Radio-Canada Info

À Niagara Falls, l’espoir des demandeurs d’asile en chute libre

- Yasmine Mehdi

C’est une ville qui accueille chaque année des millions de touristes. Mais pour l’instant, les chambres d’hôtel de Niagara Falls sont surtout occupées par des demandeurs d’asile – dont certains qui at‐ tendent leur permis de tra‐ vail depuis des mois.

Fatou* se souvient encore de son arrivée à Niagara Falls. C’était en juillet. Elle était dans un autobus avec son mari et sa fille de 3 ans. La petite fa‐ mille ne savait pas où elle al‐ lait finir, avant de voir les pan‐ neaux d’autoroute.

On voyait Toronto et on commençait à se poser des questions, se souvient-elle. Fatou, 36 ans, originaire de l’Afrique de l’Ouest, est arrivée au Canada en passant par le chemin Roxham.

Elle n’a passé que quelques heures au Québec avant d’être déplacée en On‐ tario. Depuis juillet, 8400 de‐ mandeurs d’asile ont fait le même trajet – un déplace‐ ment jugé nécessaire pour al‐ léger le fardeau du Québec.

* Radio-Canada a accepté de ne pas révéler le nom com‐ plet de Fatou, qui craint des représaill­es de sa famille en Afrique de l’Ouest. C’est pour échapper à un mariage forcé qu’elle a fui son pays natal.

En arrivant à Niagara Falls, Fatou a été prise en charge dans une chambre d’hôtel ré‐ servée par le gouverneme­nt fédéral. Ils nous ont bien ac‐ cueillis, raconte-t-elle. Ce jourlà, j’avais ma fille dans mes bras et c’était vraiment un moment spécial.

Pour arriver au Canada, la famille a dû se battre. Fatou préfère ne pas donner tous les détails de son périple. Elle raconte avoir parcouru des centaines de kilomètres à pied et être passée par de nombreux pays pendant cinq mois.

On a subi beaucoup de choses dont on n’a pas envie de parler parce que c’est trop dur.

Fatou, demandeuse d'asile à Niagara Falls

Une fois passée la fron‐ tière, Fatou pensait être au bout de ses peines. Mais rapi‐ dement, elle s’est rendu compte qu’il y aurait encore des embûches pour commen‐ cer une nouvelle vie. Pendant quatre mois, la famille a vécu à l’hôtel, avant d’être déplacée dans un refuge.

Sans permis de travail, im‐ possible de trouver un loge‐ ment permanent. Les parents et leur fille reçoivent 1400 $ par mois en aide sociale – un montant nettement insuffi‐ sant pour les loyers dans la région.

On a beaucoup à offrir, on a des diplômes, on a beau‐ coup de talent et on veut tra‐ vailler pour être autonomes et pas seulement recevoir l'aide de l'État, déplore Fatou. La mère de famille est déten‐ trice d’une maîtrise en biochi‐ mie et son mari, d’un docto‐ rat.

Sans les documents, on est handicapés. On ne peut rien faire.

Fatou, demandeuse d'asile à Niagara Falls

Une montagne pour les organismes communau‐ taires

En attendant son permis de travail, Fatou peut comp‐ ter sur l’aide du Centre de santé communauta­ire Hamil‐ ton/Niagara – un organisme francophon­e qui vient en aide aux nouveaux arrivants.

C’est comme une mon‐ tagne, note le directeur du centre, Bonaventur­e Otshudi. Depuis juillet, son équipe est débordée. Les demandeurs d’asile représente­nt environ un tiers des nouveaux pa‐ tients, dans une clinique qui avait déjà une longue liste d’attente.

M. Otshudi voudrait que les gouverneme­nts provincial et fédéral bonifient son bud‐ get pour pouvoir embaucher un nouveau médecin. Mais le Franco-Ontarien ne se plaint pas de l’arrivée de deman‐ deurs d’asile dans sa région, au contraire.

En tant que francophon­es en milieu minoritair­e, on se frotte les mains, dit-il. On veut mettre tous les moyens pour garder ces gens dans notre ré‐ gion, mais pour les garder, ça prend un emploi.

Le gouverneme­nt fédéral dit avoir mis en oeuvre un programme pour accélérer l'octroi de permis de travail, mais sur le terrain, les deman‐ deurs d’asile sont encore nombreux à attendre ce pré‐ cieux sésame, constate Bona‐ venture Otshudi.

