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Un appareil pour contrôler les crises d’épilepsie est maintenant disponible à Sherbrooke

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C'est une avancée impor‐ tante pour les épileptiqu­es en Estrie. Il est maintenant possible d'installer un sti‐ mulateur du nerf vague, un dispositif qui permet de contrôler les crises d'épi‐ lepsie.

Cet appareil, qui est placé sous la peau à la hauteur de la clavicule, est à peine détec‐ table, mais il change littérale‐ ment les vies de patients et de leur famille, comme c’est le cas pour Julianne Laprise.

L'adolescent­e, qui a une déficience intellectu­elle moyenne, a reçu son diagnos‐ tic d'épilepsie à 18 mois. Ses symptômes se manifesten­t par des absences.

Depuis peu, elle a un sti‐ mulateur du nerf vague sous la peau qui lui a laissé seule‐ ment deux petites cicatrices. La jeune fille dit ne rien sentir du tout, à part quelques pe‐ tites vibrations lorsque le sti‐ mulateur fonctionne.

Juliane reçoit des impul‐ sions électrique­s de 30 se‐ condes, aux cinq minutes, 24h sur 24h.

La mère de Julianne, Guy‐ laine Tassé, explique qu’avant cet appareil, sa fille pouvait faire trois à quatre crises d’épi‐ lepsie par jour.

Alors qu’auparavant elle devait se rendre à Montréal ou à Québec pour des soins ou traitement­s, Julianne n’a eu qu'à se présenter au CHUS Fleurimont l'automne dernier pour se faire opérer par le neurochiru­rgien, Dr Christian Iorio-Morin.

Le stimulateu­r consiste en une batterie et une électrode qu'on implante [dans le cou]. Ce système-là envoie de l'élec‐ tricité sur le nerf, ça remonte au cerveau, ça permet de ré‐ initialise­r les crises d'épilepsie et remettre à zéro l'activité électrique du cerveau, précise Christian Iorio-Morin.

Ça ne guérit pas l'épilepsie, ce que ça fait, c'est que ça contrôle les crises, ça les rend moins fréquentes et moins longues.

Dr ChristianI­orio-Morin, neurochiru­rgien, CHUS Hôpi‐ tal Fleurimont

Le neurologue pour en‐ fants au CHUS Hôpital Fleuri‐ mont, David Dufresne, sou‐ ligne qu'en effet les crises d'épilepsie imprévisib­les, ren‐ dant l'autonomie de ces per‐ sonnes plus difficiles. Vous pouvez vous imaginer, si à n'importe quel moment vous pouvez tomber à terre, vous blessez, faire ça dans la voi‐ ture par exemple, dans le bain, dans la piscine, bien il faut prévoir pour ça, exposet-il. Le neurologue ajoute que la médication ne peut tou‐ jours freiner les crises. [Le sti‐ mulateur] a changé l'offre de ce qu'on est capable de faire, soutient M. Dufresne.

Réduction de la médica‐ tion

Le stimulateu­r a aussi per‐ mis de réduire de moitié la médication de Julianne La‐ prise.

Julianne est plus allumée, elle comprend mieux, elle s'explique mieux, plus concentrée, plus active… belle adolescent­e!, se réjouit sa maman.

L’appareil a également donné une tranquilli­té d'es‐ prit à ses parents.

Ça a tout changé, on n'a plus à se dire : "on va faire l'épicerie et oh non j'ai oublié le médicament d'urgence!"

Guylaine Tassé, mère de Ju‐ lianne

C'est sûr que ça ne fonc‐ tionne pas chez tout le monde, met de l'avant Chris‐ tian Iorio-Morin. Il y a des gens chez qui on met ça et les crises diminuent de 10-20 %, mais d'autres gens, ça dimi‐ nue de 70-80 %.

Julianne est l'une des sept qui a reçu un stimulateu­r de‐ puis l'été dernier. Le Centre in‐ tégré universita­ire de santé et de services sociaux (CIUSSS) espère améliorer la qualité de vie d'une dizaine d'autres per‐ sonnes qui ont reçu un diag‐ nostic d'épilepsie chaque an‐ née.

Avec les informatio­ns de Marion Bérubé

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