Rupture de services en obstétrique à Matane et à Amqui cette fin de semaine
Des ruptures de services en obstétrique dans les hôpi‐ taux de Matane et d’Amqui forcent de nouveau les femmes enceintes de l’est du Bas-Saint-Laurent à se rendre à Rimouski pour ac‐ coucher cette fin de se‐ maine, en raison d'un manque de personnel infir‐ mier.
Le Centre intégré de santé et des services sociaux (CISSS) du Bas-Saint-Laurent soutient que l'hôpital régional de Ri‐ mouski est en mesure d'ac‐ cueillir toutes les femmes en‐ ceintes de la Matanie et de
la Matapédia, et ce, de façon sécuritaire.
Pour le président du Syn‐ dicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespi‐ ratoires du Bas-Saint-Laurent, Alexandre Pelletier, cette si‐ tuation ajoute toutefois de la pression sur le personnel de Rimouski.
Le point de rupture est pas mal élastique. Les infir‐ mières en prennent beau‐ coup sur leur dos. Ça a tou‐ jours été comme ça dans notre métier. Là, ça devient de plus en plus récurrent. Les solutions sont difficiles à trou‐ ver, explique-t-il.
Il rappelle par ailleurs que la pénurie de main-d’oeuvre touche autant l’hôpital régio‐ nal de Rimouski que les plus petits hôpitaux.
Selon Alexandre Pelletier, de meilleures conditions de travail sont nécessaires pour garder les infirmières dans le système public.
Des craintes chez les élus locaux
Des élus locaux refusent de se résigner aux ruptures de services fréquentes dans la région depuis les deux der‐ nières années.
Le député de Matane-Ma‐ tapédia, Pascal Bérubé s'in‐ quiète de la situation qu’il dé‐ crit comme dangereuse. Ça envoie un mauvais signal qu’on doit se rendre à Ri‐ mouski pour des soins qu’on devrait avoir localement, in‐ dique-t-il.
Ça démontre la vulnérabili‐ té des hôpitaux d’Amqui et de Matane quant au recrute‐
ment des infirmières.
Pascal Bérubé, député de Matane-Matapédia
Pour l’élu, la solution se trouve dans l'attraction du personnel.
Il réitère sa demande de mettre en place des primes pour les infirmières du BasSaint-Laurent, comme celles que touchent les infirmières de la Gaspésie–Îles-de-la-Ma‐ deleine et celle du Grand Nord. Cette demande formulée au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) durant la pandémie était restée lettre morte.
Donnez-en dans la Mata‐ nie, donnez-en dans la Mata‐ pédia! Mais ça avait été refusé par le ministre Dubé, rappellet-il.
L'élu péquiste demande aussi que le MSSS priorise la
Matanie et la Matapédia pour le recrutement d’infirmières étrangères.
De son côté, la mairesse d’Amqui, Sylvie Blanchette, se dit inquiète pour l'avenir des soins obstétriques. Selon elle, la solution se trouve dans la collaboration entre les diffé‐ rents intervenants.
Tout est une histoire de collaboration.
Sylvie Blanchette, mairesse d’Amqui
Avec les informations de Jean-François Deschênes