Radio-Canada Info

Le marché des chalets ébranlé par la hausse des taux et la fin de la pandémie

- Érik Chouinard

Selon un rapport de Royal LePage, le prix d’une pro‐ priété en région récréative diminuera de 8 % en 2023 par rapport à 2022, à l‘échelle de la province. La région de la Capitale-Natio‐ nale semble toutefois se ti‐ rer d'affaire pour le mo‐ ment.

En comparaiso­n, en 2022, le prix d’une maison unifami‐ liale dans les principaux mar‐ chés récréatifs avait augmen‐ té de 16,1 % par rapport à 2021. Mais après ces années de pandémie qui ont soufflé dans les voiles du marché des chalets, le vent tourne en 2023 et plusieurs des marchés à l’étude subissent déjà une diminution des prix.

Il faut d'emblée recon‐ naître que le marché a monté d'une façon fulgurante au cours des dernières années. Ce n'est pas d'hier qu'on sait que tout ce qui remonte re‐ descend. À un moment don‐ né la capacité d'emprunt des gens a atteint un certain ni‐ veau surtout avec la hausse des taux d'intérêt, indique Marc Bonenfant, courtier im‐ mobilier résidentie­l et com‐ mercial agréé pour Royal Le‐ Page.

Selon lui, le parc immobi‐ lier récréatif des MRC de la

Jacques-Cartier et de la Côtede-Beaupré subit tout de même moins l'effet de la baisse en raison du faible in‐ ventaire de propriétés à vendre.

On ne le sent pas encore vraiment, mais on voit qu'on a une diminution au niveau du volume d'appels et donc une diminution sur le nombre de visites et sur le nombre des offres d'achat, mais le marché se porte bien. C'est ce qu'on a vécu au cours des 24 derniers mois qui était to‐ talement anormal, mentionne le courtier qui travaille dans ces deux MRC.

Par contre, il faudra at‐ tendre les renégociat­ions hy‐ pothécaire­s des prochaines années pour voir si ceux qui ont acheté pendant la pandé‐ mie pourront affronter les nouveaux taux d’intérêt ou s’ils inonderont l’inventaire du marché immobilier, avertit Marc Bonenfant.

Moins de demandes

Royal LePage a aussi mené un coup de sonde auprès des courtiers. Une grande majori‐ té de ces répondants ont ob‐ servé une baisse de la de‐ mande des acheteurs en com‐ paraison avec la même pé‐ riode l’année dernière. Une majorité d’entre eux rapporte aussi que les délais de vente ont augmenté pour ce type de propriété.

Lors de cette bulle immo‐ bilière de la pandémie, bien entendu, l'offre était infé‐ rieure à la demande et le mar‐ ché s'est enflammé, alors je pense qu'éventuelle­ment on s'en va vers un retour à la nor‐ male, ajoute Marc Bonenfant.

Une baisse d’engouement dans le marché locatif se fait aussi sentir. Les gens croyaient que c'était normal d'annoncer un chalet et de le louer en quatre secondes, mais à partir du moment où les Québécois ont eu la chance de pouvoir prendre l'avion, il y a eu un impact sur la location de maisons de vil‐ légiature à court terme, re‐ marque le courtier.

Le marché du MontSainte-Anne se porte bien

La chute de la télécabine et la fermeture subséquent­e pendant plusieurs mois de la station de ski du Mont-SainteAnne a eu un effet sur la loca‐ tion de chalets à court terme, surtout pendant les Fêtes.

Toutefois au niveau des ventes, le portrait est diffé‐ rent et l’attrait du secteur ne tarit pas. C'est surprenant, mais au mont Sainte-Anne, le marché est enflammé, il se porte extrêmemen­t bien. On sait qu'éventuelle­ment, il y a quelqu'un qui va investir des sous dans cette montagne-là, avance Marc Bonenfant.

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