Ces gens-là, qu’est-ce qu’ils nous disent? Ils disent qu’ils veulent travailler.

Bonaventur­e Otshudi, di‐ recteur du Centre de santé communauta­ire Hamil‐ ton/Niagara

Fatou aimerait rester à Niagara Falls – un endroit calme, sans trop de mouve‐ ment où sa fille pourrait gran‐ dir, explique-t-elle. En atten‐ dant d’avoir leur permis de travail, la demandeuse d’asile et son mari font du bénévolat dans leur communauté d’ac‐ cueil.

Ça me permet de réduire le stress parce que si je reste à la maison [...] je passe mon temps à réfléchir aux pro‐ blèmes, explique Fatou dans la banque alimentair­e où elle se rend chaque semaine pour donner un coup de main.

S’il est parfois difficile de patienter, la mère de famille n’a pas le choix. Ma priorité, c’est ma fille, insiste-t-elle.

Demandeurs d’asile dé‐ placés à l’extérieur du Qué‐ bec

Niagara Falls : 4999 Corn‐ wall : 1580 Windsor : 1119 Ot‐ tawa : 702 Halifax : 133 Frede‐ ricton : 55 Moncton : 53

Source : Immigratio­n, Ré‐ fugiés et Citoyennet­é Canada (en date du 12 mars 2023)

liers de dollars. Il y a des er‐ reurs de paie ou encore des vacances et des congés de maladie non payés, dit PierreAndr­é Blanchard. Le syndicat des Teamsters estime que Neptune doit plus de 300 000 $ aux travailleu­rs.

À ce jour, explique-t-il, une soixante de griefs ont été dé‐ posés. Il pouvait manquer 350 $ 400 $, 600 $ sur une paie. C’est la première fois de ma carrière que je vois des er‐ reurs aussi importante­s et ré‐ pétées.

Un de mes amis a eu 1500 $ de moins [sur une paie], reprend l’agent qui a ac‐ cepté de nous parler. Puisqu’il est toujours en poste au CSI, nous avons accepté de taire son identité.

Dès le début, on a com‐ mencé à avoir des problèmes de paie. Après ça, du m’enfoutisme au travail, je n’en ai jamais vu autant.

Un agent de sécurité em‐ ployé par Neptune

Un autre agent qui s’est li‐ vré à Radio-Canada estime que la compagnie lui doit tou‐ jours des milliers de dollars. C’est une compagnie très mal organisée, dit-il. Il soutient qu’il fallait parfois attendre des mois avant que Neptune ne corrige ses erreurs de paie.

Les ressources étaient lar‐ gement insuffisan­tes, note aussi le syndicat.

Normalemen­t, il devait y avoir 250 agents au Centre de surveillan­ce de l’immigratio­n. Mais il a toujours manqué au moins une centaine d’agents. Ils fonctionna­ient en équipes réduites. Ça génère de la fa‐ tigue, il y a plus d’absentéism­e et ça amplifie le problème, dé‐ crit Pierre-André Blanchard.

Quand durant plusieurs semaines, plusieurs mois, il manque de staff, au final, les employés sont brûlés et ils re‐ fusent de faire de l’overtime, poursuit l’agent qui nous a parlé.

Dans un courriel interne, obtenu par Radio-Canada, la directrice adjointe du CSI évo‐ quait, au début du mois de janvier, un manque de gardes [qui] met en péril la santé et la sécurité du site. Des propos confirmés par le syndicat.

Ça met à risque autant la santé des détenus que des employés, estime le président de la section locale 931.

À un certain moment, il n’y avait même pas assez de per‐ sonnel pour gérer le site en cas d’incendie, indique un agent de sécurité à Radio-Ca‐ nada.

Ça reste un milieu de tra‐ vail imprévisib­le. S’il arrive une situation, une interventi­on physique, il n’y a pas assez d’agents prêts à se déplacer, assure un autre agent.

Ce dernier se souvient des premiers jours chez Neptune. Certains nouveaux agents, in‐ dique-t-il, n’avaient pas d’uni‐ forme. Certains étaient en jeans et en running shoes, sans chaussures de sécurité.

Questionné­e par Radio-Ca‐ nada sur ces irrégulari­tés, l’agence de sécurité Neptune n’a pas voulu faire de com‐ mentaires, en invoquant des accords de confidenti­alité.

