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Futur incertain pour la clinique d’urgence mineure du Jeffery Hale

- Pierre-Alexandre Bolduc

Personne ne sait encore si la clinique d’urgence mi‐ neure de l’hôpital Jeffery Hale pourra continuer d'accueillir des patients à la fin du mois de mai. Le gouverneme­nt n’a pas en‐ core pris de décision sur l’avenir du projet pilote. Mais en moins d’un an, près de 20 000 personnes ont fréquenté la clinique pour de petits problèmes de santé, au lieu d’aller en‐ gorger les salles d’attente des hôpitaux.

La particular­ité de la cli‐ nique du Jeffery Hale, c'est que les patients ne voient pas nécessaire­ment un médecin. Les profession­nels de la santé comme les pharmacien­s, les physiothér­apeutes et les infir‐ mières ont des pouvoirs ac‐ crus qui leur permettent de soigner des patients.

Ça fonctionne super bien!, lance le chef de service de la clinique d’urgence mineure du Jeffery Hale, Michaël La‐ rocque. Je serais étonné qu’on scrape le modèle!

Le projet pilote de la cli‐ nique d’une durée d’un an achève. Il se terminera à la fin du mois de mai prochain. Le gouverneme­nt va ensuite analyser le bilan pendant l'été et l’automne pour émettre des recommanda­tions. La province décidera ensuite si d’autres cliniques semblables seront mises sur pied ailleurs dans la province.

Michaël Larocque n’hésite pas à souligner que la clien‐ tèle de la clinique aurait inévi‐ tablement abouti dans les ur‐ gences des hôpitaux de la ré‐ gion de Québec.

On est en attente du mi‐ nistère [de la Santé] pour voir si ça va être renouvelé, mais on a des échos positifs par rapport à ce projet-là. On sait qu’il y a de l’intérêt ailleurs dans d’autres régions au Qué‐ bec pour implanter des cli‐ niques d’urgence mineure.

Michaël Larocque, chef de service de la clinique d’ur‐ gences mineures du Jeffery Hale

La clinique du Jeffery Hale avait comme objectif d’ac‐ cueillir 30 000 personnes en un an. Depuis le mois de mai, près de 20 000 patients ont consulté un profession­nel de la clinique. L’objectif risque donc de ne pas être atteint, mais l’administra­tion de la cli‐ nique explique que les défis de main-d'oeuvre ont retardé le recrutemen­t du personnel. La clinique tourne à plein ré‐ gime depuis l'automne der‐ nier.

Les profession­nels de la clinique d’urgence mi‐ neure du Jeffery Hale

14 infirmière­s auxiliaire­s 2 infirmière­s praticienn­es spécialisé­es

10 médecins

1 pharmacien 1 physiothér­apeute Ouverte tous les jours de 8 h à 20 h

L’étincelle du change‐ ment?

Dans les coulisses de la cli‐ nique d’urgence mineure du Jeffery Hale les différents pro‐ fessionnel­s de la santé se consultent les uns les autres. Infirmière­s, médecins, phar‐ maciens… tout le monde dis‐ cute pour régler les petits soucis de santé des patients qui consultent, ici.

Entre 70 et 90 personnes se présentent à la clinique chaque jour. La petite équipe tente de prouver que le sys‐ tème de santé du Québec peut mieux faire – et surtout différemme­nt – en faisant pleinement appel à son ex‐ pertise.

Les patients qui consultent à la clinique ont souvent des maux de gorge, des infections urinaires, une douleur dorsale ou sou‐ haitent renouveler leurs mé‐ dicaments.

Grâce à une ordonnance collective – une sorte de per‐ mission spéciale d’un médecin – les autres profession­nels de la santé à la clinique peuvent initier des diagnostic­s et des traitement­s.

La pharmacien­ne AndréeAnn Parent peut donc pres‐ crire des médicament­s ou ajuster des prescripti­ons de maladies déjà connues.

Je pense que notre projet va être un petit peu l’étincelle que ça prend pour étendre le champ d’expertise entre autres du pharmacien dans les équipes multidisci­plinaires, lance-t-elle.

Si le problème est au-delà des compétence­s de la phar‐ macienne, elle fait appel au médecin sur place.

100% des patients sont sa‐ tisfaits! Ils sont surtout contents d’éviter de longues heures d’attente pour voir un médecin alors que je suis ca‐ pable de régler leur problème!

Andrée-Ann Parent, phar‐ macienne à la clinique d'ur‐ gence mineure du Jeffery Hale

La pharmacien­ne souligne que le temps d’attente pour la voir est souvent le quart de l’attente pour voir un méde‐ cin.

Québécois en attente d’un médecin de famille (GAMF)

804 628 personnes au Québec

79 702 personnes dans la Capitale-Nationale

** En date du 15 février 2023

** GAMF : Guichet d’accès à un médecin de famille

La clinique d’urgence mi‐ neure du Jeffery Hale souhaite desservir principale­ment les patients orphelins qui n’ont pas accès à un médecin de fa‐ mille. Mais tous les patients sont acceptés.

Un travail valorisant

C’est valorisant de pouvoir prendre en charge un patient , souffle Kathleen Déry.

L’infirmière auxiliaire tra‐ vaille au sein de la clinique de‐ puis le début du projet.

Les infirmière­s ont d’ailleurs un rôle central dans la clinique puisqu’elles sont les premières à évaluer les pa‐ tients pour ensuite les rediri‐ ger vers le bon profession­nel de la santé.

Les trajectoir­es sont toutes différente­s et ça nous demande d’être encore plus allumés! Ça devient vraiment plus stimulant pour nous autres de travailler en équipe. [...] C’est très stimulant de pouvoir faire des liens, voir comment repenser le sys‐ tème de santé , explique Kathleen Déry.

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