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Crabe des neiges : des pêcheurs à Terre-Neuve dénoncent leur nouveau quota

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Environ une centaine de pêcheurs de crabe de neiges ont manifesté lundi à Saint-Jean, à TerreNeuve, pour dénoncer leur nouveau quota et récla‐ mer des changement­s.

Ils se sont rassemblés dans l’hôtel Sheraton au centre-ville où d’autres inter‐ venants avaient commencé à établir les prix du crabe pour la saison de pêche.

La manifestat­ion visait la nouvelle approche que le mi‐ nistère des Pêches et des Océans du Canada (MPO) a mise en oeuvre en décembre afin de protéger le stock.

Les manifestan­ts tra‐ vaillent dans la zone de pêche 3L, qui s’étend de Conception Bay à St. Mary's Bay et jusqu’à Bonavista Bay. Cette zone compte plus de 500 permis de pêche côtière.

Le quota est trop faible pour les pêcheurs, selon le manifestan­t Jason Sullivan, un pêcheur de Bay Bulls.

Ces gars sont à 30 % de leur quota original et ils ont besoin d’une augmentati­on, a déclaré Jason Sullivan. Ils cap‐ turent leur quota en un seul jour. Ils ne demandent pas une hausse que la ressource ne peut pas soutenir. Ils de‐ mandent leur juste part.

La nouvelle approche du ministère tient compte de deux biomasses distinctes, l’une pour la pêche côtière, l’autre pour la pêche hautu‐ rière. La biomasse est le poids total d’une espèce donnée à un moment donné dans un secteur défini, la zone 3L dans ce cas.

Le changement signifie que les pêcheurs côtiers cap‐ turent le crabe à la limite su‐ périeure de la biomasse, in‐ dique Jason Sullivan. Il estime que les pêcheurs hauturiers ne capturent qu’environ 25 % de leur biomasse. La nouvelle limite entraîne une baisse de revenus pour les pêcheurs cô‐ tiers. M. Sullivan craint que ce‐ la mène à la mise à pied de membres d’équipage ou nuise à leur admissibil­ité à l’assu‐ rance-emploi.

Les manifestan­ts de‐ mandent au MPO de revenir à une seule biomasse dans la zone 3L pour que les pê‐ cheurs côtiers puissent captu‐ rer plus de crabes. Selon eux, le stock peut soutenir cette pêche.

Jason Sullivan affirme qu'il suffirait d’un trait de plume pour régler le tout sans réin‐ venter la roue.

Le MPO a défendu son ap‐ proche, dans une déclaratio­n produite lundi, en disant qu’elle repose sur des avis scientifiq­ues et qu’elle amé‐ liore la stabilité et la prévisibi‐ lité pour établir les quotas.

Les manifestan­ts font appel à leur député

Après une réunion du pré‐ sident du syndicat des pê‐ cheurs, Greg Pretty, et des re‐ présentant­s locaux du MPO et du gouverneme­nt fédéral, les manifestan­ts sont allés au bureau du député fédéral de Saint-Jean-Sud-Mount Pearl, Seamus O'Regan.

Greg Petty a dit aux pê‐ cheurs que le syndicat porte‐ ra leur cause jusqu’à Ottawa s’il le faut. Selon lui, il est ex‐ trêmement important que le MPO revienne sur sa décision et tienne compte de l’avis des pêcheurs en matière de ges‐ tion des quotas.

Le secrétaire-trésorier du syndicat, Jason Spingle, a eu une conversati­on télépho‐ nique avec un membre du bu‐ reau du député O'Regan. Puis il a expliqué aux pêcheurs que le ministre et le MPO ont compris leurs préoccupat­ions. Nous verrons où cela va me‐ ner, a indiqué M. Spingle.

Le pêcheur Jason Sullivan a ajouté que la manifestat­ion de lundi n’était que le début. Il veut que la négociatio­n des prix soit suspendue jusqu’à ce qu’on formule une solution menant à une hausse du quo‐ ta.

Il dit que le problème ne va pas tout simplement dis‐ paraître et que des pêcheurs risquent de faire faillite.

Avec les renseignem­ents de Terry Roberts et de Mark Quinn, de CBC

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