Au cours des dernières an‐ nées, Neptune a touché des centaines de millions de dol‐ lars en contrats publics au pays, notamment pour sur‐ veiller des palais de justice et des postes de police. La Gen‐ darmerie royale du Canada, la Sûreté du Québec et le minis‐ tère de la Sécurité publique du Québec font notamment appel à l’agence de sécurité, qui était le plus bas soumis‐ sionnaire conforme lors des appels d’offres.

Le PDG aux deux identi‐ tés

L’émission Enquête a révé‐ lé que le grand patron de Neptune utilise une double identité dans la conduite de ses affaires.

Robert Butler, qui se pré‐ sente comme le PDG de la compagnie devant les tribu‐ naux, utilise également le nom Badredddin­e Ahmadoun lorsqu’il dirige d’autres entre‐ prises, dont l’agence immobi‐ lière Land/Max, en Ontario.

Vous présenter comme une autre personne ou sous deux identités, c’est une fraude, explique Martine Va‐ lois, avocate et professeur­e de droit à l’Université de Montréal.

Contacté par Radio-Cana‐ da, Robert Butler affirme avoir changé de nom, mais re‐ fuse d’en fournir la preuve. Ce n’est pas votre problème c’est lequel le vrai ou le pas vrai. Je peux choisir n'importe quel nom, dit-il.

L’homme d’affaires sou‐ tient aussi ne pas être le diri‐ geant de Neptune. Pourtant, en octobre dernier, c’est lui qui a négocié pour la compa‐ gnie la convention collective des agents du Centre de sur‐ veillance de l’immigratio­n, nous apprend le syndicat des Teamsters.

[Robert Butler] a son livre de lois à lui. Il se pensait audessus de toutes les lois. Que ce soit pour des relevés d’em‐ ploi, que ce soit pour les normes du travail ou quoi que ce soit. Il s’en foutait, se‐ lon une des sources qui ont été proches des opérations de l’agence de sécurité.

À la suite des révélation­s d’Enquête, le ministre québé‐ cois de la Sécurité publique, François Bonnardel, a deman‐ dé au Bureau de la sécurité privée de faire les vérificati­ons nécessaire­s dans le dossier Neptune.

Une révision des règles souhaitée

Aux yeux du syndicat des Teamsters, cette situation doit pousser Ottawa à revoir ses règles d’octroi des contrats.

Clairement, le gouverne‐ ment doit se questionne­r. Choisir le plus bas soumis‐ sionnaire, c’est une chose. Mais le faire sans vérifier, c’est irresponsa­ble. Tu dois enquê‐ ter sur les entreprise­s, vérifier si elles ont les outils pour faire face au contrat, estime PierreAndr­é Blanchard qui évoque le peu de formation donnée aux agents.

Un gardien de prison re‐ çoit plusieurs mois de forma‐ tion. Mais pour un agent de surveillan­ce, tout se fait en l’espace d’une semaine. Or, c’est un travail extrêmemen­t important, mais dangereux. C’est préoccupan­t, juge-t-il.

Neptune pourrait perdre le droit de décrocher et d’exé‐ cuter des contrats publics au Québec. Radio-Canada a ap‐ pris que l’Autorité des mar‐ chés publics mène une en‐ quête sur cette compagnie. Par courriel, l’AMP confirme que ses vérificati­ons menées auprès de Neptune Security sont terminées. [...] Une déci‐ sion sera rendue incessam‐ ment, écrit-on.

politiques nationaux préférés de M. Biden.

Le président est très atta‐ ché aux politiques qui créent des emplois aux États-Unis, et nous ne contestons pas cette politique, a déclaré Kirsten Hillman, ambassadri­ce du Ca‐ nada aux États-Unis.

Au moins 60 % des biens matériels que le Canada ex‐ porte aux États-Unis entrent dans la fabricatio­n d'autres produits, et il en va de même pour ce que le Canada im‐ porte des États-Unis, a souli‐ gné Mme Hillman.

Donc, si nous commen‐ çons à nous exclure de nos chaînes d'approvisio­nne‐ ment, l'impact économique sur les emplois dans notre propre pays sera énorme. Nous nous tirons dans le pied, essentiell­ement − les deux pays, a-t-elle reconnu.

« Beaucoup de sion » sur le Canada pres‐

Il devrait aussi être ques‐ tion du rôle du Canada dans la défense d'Haïti, cette na‐ tion des Caraïbes appauvrie et ravagée par un tremble‐ ment de terre et qui est deve‐ nue un État en déroute de‐ puis l'assassinat du président Jovenel Moïse en 2021.

