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Alex Nevsky de retour sur scène après une pause de trois ans

- Alicia Rochevrier

Alex Nevsky a toujours ca‐ ressé le rêve de sortir un jour un projet instrumen‐ tal. C’est maintenant chose faite avec De la beauté. Loin des ryth‐ miques de ses précédents opus, Alex Nevsky se dé‐ voile avec douceur et hu‐ milité pour son retour à la vie publique après une longue pause. Discussion avec l'artiste. Alex Nevsky, qu'est-ce que tu proposes dans ce nouvel album?

Je propose de la musique pour mieux voir. Je propose aux gens de prendre un mo‐ ment pour se connecter à quelque chose qui est tou‐ jours là (au coeur), mais que l'on noie un peu dans le tra‐ vail, dans les loisirs. Dans les lancements et dans ce que je reçois comme commentair­e, c'est comment ça fait du bien. Les gens pleurent, rient, se mettent juste à réfléchir à des trucs plus importants dans leur vie. C'est ce que ça ap‐ porte, la musique sans pa‐ roles. Cette possibilit­é-là d'in‐ trospectio­n, de pas se faire imposer une histoire, c'est juste par la force de vibration de la musique. C'est ce que j'ai fait beaucoup depuis trois ans.

Trois ans ont passé de‐ puis ta dénonciati­on dans le mouvement #moiaussi. Où en es-tu rendu dans ton cheminemen­t?

Je suis rendu à la plus belle période de ma vie, au mo‐ ment où je retrouve le plaisir de créer, à un moment où j'ai passé trois belles années avec ma fille, ma blonde. Je me sens serein, pas obligé de por‐ ter un masque, de faire sem‐ blant d'être une vedette. J'ai appris à méditer et à passer du temps dans le silence, être dans la nature. Mon rapport à l'industrie et ce que je veux laisser dans le monde a chan‐ gé. Je me sens maintenant dans un lieu exceptionn­elle‐ ment bon et doux.

Quand tout s'effondre, tu n'as pas le choix de rebâtir la fondation.

Alex Nevsky

C'était nécessaire, cette pause, pour toi?

Oh oui! Elle était souhai‐ tée, même avant la pandémie. Je souhaitais une pause d'Alex

Nevsky dans ma vie depuis plusieurs mois, même avant de sortir mon dernier disque. J'étais un peu dans cet essouf‐ flement-là. Puis finalement tout ça est arrivé, puis je le re‐ çois avec énormément de gra‐

titude.

Est-ce que ça te faisait peur de revenir dans la sphère publique et d'être confronté à ce que tu avais vécu?

Ce qui me fait peur, c'est de croiser des humains fâchés ou de mauvaise foi. Mais ce n'est pas arrivé. À force de re‐ garder les réseaux sociaux, on a une vue un peu déformée de la réalité, parce qu'après ça, on rencontre les gens, pis c'est pas ça qui se passe. Il y a de la douceur, il y a de l'empa‐ thie, il y a de la nuance. Une fois que je suis retombé dans la réalité et dans le début de la campagne promo, là tout le stress est tombé.

Est-ce que vous vous êtes pardonné avec ton excopine Stéphanie?

Oui, complèteme­nt. À la base, c'est rarement avec les autres, c'est souvent avec soi qu'on doit faire le travail. Du moment où l'on a eu des dis‐ cussions franches, tout était clair, puis ça va. On est deux humains qui avons réparé des trucs ensemble.

Qu'est-ce qui t'attend dans les prochains mois?

Il y a une petite tournée en ce moment de 12 dates avec certaines qui vont s'ajouter. Pour vrai, ce que j'ai le plus envie de faire là, c'est de re‐ tourner à la maison et de commencer les semis. Je suis un grand fan d'oiseaux, je passe beaucoup de temps à les observer avec mon petit guide (rires). J'ai pris de l'âge dans ces trois années-là. Je sais que pour être inspiré, c'est pas en étant loin de ma famille, en travaillan­t tout le temps. C'est aussi en étant près des gens que j'aime et dans la nature. Je veux garder un équilibre.

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