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Sans direction générale, le FME avance dans ses préparatif­s

- Jean-Michel Cotnoir

Malgré la vacance du poste à la direction générale, le Festival de musique émer‐ gente (FME) en Abitibi-Té‐ miscamingu­e assure prépa‐ rer un événement « nor‐ mal » pour 2023.

À cinq mois du 21e FME, prévu du 31 août au 3 sep‐ tembre prochain, aucun rem‐ plaçant n’a encore été trouvé pour occuper la direction gé‐ nérale, à la suite du départ de Magali Monderie-Larouche.

La situation préoccupe des partenaire­s et fournisseu­rs du festival, alors que certains af‐ firment ne pas encore avoir été rémunérés pour les ser‐ vices rendus en 2022.

La présidente du conseil d'administra­tion du FME, Claude Fortin, souligne que la pénurie de main-d'oeuvre n'épargne pas le milieu cultu‐ rel, mais assure du même souffle que les préparatif­s suivent leur cours même si la perle rare n'a pas encore été dénichée à la direction géné‐ rale.

C’est sûr que ce n’est pas idéal de ne pas avoir de direc‐ tion générale, mais en même temps, ce n’est pas le mo‐ ment où ça impacte le plus notre organisati­on. En ce mo‐ ment, je ne mentirai pas, le conseil d’administra­tion met la main à la pâte, tout le monde a son secteur et tout le monde travaille pour faire avancer les dossiers. On a le comité qui avance la pro‐ grammation, on a choisi l’af‐ fiche de la prochaine édition, précise Mme Fortin.

Les demandes de subven‐ tions sont dans la machine, les demandes de partenaria­ts financiers sont aussi dans la machine. On a continué à avancer, on n’est pas demeu‐ rés assis à regarder la parade passer, au contraire. On a fait avancer tous les dossiers mal‐ gré l’absence de direction gé‐ nérale, affirme-t-elle, ajoutant être optimiste d’avoir quel‐ qu’un en place à la direction générale d’ici la fin avril.

Des fournisseu­rs préoc‐ cupés

Malgré l’avancement des préparatif­s, certains parte‐ naires et fournisseu­rs n’ayant pas été payés pour les ser‐ vices rendus l'an dernier se disent préoccupés par la diffi‐ culté à communique­r avec les dirigeants du FME.

C’est le cas de Vincent L’Heureux, copropriét­aire de la boîte de production Trois Tiers.

Chaque année, on a tou‐ jours quelques contrats, quelques production­s qu’on fait avec le FME. Cette année, on a une facture qui n’a pas été payée. Rien de majeur de notre côté, exprime-t-il.

On a compris que le FME pouvait peut-être avoir des petites difficulté­s, que c’était peut-être moins bien géré alors on n’a pas vraiment re‐ lancé mais effectivem­ent, on a moins de communicat­ions di‐ rectes. On se doute qu’avec le changement de direction gé‐ nérale, ça peut affecter toutes les opérations.

Vincent L’Heureux, parte‐ naire du FME

Soulignant être régulière‐ ment payé au début de l’an‐ née suivante pour les services rendus lors d’un FME, Réjean Bérubé, président de Projec‐ son, soutient que les retards sont plus importants cette année.

Concernant les communi‐ cations avec le festival, il si‐ gnale que la radio n’émet pas beaucoup d’ondes.

La dernière édition du FME avait beaucoup de spectacles et beaucoup d’artistes. Les frais de production, on sait ce que ça représente. Accueillir un si grand nombre d’artistes, ça coûte des sous. C’est sûr qu’il y a beaucoup de bénévo‐ lat, il y a beaucoup de com‐ mandites, mais en bout de ligne, quand on augmente la grosseur de la production, ça augmente les frais, et on n'est vraiment pas au courant de leur entrée d'argent. Donc, à ce niveau-là, c’est un peu in‐ quiétant, puisqu’on n’a pas vraiment de suivi, on n’a pas d’informatio­n sur l’état finan‐ cier du festival, indique M. Bé‐ rubé.

Le FME serait-il en difficul‐ té financière?

Pas du tout, répond Claude Fortin. L’événementi­el, c’est comme ça. On est tribu‐ taires de subvention­s, de par‐ tenariats privés et les subven‐ tions, on les reçoit en deux versements. Il y a une partie qu’on reçoit avant l’édition et une partie qu’on reçoit après l’édition. On a mis la main à la pâte pour faire nos redditions de comptes en début d’année pour avoir nos deuxièmes versements, mais il faut com‐ prendre que parfois, il y a des deuxièmes versements de subvention­s qui arrivent au milieu de l’année suivante. Alors oui, cela a un impact sur

le déroulemen­t des paie‐ ments de nos fournisseu­rs, explique-t-elle.

Oui, pour certains, ç'a pris un peu plus de temps, mais on est à faire cheminer tout ça. Tout le monde va être payé.

Claude Fortin, présidente du conseil d’administra­tion du FME

Messieurs Bérubé et L’Heureux sont prêts à patien‐ ter, affirmant tous deux avoir un grand plaisir à collaborer annuelleme­nt avec le FME.

Retour à la normale

Après

un

festival

de grande envergure pour le 20e anniversai­re en 2022, Claude Fortin mentionne que 2023 marquera le retour à un format plus traditionn­el.

Le 20e, ce n’était pas une édition normale, c’était une année anniversai­re. Donc, on va revenir à un événement qui pourrait être comparable à 2018 ou 2019. C’est ce sur quoi on travaille actuelle‐ ment, précise-t-elle.

Retour guette? de la Guin‐

Par ailleurs, Claude Fortin souligne que l’objectif du festi‐ val est de ramener la Guin‐ guette pour une troisième an‐ née lors de la saison estivale.

On est en discussion avec la Ville quant à l’emplacemen­t. On veut aussi minimiser les dérangemen­ts pour la popu‐ lation avoisinant­e, fait-elle re‐ marquer.

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