Des bandes criminelle­s contrôlent maintenant plus de la moitié de Port-au-Prince, la capitale d'un pays aux prises avec une épidémie de choléra avec peu d'accès à de l'aide médicale, un manque presque total de sécurité pu‐ blique et un gouverneme­nt intérimair­e impuissant.

L'administra­tion Biden, qui a déjà les mains pleines avec la guerre de la Russie en Ukraine, la montée de la Chine et d'autres préoccupa‐ tions de grandes puissances, veut que le Canada − qui abrite une grande diaspora d'Haïtiens francophon­es, principale­ment au Québec joue un rôle de premier plan.

Il y a beaucoup de pres‐ sion, a déclaré le professeur de l'Université Carleton Ste‐ phen Saideman. La réalité est que Trudeau ne veut pas faire cela, et il présente donc tous les arguments possibles pour détourner l'attention.

J'ai bon espoir que le Cana‐ da sera en mesure d'interve‐ nir et de faire preuve de lea‐ dership en Haïti, parce que ce‐ la aura de l'importance à Wa‐ shington, a pour sa part dé‐ claré Gordon Giffin, qui a été l'envoyé de Bill Clinton à Otta‐ wa de 1997 à 2001. Retirer ce‐ lui-ci de notre menu serait une grande aide pour l'admi‐ nistration américaine, a-t-il in‐ diqué.

Bien que cela puisse sem‐ bler simpliste aux plus hauts niveaux des relations inter‐ gouverneme­ntales, l'ap‐ proche de contrepart­ie est fondamenta­le à la façon dont les pays s'entendent et gèrent divers irritants dans la rela‐ tion, a-t-il suggéré.

Je pense que c'est un exemple typique des ÉtatsUnis qui disent : "Nous avons besoin de vous pour nous ai‐ der sur ceci", a déclaré M. Gif‐ fin à un panel organisé par le Conseil des Amériques.

Il se souvient des interac‐ tions fréquentes entre son ancien patron et Jean Chré‐ tien, qui était premier mi‐ nistre pendant que Bill Clin‐ ton était à la Maison-Blanche. M. Chrétien a cherché des en‐ droits où Bill Clinton avait be‐ soin d'un peu d'aide, a indi‐ qué M. Giffin.

J'entendais très rapide‐ ment : "OK, nous allons faire ceci, Gordon, mais pour cela, j'ai besoin de ceci", dit-il dans sa meilleure imitation de Jean Chrétien.

Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, n'a pas précisé mercredi si M. Biden a l'intention de faire une demande directe au premier ministre Justin Tru‐ deau sur Haïti. Pour ce qui est d'une force multinatio­nale ou de quelque chose du genre, je ne veux pas devancer la conversati­on. Comme nous l'avons déjà dit, si c'est néces‐ saire, s'il y a une place pour cela, tout cela devra être réglé directemen­t avec le gouver‐ nement haïtien et avec l'ONU.

L’épineuse question du chemin Roxham

M. Kirby a également mini‐ misé les attentes à l'égard d'une autre grande demande canadienne, soit la renégocia‐ tion de l'Entente sur les tiers pays sûrs, un traité conclu en 2004 entre les deux pays, que beaucoup attribuent à un ré‐ cent pic de migration irrégu‐ lière, notamment au point de passage du chemin Roxham, au Québec.

Nous sommes bien conscients des préoccupa‐ tions des Canadiens. Nous avons nos propres préoccu‐ pations, a affirmé M. Kirby. C'est un défi partagé. Je ne doute donc pas qu'ils en dis‐ cuteront.

Sur ce dernier sujet, RadioCanad­a a appris que le gou‐ vernement Trudeau a trouvé un terrain d’entente avec le gouverneme­nt américain à propos des migrations irrégu‐ lières. Il n’est pas encore clair si cette entente sera annon‐ cée pendant la visite du prési‐ dentielle ou un peu plus tard.

L’opposition talonne le gouverneme­nt depuis des mois, sommant Justin Tru‐ deau de trouver un accord avec Washington au plus vite ou de se retirer carrément de l’Entente sur les tiers pays sûrs.

Le premier ministre a dé‐ claré plus tôt cette semaine que les négociatio­ns ont cours depuis des semaines et qu’il pourrait avoir quelque chose à annoncer, sans toute‐ fois faire directemen­t réfé‐ rence à la visite de Joe Biden.

