Plus de ressources pour soigner les dents des personnes démunies de Québec
L’offre de soins dentaires gratuits pour les personnes marginalisées sera boni‐ fiée. SPOT, la clinique com‐ munautaire de santé de Québec lance un projet pi‐ lote qui mise sur la préven‐ tion en complément aux soins d’urgence déjà offerts dans ses locaux du quartier Limoilou.
Depuis 2015, deux aprèsmidi par semaine, les den‐ tistes de la clinique dentaire SPOT reçoivent des patients qui, souvent, ont très mal. Puisque la liste d’attente est longue, ce sont eux qui sont vus en priorité.
Ça fait en sorte qu'on était obligé de prioriser les choses plus urgentes et que c'est plus difficile pour nous d'être dans la prévention [la] pro‐ motion, alors que c'est dans nos valeurs. Donc, là, le but, c'est de tendre vers ça
Marie-Pier Landry, coor‐ donnatrice générale, clinique communautaire SPOT
Les patients seront reçus dans les locaux de la maison Mère-Mallet, rue Richelieu dans le Vieux Québec.
Ils seront vus par des den‐ tistes et étudiants en méde‐ cine dentaire bénévoles de l’Université Laval et accompa‐ gnés d’un pair aidant pour ai‐ der à contrôler leur anxiété dentaire, nous explique la Dre Andrée Dawson, professeure à la Faculté de médecine den‐ taire de l’Université Laval et bénévole à la clinique SPOT. Ça permet de faire des exa‐ mens dentaires, des évalua‐ tions, faire des détartrages, des nettoyages, faire des plombages [...] mais de façon très conservatrice, dans la douceur.
L’importance de la pré‐ vention en médecine den‐ taire
Marie-Pier Landry, la coor‐ donnatrice de SPOT parle de prévention dite secondaire, même si un utilisateur se pré‐ sente avec plusieurs caries en bouche. Notre postulat, c’est qu’il n’est jamais trop tard et on peut toujours prévenir que ça s'aggrave, elle ajoute: et puis [on peut] faire de la promotion [...] sur la santé et d’accompagner les gens là-de‐ dans.
Même si un patient se pré‐ sente parfois avec de nom‐ breuses caries en bouche, en médecine dentaire, on pense qu'il faut éviter les interven‐ tions trop invasives et préser‐ ver au maximum l'intégrité de la bouche.
On reçoit souvent une po‐ pulation ayant beaucoup, beaucoup de caries. Ils peuvent avoir une dizaine ou plus de caries, donc c'est une façon de [prendre] en charge, d'arrêter la carie idéalement rapidement pour prévenir et éviter de futures urgences.
Dre Aimée Dawson, Profes‐ seure ;a ka Faculté de méde‐ cine dentaire de l'Université Laval et bénévole à la clinique SPOT
120 000$ pour un projet pilote de deux ans
Le projet est financé par l’OBNL Green Shield et admi‐ nistré par la Fondation Qué‐ bec Philanthrope. Dans les deux prochaines années, SPOT devra aménager un nouveau local avec du maté‐ riel dentaire, accueillir ses pre‐ miers patients et évaluer l’im‐ pact de la nouvelle offre de services.
Green Shield Canada
Offre un service d’assu‐ rance collective et indivi‐ duelle. C’est aussi un fournis‐ seur de soins de santé (pro‐ gramme d’aide aux employés et télémédecine par exemple) L’OBNL réinvestit ses profits au sein des collectivités. Pour les soins dentaires, le plan stratégique 2020-2025 prévoit investir 20 millions de dollars à travers le Canada. Milite pour une couverture pu‐ blique plus étendue des soins dentaires.
Pour l’instant, on ne sait pas combien de personnes supplémentaires pourront voir les dentistes de la cli‐ nique SPOT quand elle ouvri‐ ra ses portes sur la rue Riche‐ lieu en 2024. Pour la coordina‐ trice Marie-Pier Landry, avec l’ajout d’une demi-journée de soins par semaine, l’objectif n’est pas quantitatif, mais qualitatif. Si les personnes viennent, puis qu'on a besoin de prendre soin davantage de