Ingérence chinoise : des universitaires craignent une dérive contre les SinoCanadiens
Neuf universitaires cana‐ diens dénoncent le climat « toxique » envers les Ca‐ nadiens d'origine chinoise depuis les récentes alléga‐ tions d'ingérence chinoise, notamment dans les élec‐ tions municipales de Van‐ couver rapportées par le
Globe and Mail.
Dans la lettre ouverte adressée à David Johnston, l'ancien gouverneur général du Canada nommé au poste de rapporteur spécial indé‐ pendant par Justin Trudeau, les neuf universitaires dé‐ noncent, notamment, des ac‐ cusations contre le maire de Vancouver, Ken Sim, et toute personne accusée d'avoir été élue à cause d'une ingérence étrangère.
De telles accusations peuvent rapidement conduire à des violations flagrantes des droits démocratiques et de la sécurité des personnes, écrivent les signataires.
Les signataires rappellent que le gouvernement cana‐ dien a porté des accusations infondées envers des Cana‐ diens d'origine japonaise pen‐ dant la Seconde Guerre Mon‐ diale. Environ 23 000 d'entre eux ont été déracinés et dé‐ possédés.
Les universitaires craignent une dérive sem‐ blable contre les communau‐ tés sino-canadiennes du pays.
John Price, l’un des signa‐ taires et professeur à l’Univer‐ sité de Victoria, rappelle qu’aucune poursuite ou accu‐ sation n’a été intentée en ver‐ tu de la loi électorale. Élec‐ tions Canada et Elections BC ont des réglementations pour stopper l'ingérence. Ce sont ces pouvoirs qui doivent être utilisés.
Les signataires écrivent que toute institution cana‐ dienne chargée d'examiner ou suivre l'influence étrangère doit être indépendante de toute ingérence politique et ne devrait stigmatiser aucun groupe ethnique au pays.
Les universitaires de‐ mandent également des for‐ mations de lutte contre le ra‐ cisme pour tous les fonction‐ naires.
Avec des informations d'Eva Uguen-Csenge