Poissons frais des Îles acquiert LA Renaissance des Îles
Pierre Chapdelaine de Montvalon L'entreprise Poissons frais des Îles s'est portée acqué‐ reuse vendredi des actifs de l'entreprise de transfor‐ mation de produits marins LA Renaissance des Îles. Cette dernière a déclaré faillite le mois dernier.
La proposition d'achat chiffrée à 6,6 millions de dol‐ lars de l'entreprise madeli‐ nienne a été retenue par le syndic de faillite qui repré‐ sente Financement agricole Canada, le principal créancier garanti des actifs de LA Re‐ naissance des Îles.
Ça a été une belle surprise, raconte le président de Pois‐ sons frais des Îles, Chris‐ tian Vigneau. Il explique avoir préparé son dossier avant même la faillite officielle de l'entreprise.
Ce qui était important dans cette histoire, c'est que ça soit quelqu'un des Îles [qui reprenne les actifs de LA Re‐ naissance] pour assurer une pérennité à long terme, in‐ dique-t-il.
L'entrepreneur compte ainsi travailler à rebâtir le lien de confiance avec les em‐ ployés de l'entreprise et les pêcheurs qui approvisionnent les deux usines.
Un joueur important
Poissons frais des Îles achète présentement du ho‐ mard de pêcheurs de la com‐ munauté madelinienne et le transforme dans son usine de
Millerand, sur l'île du HavreAubert.
Avec cette transaction, l'entreprise obtient ainsi une usine de transformation de crabe des neiges, située à Grande-Entrée, une usine de transformation de homard, si‐ tuée à Gros-Cap, et un vivier de homards, situé à Fatima.
LA Renaissance des Îles traînait une dette globale de près de 20 millions de dollars. L'entreprise devait environ trois millions de dollars à 67 homardiers madelinots. Elle a fait faillite le mois der‐ nier.
LA Renaissance embauche quelque 300 employés, dont une majorité de travailleurs étrangers temporaires, dans ses deux usines de transfor‐ mation de Gros-Cap et de Grande-Entrée. Elle trans‐ forme entre 20 et 25 % des fruits de mer pêchés au large des îles de la Madeleine et est la seule entreprise madeli‐ nienne à commercialiser la chair de homard congelée à grande échelle.
Financement agricole Ca‐ nada détenait une hypo‐ thèque de 9,1 millions de dol‐ lars sur les installations et les équipements de l'entreprise. L'organisme fédéral a obtenu le dernier mot sur le choix du repreneur.
Une reprise rapide des activités souhaitée
L'ouverture de la saison de la pêche au crabe des neiges dans la zone 12 approche à grands pas, mais Christian Vi‐ gneau n'a pas voulu s'avancer sur la date de réouverture de l'usine de Grande-Entrée.
Il nous manque encore beaucoup d'informations. L'intérêt est là, d'essayer de mettre les usines en service le plus rapidement possible pour être capable d'opérer et de limiter les pertes d'opéra‐ tion pour 2023, assure-t-il.
On veut essayer de com‐ mencer le plus rapidement possible.
Christian Vigneau, pré‐ sident de Poissons frais des Îles
Le syndic autorisé en insol‐ vabilité Roy Métivier Roberge affirme par courriel qu'elle tra‐ vaillera au cours de la fin de semaine sur des conventions de prise de possession et d'occupation intérimaire afin de permettre à l’usine de crabe d’être opérante le plus rapidement possible.
Le défi de la maind'oeuvre
Le principal défi pour la re‐ prise des activités constitue la mise en place rapide des équipes dans les usines, selon le nouveau propriétaire Chris‐ tian Vigneau.
Il craint qu'il ne soit trop tard pour faire venir des tra‐ vailleurs étrangers tempo‐ raires à temps pour la reprise des activités dans les usines.
Est-ce que c'est encore pensable de les faire venir pour le printemps 2023? On a quand même eu des échanges avec des agences qui font venir des travailleurs étrangers. Les choses sont en place, assure-t-il.
L'entrepreneur madelinot espère aussi obtenir rapide‐ ment les permis et autorisa‐ tions nécessaires de la part des différentes agences fédé‐ rales et provinciales pour la reprise des opérations dans les usines.
La Municipalité des Îles compte d'ailleurs offrir un ac‐ compagnement à Poissons frais des Îles à ce propos.