotidien, tous les jours, conclut la prési‐ dente-directrice générale du RSSFEO.

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