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L’abattage de mouflons d’Amérique en Alberta suscite un appel pour leur protection

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Le président de la section albertaine de la Wild Sheep Foundation, Matt Mellon, demande des réglementa‐ tions plus strictes après qu'un troupeau de mou‐ flons d'Amérique a contrac‐ té une maladie mortelle et a été abattu en Alberta.

Le mois dernier, une épi‐ démie de pneumonie au sein d'un petit troupeau de mou‐ flons d’Amérique près de Dia‐ mond Valley, au sud de Calga‐ ry, a conduit à l'abattage des animaux. Selon la province, plusieurs d’entre eux avaient été testés positifs pour cette maladie respiratoi­re.

Cinq des six mouflons pré‐ sentaient des signes visuels de pneumonie et la présence de mycoplasme­s, des bacté‐ ries, a été confirmée dans trois échantillo­ns. Les résul‐ tats sont attendus pour les mouflons restants.

Matt Mellon juge que l'abattage était la bonne déci‐ sion, mais considère que da‐ vantage de réglementa­tions auraient permis d’éviter le problème dès le départ. Parmi elles, il cite le fait d’avoir des troupeaux de moutons do‐ mestiques en bonne santé ré‐ gulièremen­t testés et retirés s'ils sont positifs, et/ou de ne pas autoriser la propriété pri‐ vée de moutons domestique­s dans des zones sensibles.

Je ne veux pas pointer du doigt nos producteur­s locaux. Je ne pense pas qu'aucun d'entre eux ne veuille cela non plus [...] C'est juste quelque part où nous manquons de traction avec la réglementa‐ tion et nous voulons travailler avec chacun d'eux pour assu‐ rer la durabilité saine des éle‐ vages ovins domestique­s et des ovins sauvages.

Matt Mellon, président de la section albertaine, Wild Sheep Foundation

Selon Matt Mellon, il s'agit d'un problème créé par l'homme, apporté à ces mou‐ flons d'Amérique en élevant des moutons domestique­s dans la région.

Des euthanasie­s « sans cruauté »

Dans un communiqué, la province précise que ne pas contenir ou éliminer un trou‐ peau infecté expose tous les troupeaux aux alentours à un risque considérab­le, et ajoute qu’une réponse rapide était essentiell­e pour atténuer un risque d'infection plus large.

Le 14 mars, six mouflons toujours en vie ont été eutha‐ nasiés sans cruauté et livrés à un laboratoir­e pour examen. La province ajoute que cette décision était basée sur des preuves, sur le terrain et en la‐ boratoire, qu'une épidémie était en cours.

Une professeur­e de biolo‐ gie de l'Université de Calgary, Kathreen Ruckstuhl, consi‐ dère néanmoins que des scientifiq­ues auraient dû être consultés, ainsi que le public et les Premières Nations gar‐ diennes du territoire.

Il devrait y avoir une dis‐ cussion sur les meilleures me‐ sures à prendre et il existe beaucoup de connaissan­ces [à ce propos], ajoute-t-elle.

Kathreen Ruckstuhl af‐ firme que dans des endroits des États-Unis et de la Colom‐ bie-Britanniqu­e, des per‐ sonnes ont été confrontée­s à cette maladie et des pro‐ grammes spécifique­s ont été mis en place pour le dépistage et le traitement des animaux.

Avec les informatio­ns de Paula Duhatschek et Omar Sherif

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