Une femme autochtone dit avoir été victime de discrimination à l’hôpital de Tracadie
Une jeune femme de 25 ans, originaire de la Pre‐ mière Nation d'Esgenoope‐ titj, a porté plainte auprès du réseau de santé Vitalité et d'Ambulance NouveauBrunswick alléguant avoir reçu un traitement discri‐ minatoire.
Mercredi, Shelly Ann Robi‐ chaud est transportée par ambulance à l'hôpital de Tra‐ cadie après avoir ressenti de vives douleurs à l'abdomen.
Elle est plus tard renvoyée à la maison avec des médica‐ ments prescrits, dont du di‐ laudid, un narcotique qui at‐ ténue la douleur.
Mais, jeudi, ses douleurs sont toujours intenses malgré les médicaments. Elle et son conjoint appellent alors les ambulanciers. Selon elle, les ambulanciers qui inter‐ viennent chez elle lui manquent de respect.
Un ambulancier paramédi‐ cal a pris ma bouteille et s'est mis à compter les dilaudids que j'avais dans ma bouteille, relate-t-elle.
Leur approche, je les ai tout de suite senti me juger. J'ai embarqué dans l'ambu‐ lance et la première chose qu'il m'a dit c'est "pourquoi t'as toute pris ces médica‐ ments là?" J'ai dit "j'avais du mal". Pis il a dit "t'as toute pris ces médicaments là et t'as en‐ core du mal, c'est pas nor‐ mal".
De mal en pis
Shelly Ann Robichaud ra‐ conte qu'une fois à l'hôpital, une médecin se met à crier en s'adressant à elle. Elle a dit : "qu'est-ce que tu as fait avec toutes tes pilules?" dit-elle.
Elle répond "J'ai les pilules à la maison, je les aies pas ap‐ portées". Elle a dit que "ce n'est pas ce que le paramédic nous a dit à nous autres. Il nous a dit que ton pot de pi‐ lules que t'avais était vide". Elle a dit "où tu les as mises? Les as-tu toutes prises, les astu données, les as-tu ven‐ dues?"
Shelly Ann Robichaud as‐ sure qu'elle a pourtant pris les médicaments selon ce qui était prescrit et que le pot de pilules n'était pas vide.
Je me disais pourquoi tu penses ça de moi. C'est-tu parce que j'ai un chandail orange, la peau foncée, que je suis autochtone? Pourquoi vous jugez?, raconte la jeune femme aux bords des larmes.
Avant de partir, la médecin lui aurait ajouté "Tu vas rester à l'hôpital si tu veux de la drogue. Tu n'en n'auras pas à la maison." Je voulais rien à la maison, je voulais juste être soulagé du mal, poursuit Shel‐ ly Ann Robichaud.
Ne se sentant plus en confiance, elle a fini par signer un refus de traitement et ren‐ trer à la maison.
La réponse de Vitalité et d'Ambulance N.-B.
Le réseau Vitalité a réagi dans une déclaration écrite. La porte-parole du réseau de santé, Natalie Banville écrit qu'elle ne peut pas commen‐ ter un cas en particulier, mais assure que le respect est l'une des valeurs fondamentales du réseau de santé Vitalité.
Toute plainte est prise au sérieux et fait l’objet d’un sui‐ vi.
Natalie Banville, vice-prési‐ dente principale, programmes Clientèles et Affaires médi‐ cales
Même son de cloche chez Ambulance Nouveau-Bruns‐ wick. Un porte-parole assure qu'aucune forme de racisme ou de préjugé n'est toléré. Là aussi, Ambulance NouveauBrunswick explique que chaque incident fait l'objet d'une enquête approfondie.
Avec des informations de Sarah Dery