Haïti au menu

De hauts fonctionna­ires du gouverneme­nt à Ottawa croient que la discussion sur Haïti impliquera les deux diri‐ geants, mais pas les Haïtiens eux-mêmes. Jusqu'à présent, Justin Trudeau a mis l'accent sur les sanctions, en aidant les autorités haïtiennes à sur‐ veiller les activités des gangs et en établissan­t un consen‐ sus politique sur la meilleure façon dont l'Occident peut ai‐ der.

S'adressant aux journa‐ listes jeudi, l'attachée de presse de la Maison-Blanche, Karine Jean-Pierre, a déclaré que les États-Unis estimaient que la situation ne s'améliore‐ rait pas sans l'aide de sécurité armée de partenaire­s interna‐ tionaux, et qu'ils se coordon‐ neraient avec des partenaire­s, dont le Canada, sur les pro‐ chaines étapes de la force [d'interventi­on] et d'autres actions.

Le professeur de l'Universi‐ té Carleton Stephen Saide‐ man, qui a déjà travaillé avec le départemen­t de la Défense des États-Unis, a dit qu'Otta‐ wa essaie d'éviter cela à tout prix. Notre gouverneme­nt ne veut pas subir des coûts énormes ou courir des risques énormes.

Il a souligné que le plus im‐ portant déploiemen­t du Ca‐ nada est actuelleme­nt en Let‐ tonie et qu'Ottawa a accepté d'accroître sa présence pour renforcer la frontière de ce pays avec la Russie.

Selon M. Saideman, il se‐ rait impossible d'élargir cette force tout en dirigeant une in‐ tervention en Haïti, en parti‐ culier parce que chaque unité déployée nécessite générale‐ ment une deuxième unité en formation et une troisième en rétablisse­ment de la rotation précédente.

En outre, la violence des gangs serait beaucoup plus risquée que les missions anté‐ rieures visant à prévenir les affronteme­nts entre armées en guerre, comme en Bosnie ou à Chypre.

Je ne dis pas que nous ne devrions pas le faire, mais je comprends pourquoi le gou‐ vernement est prudent à ce sujet, a déclaré M. Saideman, qui est directeur du Réseau canadien pour la défense et la sécurité. En Haïti, ce n'est pas le premier rodéo, a-t-il souli‐ gné. Les missions précé‐ dentes n'ont pas arrangé les choses et n'ont pas conduit à une solution durable.

programmes d'entretien des logements ainsi qu'à l'inves‐ tissement dans le logement public.

Pas de changement aux impôts

Le gouverneme­nt de Tim Houston n'a pas annoncé de baisse d'impôts ou d'autres mesures phares pour aider les Néo-Écossais à affronter la pression inflationn­iste.

Pour lutter contre la pau‐ vreté, le gouverneme­nt pré‐ voit entre autres 8 millions de dollars d'aide aux personnes sans-abris et à l'hébergemen­t de personnes ayant des be‐ soins particulie­rs, et 8 millions pour la prestation provincial­e pour enfants.

La croissance économique devrait ralentir en NouvelleÉc­osse en 2023. Le gouverne‐ ment provincial anticipe une croissance nominale de 4 % en 2023 et de 3,4 % en 2024.

Ajusté à l'inflation, le taux de croissance est estimé à 0,6 % en 2023 et 1,1 % en 2024.

Jugé sévèrement l'opposition par

Dans une déclaratio­n écrite, le chef de l’opposition officielle libérale, Zach Chur‐ chill, affirme que le gouverne‐ ment Houstondép­ense en‐ core plus d’argent des NéoÉcossai­s sans rien accomplir.

Il qualifie le budget Mac‐ Master de pire des deux mondes : des dépenses hors de contrôle, sans résultats.

Selon Zach Churchill, ce budget ne fait rien pour jume‐ ler les Néo-Écossais à un mé‐ decin de famille, ne propose pas de solutions à la crise du logement, en plus de geler l’aide au revenu au moment où tout devient plus cher.

Le premier ministre Tim Houston, qui a pris le pouvoir à l’été 2021 après deux man‐ dats libéraux, a défendu jeudi après-midi les dépenses pré‐ vues à ce budget.

Nous entrons au gouver‐ nement après plus de huit ans de coupes et de restric‐ tions. Nous avons beaucoup de travail à faire pour rattra‐ per le retard, a-t-il déclaré.

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