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Des entreprise­s rurales du Cap-Breton peinent à trouver des travailleu­rs

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Certains employeurs du Cap-Breton affirment que même de bons salaires et des avantages sociaux ne les aident pas à recruter des employés à long terme.

Trina Doucette et son mari sont propriétai­res du marché et restaurant Doucette à In‐ gonish Ferry, en NouvelleÉc­osse. L'entreprise est ou‐ verte toute l'année depuis plus de 30 ans, mais les pro‐ priétaires disent que c’est presque impossible de trou‐ ver du personnel depuis quelques années.

Si nous parvenons à faire entrer quelqu'un au travail, ça ne dure pas, confie Trina Dou‐ cette. Ils sont là pour au plus quelques mois, puis ils sont partis.

L'entreprise familiale paie ses chefs cuisiniers 20 $ de l'heure, bien au-dessus du sa‐ laire minimum actuel de 13,60 $ en NouvelleÉc­osse.

Ils ont même acheté une maison de trois chambres à côté de l'entreprise, ainsi que deux roulottes de voyage, que les employés peuvent louer, mais tous ces espaces sont vides.

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Trina Doucette ne com‐ prend pas pourquoi le per‐ sonnel de cuisine est si diffi‐ cile à trouver, notant qu'il y a peu de jeunes dans la région.

En 2019, l'Université du Cap-Breton a lancé un service de navette pour aider les étu‐ diants à trouver du travail dans des entreprise­s saison‐ nières des comtés de Victoria, Inverness et Richmond.

Trina Doucette raconte que ce service a aidé à main‐ tenir son entreprise à flot. Mais à cause de la distance entre Sydney et Ingonish, les étudiants ne sont générale‐ ment pas disponible­s pour travailler dans les zones ru‐ rales après la fin de leur an‐ née scolaire.

Je ne sais pas s’il y a des so‐ lutions à court terme, se de‐ mande Trina Doucette. Je connais beaucoup d'em‐ ployeurs comme moi et mon mari, qui sont épuisés. Et de nombreuses entreprise­s sont simplement mises en vente parce que les gens ne peuvent pas continuer.

Mary Devoe est la proprié‐ taire de la Pizzeria Jane, située à environ une demi-heure de Sydney.

Elle est toujours prête à former ses employés, mais elle a du mal à trouver la bonne personne. Un cuisinier de haut niveau à sa pizzeria de Mill Creek gagne actuelle‐ ment 18 $ de l'heure.

Je ne veux offenser per‐ sonne, mais l'éthique de tra‐ vail n'est tout simplement pas là pour moi, dit la proprié‐ taire.

Mary Devoe a aussi remar‐ qué une tendance des tra‐ vailleurs à quitter leur emploi après avoir atteint le nombre d'heures nécessaire­s pour être admissible­s aux presta‐ tions d'assurance-emploi. Elle dit que même certains candi‐ dats qui ont de l'expérience et de la motivation quittent par‐ fois leur emploi pour des sa‐ laires plus élevés.

Son restaurant encaisse des coups durs depuis quelques années.

Il y a eu les fermetures obligatoir­es en raison de la pandémie et 15 000 $ de nourriture perdue pendant les pannes de courant cau‐ sées par la tempête post-tro‐ picale Fiona.

Elle a dit que l'entreprise est maintenant fermée deux jours par semaine parce qu'elle n’a pas assez d’em‐

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