Ingérence étrangère : les Communes adoptent une motion réclamant une enquête publique
Une majorité d'élus fédé‐ raux ont voté jeudi en fa‐ veur d'une motion néodé‐ mocrate réclamant la te‐ nue d'une enquête indé‐ pendante et publique sur les allégations d'ingérence étrangère dans la politique canadienne.
Au total, 172 députés, pro‐ venant principalement des rangs néodémocrate, conser‐ vateur et bloquiste, ont ap‐ puyé la motion, alors que 149 autres, des libéraux, ont voté contre.
La motion, non contrai‐ gnante, demande au gouver‐ nement de lancer une en‐ quête publique nationale sur les allégations d'ingérence étrangère dans le système dé‐ mocratique canadien, y com‐ pris, mais sans s'y limiter, les allégations d'ingérence dans les élections générales par des gouvernements étrangers.
Elle a été déposée par le NPD au lendemain du retrait du caucus libéral du député de la région de Toronto, Han Dong, sous les feux des pro‐ jecteurs pour avoir possible‐ ment recommandé à la Chine de reporter la libération des deux Michael en 2021.
Han Dong, qui a lui-même approuvé la motion, nie les al‐ légations portées contre lui et souhaite par ailleurs prouver son innocence. En chambre mercredi, il a expliqué qu'en se retirant, il voulait éviter de nuire aux activités gouverne‐ mentales.
Selon Global News, le dé‐ puté de Don Valley-Nord au‐ rait incité la Chine, lors d’une conversation téléphonique tenue en février 2021 avec Han Tao, le consul général chi‐ nois de Toronto, à reporter la libération des deux Michael afin de miner la performance du Parti conservateur aux élections de 2021.
Correction
Dans une version précé‐ dente de ce texte, il était écrit que Han Dong aurait eu une conversation téléphonique avec le consul général chinois de Toronto en 2011. Cette conservation se serait plutôt déroulée en 2021.
La formation alors dirigée par Erin O'Toole tenait un dis‐ cours hostile à l’égard de Pé‐ kin.
Michael Spavor et Michael Kovrig ont été emprisonnés en sol chinois en 2018, dans la foulée de l’arrestation de Meng Wenzhou qui a eu lieu la même année. L’arrestation des deux Canadiens, incarcé‐ rés pendant plus de 1000 jours, avait été perçue par plusieurs pays comme une prise d'otage politique.
Mme Wenzhou avait été arrêtée à Vancouver dans le cadre d’un mandat d’arresta‐ tion américain, notamment pour fraude bancaire et pour avoir dérogé aux sanctions américaines contre l’Iran. Les dernières accusations ont été abandonnées en dé‐
cembre 2022.
Une enquête publique pour tirer l'affaire au clair
Depuis quelques se‐ maines, les parlementaires de l’opposition demandent à l’unisson la tenue d’une en‐ quête indépendante et pu‐ blique concernant les alléga‐ tions d’ingérence de la Chine dans la politique canadienne, informations qui ont été ini‐ tialement relayées par Global News.
Ciblé de toutes parts, l’état-major du Parti libéral soutient qu’il n’a jamais été mis au courant des alléga‐ tions d’ingérence étrangère, qui s’accumulent depuis l’au‐ tomne 2022. Cependant, Glo‐ bal News a publié, plus tôt ce mois-ci, des informations à propos de l'existence de deux rapports, dont l’un date de 2019 et l’autre de 2022, et qui révèlent que des députés fédéraux auraient perçu des versements de représentants du gouvernement chinois.
Ces rapports auraient été acheminés au gouvernement fédéral par le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), soutient Global.
La nomination de David Johnston comme rapporteur spécial sur l’ingérence étran‐ gère avait aussi attiré les cri‐ tiques des conservateurs et des bloquistes. La proximité entre Justin Trudeau et M. Johnston, ancien gouver‐ neur général, a été décriée par les chefs des deux partis.
M. Johnston aurait d’ailleurs tenu des propos élo‐ gieux à l’égard de la Chine, a surenchéri le chef du Bloc, Yves-François Blanchet, plus tôt ce mois-ci. Ce dernier a ré‐ clamé cette semaine la révo‐ cation du mandat de rappor‐ teur spécial de l'ancien gou‐ verneur général.
David Johnston devra dé‐ terminer si la tenue d’une en‐ quête publique est nécessaire dès le 23 mai. Sa propre en‐ quête, qui doit porter sur l’étendue et les conséquences de l’ingérence étrangère dans les processus électoraux du Canada, devra être finalisée avant le 31 octobre 2023.
Pierre.
Qualifiant les témoignages accordés à Radio-Canada de préoccupants, la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQCSQ) se dit également déçue de l’absence de somme addi‐ tionnelle dans le budget dé‐ posé mardi.
Les ressources financières et humaines doivent être suf‐ fisantes pour accompagner tous ces enfants, et ce, sans se faire aux dépens de la san‐ té des intervenantes dans le réseau de la petite enfance, qui vit déjà une surcharge de travail, a déclaré Valérie Gre‐ non, présidente de la FIPEQ.
Même son de cloche à la Fédération de la Santé et des Services Sociaux (FSSS-CSN).
Les démarches administra‐ tives pour bénéficier des allo‐ cations sont fastidieuses et les heures allouées sont in‐ adaptées
Stéphanie Vachon, repré‐ sentante du secteur des CPE à la FSSS-CSN
Sur le terrain les CPE font face à des moyens insuffi‐ sants pour offrir ce service de soutien. Dans la situation ac‐ tuelle, on ne voit pas com‐ ment on peut espérer ac‐ cueillir encore plus d’enfants à besoins particuliers, a fait sa‐ voir Stéphanie Vachon, repré‐ sentante du secteur des CPE à la FSSS-CSN.
Le syndicat estime qu'il y a urgence d'agir au nom de mil‐ liers d'enfants et de tra‐ vailleuses à bout de souffle.
Nous attendons des ré‐ ponses et des changements significatifs, conclut Stéphanie Vachon.